Chapitre 39

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"J'ai rêvé que j'étais disparu
Tu étais si effrayée
Mais personne ne voulait écouter
Parce que personne d'autre ne s'en souciait"

-Leave Out All The Rest, Linkin Park


Point de vue d'Adèle

Cela fait une journée que nous tournons en rond dans Orléans et ses environs. Malgré leurs instincts de chasseurs innés, notre petite troupe de vampires n'arrivent pas à localiser Aria. Peut-être est-ce déjà trop tard ?

Je refoule cette idée d'un geste. Ne surtout pas penser à ça. Ne pas envisager le pire. Garder espoir. L'espoir fait vivre. Il faut continuer.

Voilà le genre de phrases que je me répète depuis ce matin.

Je crois que je vais devenir folle.

Nous avons pourtant tout fouillé ! Les hôtels, les restaurants, les lieux publics,... Absolument tout ! Mais visiblement, tout sauf son abri.

Je commence à douter qu'elle soit vraiment dans cette ville. Louis ne se serait-il pas trompé ? Ou Marina ?

Je soupire doucement en marchant dans les rues pavées. J'observe Marina à la dérobade. De grandes cernes violacées entourent ses yeux, et ses traits sont fatigués. Rien d'étonnant ! Nous venons de survivre à une bataille dans une forêt de nuit, et nous sommes actuellement en train de fouiller une ville...

Je commence à désespérer légèrement. Mes pieds me font un mal de chien, et je rêve de pouvoir prendre une bonne douche. J'ai des feuilles dans les cheveux et mes vêtements sont déchirés et tachés de boue. Le tout ne me rend pas très sexy, il faut bien se l'avouer.

A contrario, il faut bien reconnaitre que Louis porte très bien le tee shirt déchiré, laissant voir son torse musclé. Ses yeux bleus ne semblent pas refléter la moindre fatigue tellement ils sont vifs. De plus, une source de force surnaturelle inconnue semble le motiver encore plus. Quelque chose le pousse à chercher toujours plus loin, sans jamais se reposer, et je donnerai cher pour savoir ce que c'est.

La nuit commence maintenant à tomber sur Orléans, mais personne ne semble vouloir arrêter les recherches. Et c'est parti pour une autre nuit de veille... Sentez la joie et le sarcasme.

Le soleil se couche doucement, laissant trainer quelques ultimes rayons de feu sur les murs. Le ciel se teinte peu à peu de notes foncées : violet, pourpre, bleu foncé...

J'aime ce spectacle. ¨

Petite, j'observais les couchés de soleil depuis le balcon de ma chambre. C'était mon moment de tranquillité, je le vénérais plus que tout. Il n'y avait plus de petite bourgeoise, plus de règles, plus de silence gênant à table en face de mes parents, du moins quand ils étaient là. Non. Juste moi et la nature. Moi et la liberté. Rien de plus, rien de moins.

Point de vue d'Aria

Le miroir devant moi m'envoie les reflets orangés des derniers rayons du soleil. Et à travers les rayons, se tient une jeune fille. Elle est brune, avec les yeux marrons. Elle porte une robe tout simplement magnifique, d'un bleu sombre, profond, avec de petits fils argentés, invisibles mais qui jettent de petites lumières surnaturelles quand la jeune fille bouge doucement.

La jeune fille hausse un sourcil.

Je n'arrive pas à me dire que cette personne, c'est moi. Jamais je n'ai réussi à être aussi belle, jamais je n'ai reçu une robe semblable... Jamais... Jamais quelqu'un ne m'a offert quelque chose pareille.

HomelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant