14 ans et disparue, 15 ans et maman tome 2

Chapitre 6

J'arrive à la maison de mes parents avec les garçons. J'attend quelques secondes avant de sonner, puis je me lance.

Quelques secondes plus tard, ma mère ouvre la porte et se penche automatiquement sur ses petits-fils pour les embrasser.

Elle nous fait entrer et c'est au tour de mon père de nous saluées. Aussitôt dans la maison, les garçons se précipitent au sous-sol, mais Élliot remonte sans perdre de temps.

-Maman? Où oncle Jacob et Nicolas?

Ils ne viennent jamais tout seuls ici. C'est vrai: à chaque fois, c'est pour des fêtes de famille.

-Aujourd'hui, il y aura que grand-maman, grand-papa, Arlo et toi. Mais je suis sûre que vous allez vous amuser!

Mon fils reste perplexe quelques instants mais retrouve vite son sourire. Arlo monte à son tour pour me dire au revoir et je leur rappelle d'être sage, avant qu'ils ne retourne au sous-sol. Je regarde l'heure sur l'horloge de la cuisine et je remarque que je suis en retard.

Dans le simple but d'être polie, je souris à mes parents et je sort de la maison en vitesse. Je cours le plus vite possible jusqu'à l'arrêt d'autobus pour regagner la ville et une chance pour moi, il est en retard de quelques minutes.

Après 20 minutes d'autobus, je descend et je cours jusqu'au parc où je dois retrouver Tristan. Avant d'entrer, je prend le temps de replacer mes cheveux et je m'avance vers lui.

Il est assis à une table de pique-nique et il fixe l'écran de son cellulaire. Dès qu'il me vois, il range son téléphone dans sa poche et vient à ma rencontre.

Il me serre la main et me demande si je vais bien. Je lui répond que oui et j'en profite pour m'excuser de mon retard.

Ensuite, il m'invite à me balader autour du parc pour nous raconter un peu nos vie. Après m'avoir expliquer un peu la sienne, il me demande qu'est-ce que je fais dans la vie.

-Je heu...travail...

-Génial! Où ça?

-Dans un restaurant. Je suis serveuse.

-Tu va à l'école?

Je ne sais pas quoi répondre. Si je lui répond oui, il me demandera sûrement à qu'elle école et en quoi j'étudie. Mais si je dis non, il saura que je lui ais menti, car je lui avais dit que je comprenais le fait d'avoir beaucoup de devoirs!

-Je...j'ai arrêter l'école. Pour le moment...

-Ha.

Ouf! Au moins, il n'en rajoute pas! Nous nous assoyons à une table l'un en face de l'autre et nous parlons de tout et de rien, pendant une bonne heure.

Il me plaît bien, mais toute bonne chose à une fin: je dois aller chercher les garçons. Nous marchons ensemble jusqu'à l'arrêt de mon bus et lorsqu'il arrive au loin, nous nous disons au revoir en se promettant de nous écrire.

Assise dans l'autobus, le front collé contre la vitre, je repense à notre rencontre. Il est tellement gentil. Soudainement, un doute m'envahit.

Et si il étais gentil avec moi uniquement dans le but de me faire ce que mon agresseur m'a fait subir? Où s'il étais comme Olivier!?

Une boule se forme dans mon estomac. Non, Tristan n'es pas comme ça. Il faut que j'arrive à faire un trait sur mon passé!

Quelques minutes plus tard, je descend et me dirige d'un pas décidé vers la maison de mes parents. Je sonne et mon père vient m'ouvrir. Sur un ton un peu froid, il m'informe que les garçons sont au sous-sol.

Ma mère, qui est dans la cuisine, m'informe que tout c'est bien passé et je descend voir mes fils. Élliot est assis sur les genoux de Nicolas et Arlo est bien calé sur le sofa, manette de jeux en main.

Je toussote pour signaler ma présence et Élliot cours vers moi. Arlo, lui, est tellement absorbé par son jeu, qu'il ne me prête aucune attention.

Nicolas mets alors fin à sa partie, ce qui ne l'enchante pas. Il pousse un cri de frustration et jette la manette contre le mur.

Choquée par l'attitude de mon fils, je le prend par le bras et je l'emmène dans la cuisine.

-Arlo! Tu va aller t'excuser tout de suite à Nicolas! Tu te rends compte de ce que tu a fait!?

A force de se débattre, il réussis à se libérer de mon emprise et fixe le sol en frappant du pied.

Nicolas nous rejoins avec sa manette. Par chance, elle n'est pas abîmé. Sur un ton de reproche, Nicolas fait savoir à Arlo qu'il ne touchera plus à sa manette de jeux.

J'ordonne à Arlo de s'excuser et il s'avance vers Nicolas, pour ensuite émettre un faible pardon. Une fois l'excuse faite, je me prépare à partir. Au moment d'ouvrir la porte et de s'en aller, Élliot me tire par la manche.

-C'est quand on revient maman?

La réaction de ma mère est immédiate:

-Revenez quand vous voulez!

une fois dehors, Élliot saute par-dessus les lignes de trottoir et me demande s'ils peux revenir demain. Je sais très bien que si je lui dis non, il me demandera pourquoi à l'infinie, alors je préfère changer de sujet.

L'autobus arrive quelques minutes plus tard et il y à tellement de monde, qu'il ne reste aucune place assise. Je prend Élliot dans mes bras et je m'assure qu'Arlo est bien accroché au poteau.

évidement, personne ne veut laisser une place à deux enfants de moins de dix ans! Une chance que j'ai décider de ne pas emmener la poussette!

Je ne sais pas quand je vais revenir chez mes parents, mais j'espère pas de sitôt. À chaque fois que j'entre dans cette maison, un malaise m'envahit et je ne suis pas capable de regarder mes parents en face.

Pour moi, c'est encore la maison du malheur.

Le prochain arrêt est le nôtre. J'appuie sur le bouton et je prend la main d'Arlo, pour nous faufiler vers l'avant du bus. Plusieurs personnes se poussent en soupirant et d'autres ne me laisse pratiquement pas d'espace.

L'autobus s'immobilise et nous réussissons à sortir juste à temps. Je peux enfin déposer Élliot, qui commençais vraiment à peser.

À l'appartement, je pourrais enfin me reposer. Enfin, après avoir préparer à manger, faire prendre le bain aux garçons et à les coucher...