Quand la femme dispose...

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Leila. Même Nuit. Même Endroit.

Jamais je ne me suis sentie aussi humiliée, aussi dégouttée. Je me suis fait avoir. Il n'y avait rien de vrai. Rien de réel. Tout était faux. Tout. Si je pouvais tout saccager et tout détruire, là immédiatement dans son bureau, je le ferais. Si la première fois, la pilule avait du mal à passer, ce n'est rien comparé à maintenant.

La première fois, j'ai accepté contrainte et forcée mais avec la certitude que tout ça c'était la faute des jeux de pouvoir et du business. Mais là, on est passé à un tout autre niveau. Adrien m'a utilisée, mise dans son lit sur ordre. SUR ORDRE.

Putain.

J'ai même plus de mots pour exprimer ma rage, ma haine et ma rancœur.

Mais moi aussi je viens de passer à un autre stade. À un autre degré. Je sens chacun de mes chakras se refermer un par un, comme les écoutilles dans un sous-marin au moment d'une alerte à la torpille. Instinctivement, je dresse toutes mes barrières mentales.

Exit le sentimental.

TER.MI.NÉ.

Adrien contourne son bureau et s'avance vers moi. Je recule immédiatement.

- Ne me touche pas, je feule telle un chat blessé.

- Leila... S'il te plaît, assieds-toi.

- Même pas en rêve Adrien. Ne t'avise surtout pas de penser une seule minute que je vais te pardonner ça. Je veux savoir la suite. Le rapport avec mon grand-père.

- Leila...

- Mon grand-père, Adrien. Le rapport avec Jamesson.

Il soupire, mais ne bouge pas d'un centimètre. Il carre les épaules et se lance.

- D'après notre enquête, tu as décidé d'implanter ta fondation en Afrique parce que ta société y possédait une mine. Mine qui se situe en Sierra Léone, au lieu du trafic des diamants de sang. C'est exact ?

Je hoche la tête sans répondre.

- Sais-tu à qui ton grand-père a racheté cette terre ?

- Jamesson ?

- Oui. Jamesson. D'après ce que nous savons, ils ont passé un accord, Jamesson laissait pour une bouchée de pain la mine à ton grand-père, en échange de quoi, lui, se chargeait de rendre «propre » des diamants provenant d'autres régions en les faisant passer pour ceux de sa mine. L'argent ainsi récupéré était blanc comme neige et réinvesti dans des parts de sociétés offshore appartenant à Jamesson qui pouvait ainsi alimenter le reste de ses trafics.

Si j'affiche une mine impassible, chaque mot qu'il prononce est un coup de poignard.

- Je ne te crois pas.

Adrien retourne à son bureau, ouvre un tiroir et me tend un dossier plus épais que le goudron de l'autoroute des vacances. Je le feuillette rapidement et dois me rendre à l'évidence. Tout y est, les dates, les versements, les ventes... La plus récente date de deux mois !

Deux mois !

Comment c'est possible ? Comment je n'ai pas pu voir ça ?

- Je ne comprends pas. Mon grand-père est mort. Tout passe par moi ou par le conseil d'administration. Ça n'a pas pu nous échapper. Pas ça. C'est impossible ! C'est des faux !

Adrien ferme les yeux brièvement.

- Leila, crois-moi, c'est tout ce qu'il y a de plus réel. Tout a été vérifié et revérifié. Tout mène à S.C. Tout mène à...

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant