Chapitre 16

27 4 18
                                    





Le silence se faisait pesant. A l'étroit dans ma petite cellule avec pour seule compagnie des rats puants, je comptais les minutes. Cent vingt-cinq s'étaient déjà écoulées, soit un peu plus de deux heures. L'aube ne devrait pas tarder à pointer son nez, émergeant la capitale de son sommeil et endormant les nombreuses créatures de la nuit... Bien qu'elles n'aient pas besoin de sommeil.

Ce n'est que cent trente-trois minutes plus tard que la porte en fer s'ouvrit. Le strident grincement qu'elle produisit me fit grincer des dents. Une soudaine peur me tenailla les entrailles, et mes yeux furent agressés par la lumière oppressante du couloir. Une silhouette de dessina dans l'embouchure de l'entrée, et contrairement à mes appréhensions il ne s'agissait pas de mon futur bourreau. Je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement, laissant le stress sortir de mon corps.

-          Ce n'est pas parce que je ne suis pas Lester que je ne peux pas te faire du mal tu sais ? Ricana la jeune femme.

Mes lèvres restèrent closes, mes yeux analysant une nouvelle fois cette femme. Ses cheveux roux avaient été attachés en une queue de cheval haute tandis que ses yeux bleutés me fixaient toujours avec cette pointe de malice. Elle avança vers moi, déhanchant les formes avantageuses de son corps. Une fois à proximité, elle approcha ses lèvres de mon oreille, y susurrant suavement.

-          De toute mon existence, je ne pense pas avoir déjà vu quelqu'un tenir tête à ce point à Lester. Et je dois dire que c'était très comique à regarder. Tu as agi d'une façon si courageuse et... sexy que ça mérite bien une récompense.

Sans prendre le temps de me laisser réagir, ses lèvres s'entrechoquèrent aux miennes, se mouvant doucement. Ce baiser ne dura pas plus d'une dizaine de secondes, me laissant coi.

-          Ne fait pas une telle tête chéri. On pourrait presque croire que tu as trouvé ça désagréable.

-          Et qui a dit que j'ai trouvé ça agréable ?! M'exclamais-je, encore un peu sonné.

-          Chéri, personne ne résiste à mes baisers. A moins que tu ne sois...

-          Je n'ai pas dit ça ! M'étranglais-je, le rouge me montant aux joues. Hum passons... Qu'est-ce que tu me veux ?

-          Te faire sortir de là ! Affirma-t-elle en commençant à me dessangler.

Je n'allais pas protester, après tout, c'est une bonne chose que je ne sois plus attaché, mais cela me paraissait trop beau pour être vrai. Comme-ci je rêvais éveillé. Devant mon incrédulité, la rouquine ricana doucement ne tentant pas de s'expliquer plus. Une fois libre de mes mouvements, je m'éloignais de ma sauveuse, plissant sceptiquement les yeux.

-          Maintenant, j'apprécierai savoir pourquoi tu cherches à m'aider.

-          Une femme est prête à tout par amour. Déclara-t-elle rêveusement.

-          Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu déblatères ?

Le rouge me monta une nouvelle fois aux joues alors que je quittais l'endroit accompagné des pas guillerets du vampire à mes côtés. Elle me guida sans peine à travers les longs couloirs me semblant à présent un minimum familier. Ma garde n'avait pas le moins du monde baissé, je n'avais pas la moindre confiance en cette femme...

Cette dernière me traîna sans peine jusqu'à une issue de secours, m'expliquant que si je passais par-là, il y avait peu, voire quasiment aucunes chances, que je rencontre quelqu'un sur ma route. Bien que toujours septique, j'ouvris le battant en fer et claquai la porte dans mon dos, vomissant quelques remerciements du bout des lèvres. Mes pieds dévalèrent les escaliers en un rien de temps, me pressant toujours un peu plus pour enfin arriver à une sortie. C'est à bout de souffle que ma main se posa avec une joie non retenue sur la clanche de la porte de ma délivrance. Mais ça aurait été trop beau n'est-ce pas ? J'avais beau enclencher cette saloperie, le mécanisme refusait d'obéir. La porte était fermée. L'idée de la défoncer me vient en tête, mais après avoir murement observer l'acier dont elle était faite, je ne mis pas long à comprendre que c'était une idée de merde. Je finis par laisser tomber, et remontai un étage, priant pour tomber dans un endroit où ma vie ne serait pas réduite en miettes dans la seconde. Après tout, cette rouquine aurait très bien pu me piéger. C'était même tellement probable que je me demandai pourquoi l'avoir suivi...

JarodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant