Chapitre 8

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Le lendemain, je reprenais mon rôle de bucheuse invétérée. D'autant plus que ma mère m'appelait le matin pour prendre des nouvelles et savoir comment avançait mon travail...

Je me reprenais en main, rattachant mes cheveux avec mon éternel bandeau et mes chouchous, vissant mes lunettes sur mon nez. Après avoir grignotée un truc en speed, je me rendais à la bibliothèque afin d'avancer au maximum dans le projet d'histoire. Une fois que j'en serais débarrassée, je n'aurais plus à voir Castiel et je pourrais reprendre ma vie normale d'avant. Je n'osais pas me poser la question de savoir si j'en avais envie ou pas....

Lorsque Castiel vint s'assoir à côté de moi, je lui tendait les feuilles qui le concernaient et reprenais en silence mon travail, restant muette à chaque question qui n'avait rien à voir avec le sujet du devoir. Je voyais bien qu'il bouillonnait intérieurement mais je me félicitais du silence imposé dans ce genre de bâtiment.

Finalement, il ne nous restait plus que la conclusion à rédiger et ça ne prendrais pas bien longtemps.

Je rangeais mes affaires et les bouquins puis sortait de la bibliothèque, dirigeant immédiatement mes pas vers ma chambre.

-Constance !

J'accélérais le pas. Je ne veux pas lui parler, il va ruiner tout mes efforts de ces deux dernières années.

-Constance.

Mais pourquoi il me lâche pas à la fin ! Il peut pas se trouver une fille qui serait ravie de se jeter dans ses bras !

-Hey ! Je te parle !

Il vient de m'attraper le bras, me faisant pivoter vers lui.

-Pas moi !

-Qu'est-ce que j'ai fait de mal encore ! Dis le moi !

Qu'est-ce qu'il a fait de mal ? Rien... Et c'est bien ça le problème... S'il avait fait quelque chose de mal, ce serait plus simple de le repousser, seulement, il n'a fait que m'ouvrir les yeux sur le côté pathétique de ma vie... Il m'a fait revoir des rêves qui étaient les miens et ceux de personne d'autre... Il m'a fait vibrer le cœur alors que je faisais tout pour l'étouffer. Il a fait chanter mon âme alors que je l'avais muselée...

Je commençais à pleurer devant ma faiblesse...

-Constance, pourquoi tu pleure ?

J'étais bien incapable de lui dire pourquoi, bien incapable de savoir pourquoi moi-même. Je ne savais pas comment réagir dans ce genre de situation, je ne savais même plus qui j'étais réellement.

Des gouttes d'une pluie de printemps venaient se mêler à mes larmes sur mon visage.

-Arrête Constance, tu fais pleurer le ciel.

-Je ne sais plus quoi faire... Je ne sais plus qui je suis...

J'enlevais mes lunettes d'une main, essuyant mes yeux de l'autre...

-Comment tu fais toi, pour avoir l'air si libre ?

-Je vis ma vie comme ça me chante.

-Et tu n'as pas peur de tout foirer ?

-Pourquoi je devrais avoir peur d'un futur ? Je préfère vivre dans le présent, vivre mes passions avec ardeur, plutôt que de planifier des choses qui n'arriveront peut-être pas...

-Pourquoi tu m'as embrassée l'autre jour ?

-Parce que j'en avais envie.

-Et maintenant ?

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant