Quand il faut y aller...

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Adrien.

J'ai à peine fermé l'œil de la nuit, la menace de Leila associée à son baiser, m'ayant mis dans un état insurrectionnel. Il faut que cette situation change et vite. Heureusement ou pas d'ailleurs, dans 48 heures nous serons rendus sur l'une des îles les plus paradisiaques du monde. J'ose espérer que son caractère va s'adoucir... Autant demander à un coq de pondre un œuf...

J'arrive en retard au bureau. Cela ne m'arrive jamais habituellement, mais ce matin tout s'est ligué contre moi. Je franchis les portes de l'ascenseur et manque de rentrer dans Leila qui m'attend, bras croisés en tapant nerveusement du pied au sol.

- Vous avez oublié la définition du mot ponctualité en vous levant ce matin ?

Je lève les yeux au ciel et soupire. Je la contourne sans même me donner la peine de lui répondre. Ses attaques de bon matin ont le don de m'agacer. Mais plus que tout, je sais que si je lui réponds, ça va tourner au pugilat avant même que j'ai eu le temps de boire mon café. Et puis je ne suis pas d'humeur.

- Erria, je vous parle ! me crie-t-elle.

Je m'arrête net et me retourne en affichant mon sourire de connard.

- Ah bon ? C'était ça le bruit désagréable de scie égoïne qui sifflait à mon oreille ?

Elle se rapproche, les poings serrés. Elle me ferait presque peur, auréolée de sa rage contenue. Presque...

- Vous n'auriez pas oublié de me dire quelque chose par hasard ? me demande-t-elle hargneuse.

- Voyons... Le contrat Poliakoff a été finalisé par le service juridique hier et a été envoyé par coursier à Savage. La date du renvoi du procès contre Jameson a été fixée en fin d'année. Vous avez reçu mon mail puisque vous en avez accusé réception. José en Colombie a confirmé la reprise de l'extraction à la date prévue. J'ai arrangé mon emploi du temps avec mes obligations sur Erria Industries pour votre départ là-bas... Le contrat avec VC&D est en cours... Non je ne vois pas.

- Et ça ? me dit-elle la voix basse en me désignant la personne assise dans mon bureau, dont heureusement la porte est fermée...

J'éclate de rire de bon cœur. C'est vrai...

- Ça, comme vous dites, porte un nom. "Ça" s'appelle Stacy Valone et c'est ma nouvelle assistante.

- Et depuis quand vous embauchez du personnel sans m'en parler d'abord ?

- Vincent est surchargé de travail. Il lui fallait du renfort.

- Un blonde aux faux seins, c'était obligé ? Rien qu'en rentrant ici, elle a fait baisser de moitié le QI de tout l'immeuble.

Je masque ma jubilation et ma colère aussi. Michel a la jalousie mauvaise et teigneuse.

- Peut-on passer dans votre bureau pour en parler sans ameuter tout le foutu quartier ?

Notre personnel s'est arrêté de bouger. On se croirait dans une cour d'école après que l'un des enfants ait crié : "1.2.3 soleil !"

Leila acquiesce d'un air raide. Je la suis à deux pas. Seigneur, je ne vais pas survivre à cette journée ! Pourquoi a-t-il fallu qu'elle sorte son pantalon tailleur noir ? Curieusement, le fait qu'elle cache ses jambes magnifiques, me donne des idées franchement pas catholiques...

Elle se poste derrière son bureau.

- Fermez la porte Erria, m'ordonne-t-elle.

Je me crispe. Il va falloir remettre les pendules à l'heure. Je ferme la porte malgré tout. Le sang ça tâche. Surtout quand ça éclabousse...

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant