Chapitre 14

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Depuis la semaine dernière, Tristan est presque tout le temps à la maison, pour mon plus grand bonheur. Depuis qu'il est là, j'ai l'impression que pour une fois, tout va bien.

On dirais que la vie me donne une petite chance, mais ça me fait peur en même temps. D'habitude, le bonheur ne reste jamais longtemps avec moi...

Tristan et moi venons de terminer les achats de noël pour les petits. Nous nous installons à une table dans l'air de restauration du centre d'achat, pour reprendre notre souffle.

J'en profite pour demander à Tristan comment c'est passé son examen hier et il me répond, enthousiaste:

-Super bien! Je crois que je vais le réussir. Tu te rend compte? Dans 1 ans exactement, je serais psy! Fini les études!

Je lui sourit. Pendant un instant, je me dis que moi aussi, j'aurais pu faire un métier qui me plait vraiment.

Une fois notre repas terminé, nous quittons le centre d'achats pour nous diriger vers la voiture des parents de Tristan.

Sur la route en direction de l'appartement, le cellulaire de Tristan émet un son et il me demande de regarder pour lui.

"Où est tu?"
C'est sa mère.

-Répond lui que je suis avec toi au centre d'achats.

Lorsque c'est fait, il me demande de jeter son téléphone sur la banquette arrière.

Quand je lui demande pourquoi, il me répond qu'il ne veut pas être dérangé. Je m'exécute sans poser d'autre questions.

A l'appartement, nous emballons les cadeaux et c'est l'heure d'aller chercher les enfants. Nous commençons par Élliot, qui est à la garderie.

Les enfants sont dans la cour et Élliot es occupé à jouer à courir derrière ses amis et à se rouler dans la neige. L'éducatrice doit l'appeler trois fois avant qu'il ne vienne.

-Mais maman! Me dit-il lorsqu'il arrive près de moi. Je n'ai pas fini de jouer!

-Je suis désolé mais il faut partir. Tu reviendra lundi! Lui dis-je en souriant.

Nous entrons dans le vestiaire pour que mon fils enlève ses pantalons de neige et une fois ressortis, nous laissons Élliot aller devant.

-C'est...normal, les regards? Me demande Tristan.

-Qu'est-ce que tu veux dire?

-Ben, les autres mamans qui étais aussi dans la cour n'arrêtais pas de nous dévisager.

Je m'arrête une seconde en pensant à ce que je vais dire. Avec le temps, j'ai appris à les ignorer, quitte à ne pas me rendre compte qu'elles me regardaient.

Mais Tristan n'a jamais vécu sans avant.

-J'imagine qu'elles se demandent si c'est vraiment notre fils, ou l'âge que nous avons par rapport à l'âge d'Élliot.

-Notre fils? Demande mon amoureux avec son sourire en coin trop craquant.

-Tu sais ce que je veux dire!

Il ricane et me prend la main.

Quelques minutes de voiture plus tard, nous sommes devant l'école d'Arlo et nous attendons que la cloche sonne.

Élliot s'amuse à bousculer Tristan et à le prendre pour un coussin de boxe. Tristan se prête à son jeux et les deux finissent par se battre gentiment.

Élliot rit aux éclats et ça me fais sourire. Par contre, il commence vraiment à faire froid!

Ce n'est que quelques minutes plus tard que le son de la cloche retentit enfin et qu'un troupeau d'enfants sortent en courant.

Arlo est le dernier à sortir et semble étonné de nous voir. Il cour dans notre direction et saute dans mes bras.

Dans la voiture, Arlo me montre les dessins qu'il a fais aujourd'hui. Il es très fier de me montrer qu'il avait écrit son nom tout seul au bas de la feuille.

Moi aussi je suis fière.

Une fois à la maison, je donne une collation aux garçons et j'aide Arlo à faire ses devoirs, pendant que Tristan s'occupe du bain d'Élliot, qu'il a tenu à faire.

De la cuisine, je peux entendre les éclaboussures qu'ils font. Je me jure que c'est Tristan qui va devoir nettoyer tout ça après!

Après le bain et les devoirs, c'est l'heure de manger. Au menu ce soir: spaghetti. Le souper se passe dans la bonne humeur et les enfants on même droit à un dessert.

En prenant une bouchée de yaourt, Arlo me demande:

-Tu pense que le père noël a reçu ma lettre?

-Et la mienne!? Demande Élliot.

-Je suis sûr à 100%! Le père noël ne va pas vous oublier! Aller maintenant, on se brosse les dents et ensuite, au dodo!

Mes fils rechignent un peu mais se dirigent vers la salle de bain malgré tout. Une fois le brossage terminé, ils montent dans leur lits.

Comme d'habitude, je leur lit une histoire et Tristan nous regardent, appuyé contre le cadre de la porte.

Une fois l'histoire terminé, Élliot dort déjà et Arlo me demande un dernier baiser.

Je lui donne et remonte les couvertures sur lui en lui souhaitant une bonne nuit. Je sors ensuite de la chambre a pas de loup, rejoindre mon amoureux sur le divan.

-C'est fou à quel point ils sont différents. Me lance Tristan.

-Les garçons?

-Oui. Élliot est très énergique, il ne tient presque pas en place et il adore le sport, alors qu'Arlo est plus réservé, plus calme. Il ne veut pas s'attirer d'ennuis et il est créatif. Leur père devait être un sportif.

Tout à coup, je me sens mal à l'aise. Dois-je lui dire la vérité? Je me défaut de son étreinte et je le fixe dans les yeux. Je ne peux plus reculer maintenant.

J'ouvre la bouche, mais aucun mot n'en sort. Je suis figée par la peur. Que va t-il pensé? Il va sûrement se dire que je suis une fille facile. Ensuite, il pourra faire ce qu'il veut de moi.

Une petite voix dans ma tête me dis de lui faire confiance. Qu'il n'est pas comme les autres. Mais c'est ce que je me suis dit aussi pour Olivier et je ne l'ai jamais revu.

Tristan m'embrasse et me chuchote à l'oreille que je peux lui faire confiance. Il a compris que ce sujet étais difficile pour moi.

-Si tu veux, on peux en reparler une autre fois.

Non! Pas questions! C'est aujourd'hui que je me libère de mes démons! Je lève les yeux sur lui et d'une petite voix, je me lance.

-En fait...les garçons ont...deux père différent. Arlo vient d'un...d'un...

Je ne suis plus capable de prononcer un mot. Ma gorge est nouée et des l'arme coulent sur mes joues. Tristan me prend dans ses bras et je me sens en sécurité.

-...d'un viol...

14 ans et disparue, 15 ans et maman tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant