Réconciliation et Menottes

2.6K 255 7
                                    

Adrien.

  Je tourne en rond depuis bientôt deux heures. Lei et Mayorca ne sont toujours pas revenus de leur petite balade. Enfin, quand je dis " balade", je pense plutôt à training militaire... Parce que vu dans l'état d'énervement dans lequel est parti Michel, il y a de force chance pour que ce pauvre Mayorca dépose sa plaque ce soir en revenant...

Moi en attendant, j'ai essayé de trouver des idées pour la soirée de mon frère. Non, parce qu'il faudrait quand même qu'on se recentre là-dessus, elle et moi. Au cas où tout le monde aurait oublié, on est censé organiser un truc...

Mon téléphone sonne.

- Erria.

- Salut trou duc' ! Comment ça se passe sous le soleil ?

Je souris. Enfin une voix amicale.

- Salut morveux ! Toujours le cul dans la neige ?

Mon frère éclate de rire.

- Moi au moins, ma femme me réchauffe quand je rentre le soir...

- Joe n'est pas encore ta femme, je te signale !

- La cérémonie et le bout de papier à signer, c'est juste pour lui faire plaisir... Elle est, et sera toujours ma femme avec ou sans ça, m'assène-t-il très sérieux soudain.

J'envie Richard de cette certitude absolue qui est ancrée en lui depuis qu'il a retrouvé Savage. Il est métamorphosé. C'est comme s'il avait trouvé tout ce qu'il manquait à sa vie. Je me rends compte que malgré toutes mes possessions, tous mes biens, ce qui me manque le plus aujourd'hui, c'est ça. Quelqu'un sur qui je puisse me reposer. Une personne qui me connaisse mieux que moi-même et qui m'aime pour mes défauts autant qu'elle me déteste pour mes qualités... Qui me provoque, me cherche, embellit ma vie par chacune de ses attitudes rebelles et autoritaires...

Bref, une rousse incendiaire de trente centimètres de moins que moi mais au caractère si affirmé, que je me demande parfois, si je suis vraiment taillé pour elle...

Je deviens pathétique. C'est dramatique.

- Ad' ? m'appelle mon frère. Allô ? La terre appelle la lune...

- Ouais...

- T'étais parti où là ?

Je me lève et passe la main dans ma nuque.

- Nulle part. On n'avance pas. Ni pour la soirée, ni pour le reste.

- T'as essayé de lui parler ? De ramper ? De t'excuser ? Pas forcément dans cet ordre-là d'ailleurs...

Je grogne.

- T'es vraiment qu'un sale chieur tu sais. As-tu idée de contre qui je me bats là ? Leila est plus teigneuse que la teigne, plus piquante que le piment Pili Pili, et plus bornée qu'une tête de mule empaillée !

- C'est peut-être là le problème Adrien.

- Quoi ? je demande sans comprendre.

Richard soupire. Ça m'agace. Depuis quand a-t-il pris le rôle de grand frère ?

- Tu y vas en frontal avec elle. Jamais tu t'es dit que ce n'était pas la bonne option ? Enfin... Je parle au sens psychique bien sûr... Au lit, tu fais ce que tu veux... hein ?!!!

Connard.

- Tu mets le décodeur ?

- Lei a besoin que tu la surprennes, que tu l'écoutes...

- Mais je ne fais que ça, bordel !

Richard grince des dents.

- Je la connais depuis plus longtemps que toi, Ad'. Crois-moi, ce n'est pas en voulant la contrôler que tu y arriveras. Tu as me beau dire que tu essaies, tu restes égal à toi-même arrogant et campé sur tes positions. Tout tourne toujours autour de toi. T'es-tu seulement demandé pourquoi elle est comme ça ?

-...

- Non. Parce qu'en fait, vous êtes pareil tous les deux. Vos expériences malheureuses en amour vous ont formaté à prendre mais à ne surtout pas donner. Fais le premier pas putain ! Arrête de tergiverser, merde !

- Mais elle ne croit rien de ce que je lui dis de toute façon. Autant parler à un mur.

Richard éclate de rire.

- Oui tant qu'à prendre un parpaing dans la gueule...

Un bruit de moteur. Une portière qui claque. Je me retourne. Leila rentre.

- Je te rappelle, morveux, je lui dis en lui raccrochant au nez.

- Michel ? Où est le commandant ?

Elle hausse un sourcil.

- Je l'ai abandonné au coin d'une rue.

Je ferme les yeux et tente de ne pas péter un plomb.

- Laisse-moi résumer. Tu as abandonné ton garde du corps ?

Leila s'avance vers moi une lueur indéchiffrable dans le regard.

- Ouais.

- Pourquoi ?

- Trop prise de tête.

Elle avance encore jusqu'à ce que son torse soit contre le mien.

Ouhlà... C'est quoi ce revirement encore ?

Elle m'attrape par la main et m'entraîne vers l'un des salons privés. A peine la porte passé, qu'elle se jette sur moi et me plaque contre le mur. Je suis bien obligé de me laisser faire. J'ai un rire féroce, parce que pour une fois c'est elle qui est venue à moi. Je ne sais pas pourquoi et je m'en fous à vrai dire. Je kidnappe ses lèvres au goût de sel. Lei passe ses mains sous mon polo et me griffe. L'adrénaline afflue dans mes veines. Je fais courir mes mains dans son dos, avant de l'attraper sous les cuisses pour la soulever, la retourner et la plaquer à son tour contre le mur. Elle a un cri de surprise dans ma bouche et son souffle s'accélère. Je n'ai pas cessé pour autant de l'embrasser.

- Dîtes-moi ce que vous voulez Michel ? je murmure, ma bouche dans son cou.

- Toi, maintenant, tout de suite.

- Pas de préliminaire ?

- Pas besoin.

Je passe une main dans son short, puis dans sa culotte. Effectivement, Leila est plus que prête à me recevoir. Elle se cambre sous mes caresses. Je la repose, juste le temps de nous déshabiller. Je lis l'urgence dans ses yeux. Une certaine fragilité aussi. Nos derniers vêtements sont juste tombés qu'elle se jette à nouveau sur moi. Nous tourbillonnons avant d'aller nous écraser sur un canapé. Leila est tout bonnement déchaînée. J'adore la voir comme ça. Elle pose ses deux mains sur moi et me force à m'allonger. Elle fait voyager ses lèvres de ma pomme d'Adam, en passant par mon torse jusqu'à me prendre tout entier dans sa bouche divine.

Je soupire d'extase et perds toute lucidité. Très loin, quelque chose me dit que je suis en train de me faire avoir. Elle se redresse et me chevauche dans toute sa glorieuse nudité. Je fais courir mes mains sur sa poitrine. Mon frère a tout faux. Leila prend autant qu'elle me donne, et, en cet instant je suis prêt à tout lui donner.

Dieu que cette femme est magnifique dans son indocilité !

La tête rejetée en arrière, les yeux fermés, son pubis frottant sur mon bassin, elle imprime à nos deux corps un tempo lascif et sexy. Brutal et doux à la fois. Mon plaisir monte et le sien ruisselle entre nous. Je réalise un peu tard que nous n'avons pas mis de préservatif. Je sais que Leila prend la pilule mais quand même... Elle doit sentir mon trouble car elle s'arrête juste un moment et pante ses yeux dans les miens.

- J'ai décidé que tu étais à moi. Si ça te pose un problème, c'est le moment de le dire.

- Oh bébé, si tu voulais de l'exclusivité, il suffisait de le dire...

Elle sourit et reprend sa folle chevauchée. Nous partons dans un orgasme commun et flamboyant que je n'avais jamais connu avant elle. Elle s'écroule sur moi et je passe ma main le long de sa colonne vertébrale. Sa peau est si douce.

Leila attrape quelque chose au sol. Je sens un frôlement froid sur mon poignet.

Clic-clac.

Quoi ???

- MICHEL !!!  

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant