Stellar- Octavia

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Adrien. Même jour. Erria Industries.

J'ai un mauvais pressentiment. Comme quand Leila s'est jeté la tête la première dans le piège de Anaximandros aux Seychelles. Je sais qu'elle m'a promis de faire attention, et je sais qu'elle essaiera autant que faire se peut de tenir sa promesse. Mais je sais aussi que cette promesse ne tiendra pas une minute si elle doit choisir entre sa sécurité et sauver sa société et par là même la fondation également.

Je connais bien le PDG Michel maintenant.

Je connais son corps, son cœur et son âme aussi.

C'est pour ça que j'ai peur pour elle. Aux Seychelles, j'ai cru devenir fou. Je n'y pouvais pas grand-chose, elle m'avait mis au pied du mur. Mais là ?

Là que j'ai toutes les cartes en mains, là que je pourrais parfaitement la dénoncer, pour la faire enfermer le temps que je règle le problème, là que cela pourrait se passer complètement autrement, j'ai été faible.

C'est bien la première fois que ça m'arrive.

Leila est la faille dans mon armure, la faiblesse de ma cuirasse et le moustique qui me tourne autour sans que je ne puisse jamais l'attraper. Quand toute cette histoire sera terminée, le PDG Michel et moi, il faudra qu'on ait une vraie conversation d'adulte...

En attendant, Brice descend la vitre entre nous.

- Nous arrivons Adrien.

- Bien, tu fais comme on a dit. Tu nous amènes directement au parking.

- Les caméras de surveillance ?

- Je m'en charge, je réponds laconique.

Il hoche la tête sans rien dire de plus.

J'ai entendu rapidement une grande inspiration dans le coffre. Leila.

Elle m'impressionne et me fascine un peu plus chaque jour. M'en lasserai-je jamais un jour ?

Je ne crois pas.

À notre approche, je visualise une horde de journalistes qui fait le pied de grue devant le hall d'entrée de l'entreprise. Ils mitraillent mon arrivée, comme les soldats de la Légion étrangère un camp fortifié de Talibans. Heureusement, nous descendons rapidement au sous-sol. Brice nous fait avancer dans le parking à allure normale pour ne pas éveiller les soupçons et se gare prêt à repartir juste à côté de l'ascenseur. Il commande l'ouverture du coffre à distance. J'entends un clic mais le capot ne s'ouvre pas pour autant puisque Leila doit le retenir pour le moment.

Lorsque Brice descend pour m'ouvrir la portière, j'active rapidement le brouilleur pour les caméras, Leila sort de sa cachette et me suit immédiatement dans l'ascenseur. J'insère ma clé dans la fente prévue à cet effet et la tourne. Les portes se referment sur nous, et nous grimpons sans subir aucun arrêt et surtout sans qu'aucune caméra nous surveille jusqu'à l'étage de mon bureau.

Lorsque l'ascenseur s'immobilise et que les portes s'ouvrent avec le Ping familier, je ne respire toujours pas. Heureusement que Leila est toute petite par rapport à moi, car ainsi elle est cachée derrière ma carrure. J'observe rapidement l'entrée de mon étage.

Personne.

Bien.

Brice a donc réussi à éloigner Janine le temps que j'arrive.

J'attrape Leila par la main et nous rentrons au pas de course dans mon bureau. Je referme rapidement la porte derrière nous. Je vais droit à mon ordinateur et le lance. Leila est nerveuse.

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant