Chapitre 18

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Quand au final on se décidait enfin à rentrer, le ciel prenait déjà une teinte plus rosée, annonciatrice de l'aube. Je programmais mon réveil pour le lendemain, mais pas à 7h, juste pour le temps nécessaire pour me préparer et pour avoir un moment pour manger avec Castiel puisque je lui devais un repas. On avait convenu de se retrouver près de sa moto à midi et demi. Ça nous laissait un peu de temps pour dormir, mais je pouvais encore une fois m'assoir sur mes révisions.

Je me réveillais le lendemain vers 10h, la lumière que laissait filtrer les volets avait suffit à me faire sortir du sommeil. Je me préparais donc et profitais du temps supplémentaire pour réviser un peu... Je perdais très vite si je ne travaillais pas régulièrement.

Je prenais mon sac à dos et la carte mémoire de mon appareil, les laissant lui et les autres dans la chambre pour avoir assez de place dans mon sac afin d'y mettre mes achats autant que possible.

Je retrouvais ensuite Castiel à l'heure prévue, montait derrière lui sur sa moto et le laissais nous conduire au plus près du lieu de rendez-vous avec Rosalya. Il ne nous restait plus qu'à trouver un endroit où manger. Un Mac-do nous convenait à tout les deux.

Un silence gêné s'installait alors que nous mangions tranquillement mais qu'il finit par briser néanmoins.

-Je suis désolé pour hier soir.

-Désolé pour quoi ? J'ai passée une superbe soirée Castiel.

-Tu sais bien.

Je posais ma glace sur le plateau, tendait la main à travers la table, paume en l'air pour l'inviter à y glisser la sienne, ce qu'il fit.

-Écoute Castiel, tu as le droit de craquer de temps en temps, c'est normal. Et je suis contente que tu l'ai fait avec moi.

-C'est juste que ça ne me ressemble pas.

-Je sais. Je ne t'en veux pas, bien au contraire. Alors oubli si ça te gène, parlons d'autre chose, tu veux ?

Il passa son autre main dans ses cheveux, replaçant ainsi une mèche qui lui barrait les yeux. Son masque de perfection reprit sa place dans un sourire.

-Oui, tu as raison. Parlons d'autre chose.

-J'ai beaucoup aimé ce que vous avez joués hier, vous êtes doués, et tu as une belle voix.

-Merci.

Je sentais que ce merci n'était pas uniquement dût à ce que je venais de dire, je pense qu'il voulait me remercier pour hier, même si je ne savais pas trop pourquoi...

On finissait de manger puis on retrouvait Rosalya qui avait visiblement trainé Leight et Lysandre avec elle. Je n'aimais pas le shopping, pour moi, ça se résumait souvent à aller droit au but, prendre ce dont j'avais besoin, l'essayer pour m'assurer que c'était la bonne taille puis partir avec aussi vite que j'étais venu.

Faire les boutiques avec Rosalya prenait une toute autre dimension. Le pire, c'est que Leight la suivait dans son délire et l'encourageait. Lysandre et Castiel qui se trouvaient entrainés avec nous contre leur volonté visiblement, ne pouvait qu'assister au spectacle grotesque des essayages. Ils se moquaient un peu de moi, voir même beaucoup. Lysandre finit par céder à Rosalya qui le força à mettre une tenue plus contemporaine « pour voir » et il faut avouer que ça lui allait drôlement bien. Elle essaya également de faire changer de tenue Castiel qui refusa clair et net, menaçant de nous lâcher sur le champ si on faisait encore une quelconque allusion à une chemise et à une cravate.

J'imagine que ça devait lui rappeler le délégué principal, Nathaniel, qui passait son temps à lui courir après pour le faire signer divers papiers dont les billets de retard qui devaient s'accumuler sur son bureau.

Après avoir enchainé les étages et les boutiques différentes, je finis par mettre un point final à ces digressions, je m'étais bien amusée, certes, mais je n'avais toujours rien acheté et ce n'est pas les tenus farfelues de Rosa qui allaient m'habiller. Je prenais donc le taureau par les cornes, me rendant là où je pourrais trouver mon bonheur, au grand dam de Rosalya d'ailleurs, c'est-à-dire le rayon homme !

J'essayais deux pantalons Battle avec pleins de poches et un jean confortable que j'achetais, quelques T-shirts neuf, deux sweats à capuches très sobres et le tour était joué.

Pour faire plaisir à Rosalya, je prenais une robe bleu nuit à bretelles, parfaite pour l'été, mais qui ne me servirais probablement jamais... Un jean « fille » un peu trop moulant à mon gout ainsi qu'un T-shirt plus féminin à ses yeux. Lui, je le trouvais trop court. Il dénudait le bas de mon ventre et je n'aimais pas ça. Bref, ça finirais probablement au fin fond de mon placard, ou alors je le mettrais pour dormir quand il fait chaud.

Assis à la terrasse d'un café, on buvait tout les cinq des boissons fraiches après cet après midi un peu fou, j'avais récupéré leur numéro de téléphone et eux avaient pris le mien pour faciliter le contact demain pour le pique-nique... Il faisait beau et le ciel était dégagé mais d'un coup, le vent c'est levé, des nuages sont apparus et on n'a même pas eu le temps de dire ouf qu'une averse torrentielle nous tombait sur le coin du nez.

On s'abritait vite fait à l'intérieur du café, mais ce mauvais temps avait mis fin à la bonne ambiance qui régnait jusque là. Je remerciais Rosalya qui se chargerait de ramener mes paquets en trop à l'internat demain, lui faisait la bise ainsi qu'à Lysandre et son frère puis prenait le casque que me tendait Castiel, prête à piquer un sprint sous la pluie glaciale jusqu'à la moto.

Je le regardais, attendant qu'il me donne le signal du départ, mais il se contenta d'un clin d'œil avant de s'élancer sous la pluie à toute vitesse. Je perdais quelques secondes à comprendre qu'il voulait faire la course jusque là puis m'élançait à sa suite pour ne pas le perdre.

Il esquivait les passants, se baissait pour éviter les parapluies et avançait à toute allure. J'avais beaucoup de mal à le rattraper mais je ne me laissais pas distancer pour autant. J'aimais cette course improvisée et l'adrénaline montait en moi. Je ne voulais pas perdre. J'accélérais aussi vite que le permettais mes jambes, le souffle me manquais mais je poussais mon effort, j'allais le rattraper quand il s'arrêta soudainement et je le dépassais de quelques mètres avant de réussir à m'arrêter.

Nous étions arrivés à la moto. Je le rejoignais en marchant doucement, les mains sur les hanches et la respiration difficiles. Je m'abritais sous le porche d'un immeuble pour reprendre mon souffle sans être trempée plus que je ne l'étais. Castiel me rejoignait alors que j'ôtais mon sac à dos pour le poser entre mes jambes en posant le casque dessus, histoire de pouvoir me plaquer un peu plus contre la porte de bois et éviter le grain.

Je jetais un œil vers Castiel, il était trempé comme une soupe !

-J'ai gagné.

Me disait-il en s'appuyant sur la lourde porte de bois.

-Tu as triché, tu es partit sans prévenir !

-Peut-être mais j'ai quand même gagné ! Ça mérite un baiser non ? Surtout après l'après-midi avec Rosalya que j'ai dût endurer pour toi...

Je le regardais en fronçant les sourcils et en mettant devant son nez mon index et mon pouce proches l'un de l'autre pour appuyer ma réponse.

-Un petit alors !

Il ria avant de glisser sa main sur ma joue, tendant le visage vers le mien et glissant ses lèvres sur les miennes. Il s'écarta juste après avec un sourire taquin alors que je poussais un soupir légèrement déçue.

-Tu as dit un petit, j'obéis.

-Tu n'as pas l'habitude d'obéir.

-C'est vrai.

Et il se pencha alors vers moi pour un second baiser, beaucoup plus passionnel celui-là. Sa langue s'immisçant entre mes lèvres pour entamer un ballet langoureux avec la mienne. Je me retrouvais bientôt le corps plaqué entre la porte et le mur par son corps à lui, mes mains serrant convulsivement le devant de sa veste. Le temps semblait s'être arrêté le temps de ce baiser. Lorsque finalement il écarta son visage du mien, maintenant entre nous le contact par nos deux front l'un contre l'autre, je soupirais de nouveau, d'aise cette fois. C'était à la fois trop et trop peu. Il avait vraiment le truc pour me faire perdre tout mes moyens.

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant