Homeless

Chapitre 21

"Dernièrement, j'ai perdu, perdu le sommeil
Rêvant de ce que nous pourrions être
Mais bébé, j'ai prié, prié fort
Cessons de compter les dollars
On comptera les étoiles"

-Counting Stars, One Republic

Point de vue d'Aria

Je suis réveillée par une odeur de brulé.

J'ouvre mes yeux brusquement et monopolise tout mon instinct de survie pour me lever. Tout autour de moi est flou. Je me frotte les yeux pour essayer d'éclaircir l'endroit où je me trouve.

Je suis dans la chambre que Sylvia m'a donnée, je la reconnais.

Tout à l'air normal, mais cette odeur horrible emplit toute la pièce.

J'ouvre la porte qui donne sur le couloir.

D'un coup, de la fumée noire s'engouffre dans la pièce. Je recule. Je ne vois plus rien. Cette odeur est maintenant partout autour de moi et en moi. Je la sens s'infiltrer dans mes poumons, m'asphyxier lentement.

Je tousse et sors précipitamment de la chambre. Je ne vois absolument rien tant cette fumée noire est présente. Je suis complètement paniquée. Je suffoque et recrache de la fumée obscure.

Je tâtonne dans l'obscurité et fini par sentir quelque chose de dur. Le mur.

Comme le couloir n'est pas large, je pose mes mains de chaque côté.

Je commence à avancer prudemment dans le noir avec seules mes mains pour me guider. Plus j'avance, plus la fumée se fait épaisse et agressive. J'accélère le pas comme je peux.

Ce couloir me semble infini.

Je cours dans le noir. Mon cœur bat la chamade. Je le sens raisonner dans mes tempes toujours plus fort. Le sang bat dans ma tête. Mes poumons essayent de se vider de cette fumée toxique, mais ils y arrivent de moins en moins.

Je sens mon corps se vider de toute énergie.

La tête me tourne.

Pourtant, j'essaye de me diriger vers la cuisine.

Je tousse.

Plus que quelques mètres...

Je crache.

Je ne vois rien.

Je suffoque.

Soudain, mes mains rencontrent quelque chose d'autre que le mur. C'est petit, rond. La poignée de la porte de la cuisine.

Je tousse de plus bel et mets ma main devant ma bouche pour me protéger. Je sens quelque chose couler dessus. C'est humide et tiède. J'essaye de regarder ce qu'il y a dessus.

Du sang.

Mon sang.

Je crache du sang.

Je tousse encore plus fort et me courbe en deux sous la violence de ma toux.

Je n'arrive plus à respirer. La fumée s'agite dans mes poumons, tuant le si précieux oxygène, indispensable à la vie.

Dans un dernier élan, je m'appuie sur la poignée dorée de toutes mes dernières forces et tombe dans la cuisine.

Le carrelage blanc est froid contre ma joue.

Le soleil matinal arrive à percer la fumée à quelques endroits, rendant la cuisine encore plus horrible à voir. Je ne veux pas de cet endroit comme cercueil.

La fumée tourbillonne autour de moi. Mon cœur fait tout ce qu'il peut pour obliger mes poumons à expulser le gaz mortel.

L'odeur de brulé est nauséabonde.