Saviez-vous que, (mis à part la marque de produits ménagers Cif) Sif est une déesse nordique, mais aussi l'acronyme de sillon interfessier ?
C'était la minute mature.
Brrrrrrrref.J'ai l'immense honneur de vous annoncer l'ouverture d'une exposition de mes oeuvres intitulée sobrement "Coincée sur le bord de l'autoroute et il caille", regroupant des photographies hautement symboliques de ma mésaventure passée.
Dimanche soir, nous partons avec mes parents de chez mes ancêtres domiciliés dans cette magnifique région qu'est la Normandie. (Ne me faites pas de réflexions, bats les steaks des réformes.) Il est 21h30.
Quand tout à coup... *musique dramatique suspenseuse, la tension est à son comble* le moteur de notre chère Renault Megane - nommée Bessie par mon chauve mais non moins génial papounet fictif, j'ai nommé Ceclair - rend son dernier souffle.
Il est 21h50, et nous sommes arrêtés au milieu de l'autoroute et de nulle part, le postérieur dans les hautes herbes, à essayer tant bien que mal de réchauffer nos petites mimines transies de froid.
Mon casque vissé sur mes oreilles, les mauvaises herbes gorgées de CO2 prenant petit à petit la forme de mon arrière-train, j'aperçois notre sauveur, mon Iron Man en gilet jaune, arriver au volant de sa dernier-espoir-mobile et descendre à notre rencontre, nous les naufragés au réservoir plein, les Robinson Crusoé de l'A13.
Dans la faible lumière du soleil déjà couché, je n'aperçois même pas les traits de son visage. Ou à peine.
Il nous annonce de son sourire le plus fatigué-connerie-de-boulot-mais-faut-bien-payer-la-facture-de-gaz-merde-je-suis-en-retard que de toute façon on était dans le caca sidéral parce qu'il y a pas de téléphone par ici.
C'est dans ce moment d'allégresse mêlée d'incertitude sur fond de musique japonaise que je prends ces magnifiques photos présentées dans mon exposition :Ainsi, après quelques tergiversations et un coup de fil dont je me moque éperdument, j'ai mieux à faire c'est-à-dire rogner mes images, notre deuxième héros du jour (courage il n'y en a que trois) déboule à toute allure (en respectant les limitations de vitesse) : Robert et sa dépanneuse rutilante.
Ni une ni deux, on prend le strict nécessaire (dont mon chapeau) et on monte dans la cabine de luxe. Un voyage dans une campagne plus vide que le crâne de Trumpy et le foutage de goule de Robert parce qu'on s'est contorsionnées, ma mère et moi, à passer par dessus le siège avant pour monter alors qu'il y avait une porte arrière - pfouuuh - plus tard, et nous parvenons à un superbe garage tout vide rien que pour nous, avec magazines de 2014, machine à café-qui-ne-fait-plus-de-café et tout le tralala.On attend.
Le taxi arrive. (Troisième héros du jour.)
Sur le chemin, je vois une étoile filante.
Il y a si peu de lumière qu'on aperçoit presque toute la voie lactée.
*insérer séquence émotion/onirisme/questionnement existentiel*On arrive à la maison.
2h du matin et 500 balles de taxi.
La semaine suivante, on apprend que Bessie est morte.
Elle avait huit ans.Adieu Bessie.
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Ce livre contient un poireau.
RastgeleCe livre relate une période formative de ma jeunesse. Je ne l'efface pas car je tiens à conserver les bons souvenirs qui y sont nés, cependant je n'en cautionne pas de nombreux aspects, souvent maladroits et proprement cringe, dus à ma jeunesse et i...