Alors que les trois chasseurs avançaient d'un air menaçant dans ma direction, j'étais bien trop tétanisé pour esquisser ne serait-ce qu'un pas. Ils finirent par m'acculer contre le mur crasseux de la petite ruelle. La brune en face de moi, le garçon chétif à ma droite et l'espèce de pilier de muscles à ma gauche, seulement trois ou quatre mètres nous distançaient. Mes membres tremblaient sous la pression, et plusieurs fois mes jambes faillirent me laisser tomber... Pourquoi ce genre de conneries n'arrivent qu'à moi ? Puis, comment savent-ils que je suis -à moitié- un vampire ? Oui après tout, ils ne peuvent pas savoir... Bon sang mais qu'est-ce qu'il se passe ?!- S'il vous plait, je... Je n'ai rien fait de mal, laissez-moi partir ! Pleurnichais-je.
Quitte à jouer la carte du gentil garçon innocent, autant rajouter des larmes, ça marche à tous les coups... Ou presque... Car vue la tête que tirent mes bourreaux, toute ma petite comédie ne semble pas les atteindre.
- Rien fait de mal ? Demanda la brunette. C'est bizarre ça, car tu vois, on a entendu des rumeurs pas jolies-jolies à ton sujet. Ricana-t-elle.
- C'est faux ! Tout est faux ! Je n'ai rien fait ! Scandais-je.
- Notre informateur n'est pas du genre à se tromper. Affirma celui à ma gauche. Il me semble même que tu l'as déjà côtoyé. Allez je te donne un indice : il adore les hauts de formes. Souria-t-il vicieusement.
Mon sang ne fit qu'un tour, tandis que mes jambes me lâchèrent définitivement. Cet espèce de sale chien serait allé vendre la mèche à des chasseurs ? Impossible... Pourquoi des chasseurs de vampires feraient confiance à une des créatures qu'ils chassent ? Puis, pourquoi serait-il allé me dénoncer ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Trop de questions...
- Ah ça à l'air de lui dire quelque chose ! Piailla le garçon à ma droite. Tuons-le, tuons-le ! Vociféra-t-il.
- Pourquoi... ? Réussis-je à articuler.
- Hum, pourquoi ? Pourquoi il t'a balancé ? Il jugeait que tu étais plus dangereux qu'il n'y parait. Lâcha-t-il dans un haussement d'épaule désinvolte.
La petite brune lui intima de se taire dans un claquement de langue réprobateur, et s'avança vers moi, posant la pointe de sa longue lame tâchée à la base de mon cou, appuyant assez pour y faire couler mon sang. Cette douleur minime eut au moins pour effet de me faire réagir. Il est hors de question que je meurs de cette façon ! Alors qu'elle allait abattre sa machette dans le but de faire rouler ma tête, je me levais précipitamment, la propulsant loin de moi aussi violemment que possible, à l'aide d'une force que je jugerais de quasi surhumaine. Elle s'échoua quelques mètres plus loin, son bras se tordant dans un angle anormal. Les deux autres réagir rapidement, se jetant sur moi, une haine palpable émanant d'eux. Ils me collèrent sans la moindre peine contre le mur, l'un enserrant mon cou, appuyant lourdement sur ma trachée. L'autre tentait vainement de stabiliser mes membres, que je balançais dans tous les sens, voulant désespérément de me libérer de leurs prises. Leur chef se releva finalement, grognant de douleur en avisant l'état de son bras. Elle re saisit sa longue lame et s'approcha vivement, un air déterminé plaqué sur son visage. La montagne de muscle me saisit par le col, me soulevant du sol avant de me jeter sans aucune délicatesse sur le bitume. Ma tête percuta le goudron douloureusement, m'assommant légèrement. Je n'eus pas le temps de me relever qu'une horrible douleur me traversa de part en part. J'eus un moment d'incompréhension. Mes yeux ne faisaient que cligner légèrement, tant dis que je fixais bêtement la personne devant moi. Lorsque mon regard descendit finalement sur l'origine de ma blessure, je vis la machette plantée dans mon flan, s'enfonçant jusqu'à se stabiliser dans le sol, empêchant tout mouvements de ma part. Mon tee-shirt ne tarda à se tâcher complètement de cette couleur rouge qui me donna la nausée. Un hochet me prit, me faisant recracher du sang en une quantité non-négligeable. Mes membres s'engourdirent alors que je perdis toute ma force, m'obligeant à reposer lourdement mon crâne sur le goudron froid.
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Jarod
Fantasy"Si je devais être une créature surnaturelle, je serais un vampire." Voilà les mots qui m'avaient traversé l'esprit une fois. Je ne pensais pas, à ce moment là, que j'en deviendrai justement un... Contre mon gré, en passant. Ne vous attendez...