Homeless

Chapitre 34

"Il y a quelque chose que je vois en toi
Ça risque de me tuer
Je veux que ce soit vrai"

-Decode, Paramore

Point de vue Ariana :

Je marche dans la nuit. J'essaye de n'être qu'une ombre furtive, un fantôme dans l'obscurité. Je me dirige vers Shawn et son entrepôt, son QG dans cette guerre entre deux mondes.

J'ai un sourire débile plaqué sur le visage, que je n'arrive pas à décoller. Je ne sais pas pourquoi, ou du moins, j'évite d'y penser. Et au fur et à mesure que j'avance vers lui, ce sourire s'étend et dans mon sang coule une excitation toujours plus forte.

Les lampadaires jettent des ombres sur les murs et les pavés d'Orléans. C'est presque devenu ma ville maintenant. J'y ai mes habitudes, un job, des amis...

Mais je n'y ai pas la sécurité.

Ni nul part.

Tant que cette guerre n'est pas terminée, je ne suis à l'abris nul part. Il faut absolument qu'elle trouve une fin, quelle qu'elle soit.

Je regarde les étoiles. J'aime contempler le ciel la nuit. Tout semble plus beau la nuit. Une brise fraiche fait voler mes cheveux.

Soudain, j'entends des pas derrière moi. Pourtant, il n'y a personne derrière moi, il n'y a personne tout court. Malgré moi, j'accélère le pas.

Les pas se rapprochent, invisibles dans l'obscurité.

J'accélère encore, jetant de petits coups d'œil pur essayer de distinguer l'auteur de ce bruit.

Personne.

Je suis seule.

Et c'est une très mauvaise idée.

Pourquoi je remarque que je suis vulnérable seulement maintenant ? Louis serait désespéré de mon cas... Et il aurait raison.

Je cours maintenant. J'arrive dans le coin de la ville consacré aux entrepôts.

Les pas se rapprochent toujours plus.

Soudain, le vent se lève et porte une voix à mon oreille.

Un chuchotement.

« Alors ma belle, on m'avait oublié en chemin ? »

Cette voix... Je l'ai déjà entendu dans la forêt. Cette voix glaciale, qui me traque où que j'aille.

Je cours toujours plus vite dans la nuit. Mes cheveux battent dans le vent, mes jambes me font mal. Ma veste claque sur mes pas, mais je ne m'arrête pas. Je ne m'arrêterai jamais.

Je continu de fuir entre les entrepôts, immenses formes imposantes dans l'obscurité.

Soudain, je reconnais mon chemin.

A droite, encore un peu, puis à gauche.

Allez...

« Ma belle, tu ne pourras pas m'échapper éternellement, tu le sais... »

Je lâche un cri de frustration en entendant les pas et la voix se rapprocher toujours plus.

Mes poumons sont en feu, le vent froid fait couler des larmes sur mes joues.

Mais je ne m'arrête pas.

Finalement, je trouve la porte et entre en trombe dedans.