Dernière volonté

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Adrien. Même Soir. Le Club.

J'étais à peine descendu de la voiture que le Général Constance rappelait sur mon portable. Lorsque je lui fis mon rapport, j'ai bien cru que j'allais le voir sortir de mon téléphone pour me coller une bonne vieille raclée dont lui seul avait le secret.

Heureusement, le Général était un type intelligent et savait reconnaître quand une situation exigeait certaines mesures drastiques. Même si ces mesures signifiaient l'implication d'une civile, aussi futée soit-elle.

Il m'expliqua rapidement les derniers développements de l'affaire en m'ordonnant de tout révéler à Leila. Il était temps de coordonner toutes nos forces dans la bataille.

Je lâchais un soupir à la fois de soulagement – fini les mensonges – et à la fois de désespoir. Après ça, j'étais à peu près certain que ma petite rousse incendiaire allait tirer un trait sur notre relation.

Besoin d'un verre de whisky d'urgence.

Ma conversation avec le Boss avait duré un certain moment et je n'avais pas donc pu m'occuper de libérer Leila. Ouais, ça aussi je ne doutais pas qu'elle allait me le faire payer...

Brice revint à ce moment-là.

- Tu l'as sortie du coffre ? je demandais nerveux.

- Pour qu'elle me crève les yeux ? Non mais tu délires complet, mec. Cette beauté me fait plus peur qu'un commando de narcotrafiquants camés jusqu'au cou en pleine jungle colombienne... J'ai laissé faire Marjorie.

- Courageux mais pas téméraire, hein ? je rigolais.

- Et c'est toi qui me dis ça ?

Je haussais les épaules.

- Elle est où, là ?

- Marjo m'a dit qu'elle l'emmenait dans ta chambre.

Ah.

Tu parles d'un terrain dangereux, toi...

Je suis donc monté lentement en me demandant comment j'allais faire pour évoquer avec elle tout ce qui devait être évoqué. La situation m'apparaissait dans toute son ampleur et c'était loin d'être réjouissant.

En quelques mois, Leila avait dû faire face à des menaces de mort, une tentative d'enlèvement, un rachat hostile de sa société, notre association forcée, notre relation, un kidnapping, ma presque mort, nos retrouvailles, la découverte de mon mariage raté et d'un fils, une tentative d'assassinat et maintenant je devais en plus rajouter ça ?

Ouais, j'aurais vraiment de la chance si je ne ressortais pas de cette chambre, couronné « Roi des Enfoirés et des Connards ».

J'arrive dans la chambre mais je ne la trouve pas. J'entends du bruit dans la salle de bains. La porte et légèrement entrouverte et je la vois, nue qui s'est arrêtée de respirer devant mon placard ouvert et sa boîte de jeu...

Allons bon...

Je rentre et referme discrètement la porte. Puis, je pose mon épaule sur l'étagère et croise les bras en attendant de voir sa réaction. Déjà en temps normal, Leila me fait un effet bœuf. Mais là, nue, ses magnifiques courbes offertes à ma vue et ses boucles rousses cascadant sur sa chute de reins admirable, j'ai le plus grand mal à ne pas lui sauter dessus, dans une imitation parfaite du Marsupilami en rut.

L'espace d'un moment même, je me mets à penser : « Houba ! Houba ! »

Seigneur ! Je suis bon à enfermer, c'est officiel.

Mais bon, vu que je suis condamné de toute façon à mourir quand elle saura, autant prendre tout ce qu'il y a à prendre avant. Ça s'appelle les dernières volontés du condamné...

C'est pour ça que je n'hésite même pas une fraction de seconde. Heureusement, Leila a l'air aussi disposé que moi à effacer cette tension entre nous. Oh, bien sûr, elle me tacle comme elle seule sait le faire, mais j'adore ça, en fait. Je me retrouve rapidement juste vêtu de mon pantalon et ses jambes enroulées autour de ma taille.

Ses lèvres sont dans mon cou, ses seins frottent contre mon torse. Si mon cerveau reptilien a envie de la faire mienne immédiatement sans préambule et de façon très brutale, ma conscience, elle a envie au contraire d'une étreinte douce, lente et langoureuse. Je veux faire l'amour à Leila. Pas de jeu, pas de domination. Juste elle, moi et notre égalité sur tous les plans et tous les domaines. Je grogne de contentement à l'idée de tout ce que je vais lui faire. Il faut que j'en profite à fond.

Je me retourne et me dirige vers la chambre.

- Qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-elle en mordillant le lobe de mon oreille.

- Je veux te faire l'amour dans mon lit.

Je sens son sourire sur ma clavicule.

- C'est nouveau ça Erria. L'amour ?

Cette femme est merveilleuse. Elle a du cran, de l'esprit, de l'humour et toutes ses qualités que je recherche chez une femme...

Je la pose délicatement sur la soie bordeaux des draps. Je me redresse juste le temps de finir d'enlever mon pantalon et mon boxer. Ses yeux verts ont pris la teinte foncée du désir... Je remarque la blessure superficielle sur son bras. Le sang a arrêté de couler et est en train de coaguler. Un frisson de rage pure me traverse à l'idée qu'un salopard a pu pointer son arme sur elle. Qui qu'il soit, c'est un homme mort pour avoir osé commettre pareille ignominie.

Je pose une main sur chacune de ses chevilles et la tire vers moi, avant de m'installer à genoux devant ses jambes écartées. Elle se cambre en anticipant ce que je vais lui faire. Je souffle délicatement sur ses chairs mouillées et gonflées juste pour moi.

Leila frémit des pieds à la tête.

Je donne un premier coup de langue et son goût explose dans ma bouche. Là, je sais que je suis foutu. Je ne pourrai pas m'arrêter de la dévorer tant qu'elle n'aura pas joui une première fois. Je veux me délecter de son nectar quand elle est prise dans les affres du plaisir que je suis le seul à pouvoir lui donner. Alors, je la suce, la lèche, la titille et joue avec sa petite perle sans discontinuer, sans ne lui laisser aucun répit. Leila resserre ses cuisses autour de ma tête et glisse ses doigts dans mes cheveux.

J'adore ça. J'adore la sentir à moi et rien qu'à moi.

Son orgasme et proche. Je décide donc d'introduire deux doigts dans sa fente. Je les recourbe et active son point de non-retour.

Elle crie mon nom. Je donne un dernier coup de langue pour m'abreuver de tout ce qu'elle me donne. Puis, je remonte lentement sur elle en déposant des baisers sur chacune de ses courbes. J'arrive au-dessus d'elle et l'embrasse doucement, tout en me glissant en elle et en donnant un premier coup de reins. Leila s'accroche à mes épaules et je ressors doucement, centimètre par centimètre, avant de replonger tout aussi lentement. Je pose mon front sur le sien. Nos yeux ne se quittent plus. Nous sommes connectés d'une façon que je pensais ne jamais connaître un jour. Son bassin suit mes mouvements. C'est doux. C'est chaud. C'est indescriptible ce qu'il se passe à ce moment-là. Un courant électrique traverse mon épine dorsale et au moment où j'atteins les cieux, elle explose autour de moi dans un gémissement.

C'est maintenant que je devrais le lui dire.

Mais parce que je ne suis qu'un homme et que j'ai peur de ça, je me tais. Mais si on s'en sort tous les deux, je me promets que je le lui dirais.

C'est ma dernière volonté.

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant