C'est comme si tous mes souvenir d'il y a trois jours revenaient d'un coup violent dans ma mémoire. Je me souvenais de tout. De la soirée d'anniversaire de Cinthya, des verres en trop, de la ruelle sombre et puante, et bien évidement d'elle. Zelmah Pedersen. De ses yeux bleus se changeant en un violet glacial, de sa peau pâlissant à vue d'œil, de ses veines ressortant d'une couleur alternant entre le verdâtre et le bleuâtre, et surtout, de ses dents... Un frisson parcourut mon échine une nouvelle fois et un rire amer m'échappa.
Un vampire donc ? Et puis quoi encore ?
Je devenais barge. Totalement taré, en proie à une folie tellement réaliste, qu'essayer de me convaincre de l'irréalité de la chose me laissait un arrière coup âcre au fond de la gorge. Pourtant c'était impossible... Totalement impossible. Mes yeux remontèrent sur le miroir de la porte juste en face de moi. Un nouveau frisson arriva lorsque mes yeux se posèrent sur mon hématome. Impossible n'est-ce pas ? La panique gagna mon cœur et commença à se propager dans mes veines, de la même manière qu'un poison mortel. Plusieurs gouttes de sueurs froides perlaient sur mon front et dégoulinaient le long de mon dos.
Vampire ? Connerie.
Je n'avais pas ressenti le besoin de sauter à la gorge de ma mère, ou encore à celles de mes amis. Preuve que je n'étais pas attiré par le sang.
« Pas encore. » Me souffla ma conscience.
Dans un excès de frustration, je me saisis en vitesse de mon ordinateur portable traînant aux pieds de mon lit et l'allumai d'un geste rageur. Voyons voir ce que dit Internet à propos des vampires. Pestant contre la lenteur de mon moteur de recherches, mes doigts tapotaient nerveusement le côté du clavier. Je devais faire vite. Ma mère était à la maison, sinon Ryder et Cinthya n'auraient jamais pu rentrer. Et si ma mère me voyait sur mon ordi, elle allait me passer un nouveau savon, chose que j'éviterais bien, si possible.
Après avoir épluché une dizaine de sites stupides mon regard fut attiré par un nouveau blog, s'intitulant simplement « mythe vampirique ». J'ouvris le lien, et la page s'afficha presque instantanément. La mise en page était simple, facile à lire et espacée. Tout était parfaitement indiqué, d'une précision qui me surpris énormément. Il y avait vraiment des gens prenant ce genre de choses à cœur... Un onglet s'intitulant « Histoire vampirique » attira mon attention mais un autre le fit aussi, je finis par céder et cliquer sur ce dernier. « Détails d'une transformation » voilà comment il s'appelait. De quoi me faire grincer les dents.
Plusieurs choses étaient notés mais seulement quelques-unes retinrent mon attention :
« Pour qu'un humain devienne vampire, son créateur doit lui prélever la totalité de son sang, le tuant. Puis, il doit donner à l'humain une goutte du sien, enclenchant alors la transformation. »
« L'humain n'a que peu de chances de survivre à la transformation, il stagne durant quelques jours dans un état fiévreux, à la limite du comateux. Pour certains, une vive douleur est ressentie, pour d'autre, c'est comme un sommeil sans rêves. »
« A son réveil, l'humain n'en est plus un, mais il n'est pas encore un vampire à part entière. Il devient ce que l'on appelle un nouveau-né. »
D'autres petites choses étaient inscrites mais seules celles-là me firent l'effet d'une douche froide. Après plusieurs minutes à lire et relire ces phrases en long, en large, et en travers, un rire nerveux détendit mes muscles.
Conneries, conneries. Rien que des conneries.
Je quittai la page Internet et fixai mon fond d'écran sans vraiment le voir. J'étais perdu dans mes pensées, réfléchissant à cent à l'heure à tout ce qu'il se passait. Je déposai mon ordinateur à sa place d'origine et sorti de mon lit pour aller prendre une bonne douche. Rien de mieux pour se remettre les idées en place. Une fois propre et habillé et malgré l'interdiction de ma mère, j'enfilai en vitesse une paire de basket et sortis de chez moi.
VOUS LISEZ
Jarod
Fantasy"Si je devais être une créature surnaturelle, je serais un vampire." Voilà les mots qui m'avaient traversé l'esprit une fois. Je ne pensais pas, à ce moment là, que j'en deviendrai justement un... Contre mon gré, en passant. Ne vous attendez...