Chapitre 20

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"Ces trois mots

Ont été dit trop de fois

Ils ne suffisent pas"

-Chasing Cars, Snow Patrol


Point de vue d'Aria

« Parc aquatique SeaLand bonjour, que puis-je faire pour vous ? »

Mon cœur bat la chamade. Je ne sais pas quoi dire. Je suis complètement perdue.

Sylvia me regarde. Elle est restée à proximité, veillant sur moi comme une mère aimante veillerai surs ses enfants.

Dans ma tête, je panique. Tout se mélange. D'habitude, je gère facilement les situations stressantes.

Pas là.

C'est trop important pour moi.

Sylvia semble comprendre mon trouble et me mime sur ses lèvres « Présente-toi ».

Je respire un grand coup et me lance :

« Bonjour, je m'appelle Ariana Coronelle. Je vous appelle pour savoir si le poste de réalisatrice des spectacles aquatiques dans votre parc est toujours disponible. »

J'ai dis ça d'une traite, sans respirer.

Mon Dieu je suis sûre que j'ai tout raté.

Aria tu es stupide bordel !

Je m'en veux tellement à moi-même. Je ne suis capable de rien ! Putain même passer un appel c'est trop dur !

Je suis nulle.

J'ai envie de crier, de me taper la tête contre le mur.

« Oui, il est toujours disponible. Je vous propose un rendez-vous dans trois jours au parc pour savoir si vous avez les qualifications nécessaires. Cela vous va-t-il ? »

Un poids s'enlève immédiatement de mes épaules.

L'air s'engouffre dans mes poumons.

« Je...Oui, ce serait parfait.

-Bien. Présentez-vous à l'entrée du parc à 8 heures jeudi. Ah, oui, une dernière chose. Pouvez-vous m'épeler votre nom ?

-Bien sûr. C.O.R.O.N.E.L.L.E.

-Merci beaucoup. A jeudi, 8 heures. Inutile de vous préciser d'être à l'heure. »

Un bip m'avertit immédiatement que mon interlocuteur a raccroché. Sylvia me tend les deux pouces en l'air et je rigole.

« Je suis fière de toi ma chérie ! »

Elle regarde sa montre dorée à son poignet et s'exclame précipitamment :

« Je dois absolument partir travailler ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, va voir la maison d'en face. Mais ne va surtout pas voir aux autres. Autrefois ce quartier appartenait à de grandes familles mais désormais leurs enfants les ont repris et on peut dire qu'ils ont mal tourné... Enfin bref, il faut que j'y aille ; mon Dieu le temps passe si vite ma chérie ! »

Et sur ce, elle prend son sac et s'en va en me faisant un dernier clin d'œil.

Un court temps plus tard, j'entends un moteur de voiture démarrer dans la rue.

Je me dirige vers la grande fenêtre du salon et en soulève un coin du rideau.

En contre-bas, une voiture s'éloigne.

HomelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant