Chapitre 31

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"Un million d'éclats de verre
Me hantent depuis mon passé
Alors que les étoiles commencent à se rassembler
Et que la lumière commence à diminuer
Quand tout espoir semblera voler en éclat
Sache que je n'aurai pas peur."

-Writing's On The Wall, Sam Smith


Point de vue d'Aria

Je frissonne sous les draps froids. Ma vision s'éclaircit peu à peu, je reconnais les murs familiers de la maison d'Huguette. Les doux rayons du soleil filtrent par les volets de bois sombres, usés pas des années de services et d'intempéries.

Je lâche un soupire d'aise. Pour une fois, il n'y a aucun souci à l'horizon.

Et puis, tout à coup, je me remémore ma nuit.

Le bar, le corbeau, l'attaque, l'homme-oiseau, et... Shawn. Revenu du nulle part, tel un ange vengeur, Shawn Mendes.

Il y a sa proposition, aussi. Un souvenir que je ne suis pas prête d'oublier.

« Il faut que tu apprennes à te battre.

-Apprends-moi alors. »

Je frisonne encore une fois en pensant à ces deux phrases. Sur le coup, il m'a regardé, perdu. Ses yeux marron sombres me dévisageaient, pesant surement le pour et le contre. Finalement, il a soupiré, et m'a proposé de me raccompagner, d'un air espiègle, cet air que j'aime tellement. Sur le pas de ma porte, il me chuchota de faire attention à moi, et il me dit que je savais où le trouver.

Je rigolai doucement, et il posa son doigt sur ma bouche. Son doigt était chaud et doux.

Mon cœur commença à s'affoler, je n'arrivais plus à penser. Et soudain, il me lança un clin d'œil avant de s'enfoncer dans la nuit.

Mes lèvres sentaient encore la marque de son doigt, sa chaleur. J'avais un sourire débile plaqué sur le visage, et je n'arrivais pas à l'enlever.

Et malgré tous mes problèmes, j'étais heureuse.

Soudain, je remarque un petit post-it sur ma table de chevet. Je l'attrape en soupirant à cause de l'effort.

« Voilà ce qui arrive quand on fait la fête jusqu'à pas d'heure... » Je marmonne

Je lis doucement le papier en baillant.

Et puis soudain, je panique.

« Merde mon entretien d'embauche ! » Je crie en jaillissant de mon lit tel un diable de sa boite.

Je regarde le réveil sur la table.

Il est déjà 7 heures, et mon rendez-vous est à 8, sachant que je sais absolument pas où est ce parc aquatique...

Mon Dieu.

Je file sous la douche, lisse mes cheveux, me brosse les dents, me maquille très légèrement, enfile mes nouveaux vêtements et ajuste ma veste devant le miroir. Je tente un petit sourire à mon reflet, mais il ne me répond que par une petite grimace.

Super...

J'attrape mon sac à main et vérifie son contenu attivement. Mon portefeuille, ma carte d'identité, et ma pochette avec mes différents papiers. N'ayant pas de CV, j'ai essayé d'écrire mes qualifications sur une feuille (soit pas grands choses), une lettre de motivation (un peu sur jouée, mais ça peut passer), et surtout, des lettres de recommandations. Tout le monde s'y est mis ! Franck, Sylvia, Huguette...

Ils ont été incroyables.

Le stress monte en flèche. Je respire un grand coup et descends l'antique escalier.

Huguette m'attend. Elle me regard et me fait un grand sourire.

« Alors, bonne chance ? Je dois dire ça ? Me dit-elle avec un sourire espiègle

-Et bien, je pense que c'est de circonstances. » Je réponds

Le stress s'entend dans ma voix, j'en suis consciente. Je tente un petit sourire, mais je n'y arrive pas. Je suis nulle... Des larmes de stress commencent à arriver aux coins de mes yeux. Mon maquillage va couler... C'est une catastrophe, je vais tout rater...

Huguette me sert dans ses bras.

« Aria, me dit-elle doucement, mon enfant, tu es quelqu'un d'incroyable. Il n'y a qu'une seule règle dans la vie, tu sais. Ai confiance en toi. Si tu la respectes, alors tu as déjà gagné. Souris, et souviens-toi pourquoi tu es là, pourquoi tu fais ça. Beaucoup de gens ne se donnent pas le moyen de réussir. Ils préfèrent abandonner, ils ont peur de l'échec. Mais pas toi. Toi, tu te donnes les moyens de réussir. Tu n'as pas de qualifications pour ce job, je le sais. Mais je sais aussi que ça t'intéresse. Montre-leur de quoi tu es capable, montre-leur ta motivation. Montre-leur qui tu es. Et surtout, ai confiance en toi. »

La vieille dame a les larmes aux yeux. Je la sers comme je n'ai jamais serré personne dans mes bras.

« Merci, dis-je, merci infiniment. »

Huguette me place quelque chose dans ma main. Quelque chose de froid. Les clés de sa voiture.

« Et maintenant, fonce mon enfant ! »

Elle me pousse presque vers le garage, et me fait des signes de la main quand je m'éloigne sur la route, en direction de mon premier entretien.

Le brouillard de septembre forme un épais rideau autours de moi.

La voiture ronronne. Enfin, ronronne est un bien petit mot. Elle fait plutôt un bruit du diable ! Mais bon, j'aime ce bruit. Je m'y suis habituée, et maintenant, je le trouve réconfortant.

Je roule vite, espérant ne pas être en retard. Il me reste dix minutes, et je ne sais pas où se trouve ce parc.

Soudain, je vois un panneau.

Parc SeaLand, 3 Minutes après le rond-point à droite

En effet, quelques minutes plus tard, je peux voir des panneaux en bois décolorés, et puis, au détour d'un chemin, des infrastructures dans le même bois vieillit et des bassins émergent du brouillard.

Le parc semble être vraiment vieux...

Je me gare sur le parking désert.

Je me dirige ensuite vers le grand portail en fer forgé noir. De grands pics en garantissent la sécurité. Avec ce brouillard, c'est limite un peu flippant.

Je sonne et regarde un peu ce nouvel environnement, qui deviendra peut-être bientôt le mien.

Une grande arche avec marqué SeaLand en grandes lettres de bois peintes domine l'entrée du parc. Enfin, avec marqué Sealnd, parce qu'il y a un emplacement vide pour le A... Il faudrait vraiment faire des travaux...

Ça ne m'étonnerait pas que ce parc soit hanté, ou que des légendes urbaines trainent sur ce site...

Soudain, un bruit de grincement tonitruant me fait lâcher un petit cri.

Le grand portail de fer noir s'ouvre devant moi dans le brouillard.


Hey les p'tits loups !

JOYEUX NOEEEEL !!

Alors ces cadeaux ? Ou pas d'ailleurs... Vous avez été sages ? En tout cas, nous on vous poste ça en ce jour du 25 décembre 2017. On n'a pas la prétention de dire que ce chapitre est un "cadeau", mais si vous prenez ça comme ça, alors c'est cool !

Désolée, on a oublié de poster parce qu'on n'a pas regardé l'heure, donc désolée pour ce retard d'une heure... (joyeux noël héhéhé !)

Allez biz les p'tits loups, et doucement sur le foie gras !

#Charlotte et #Lise

HomelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant