Chapitre 24

447 26 0
                                    

Allongée dans l'herbe, je regardais les nuages défiler. Depuis l'incident avec Ambre, les autres ont changés leur regard sur moi, ils m'appellent de plus en plus par mon prénom oubliant peu à peu « la binoclarde ». Pourtant, je porte toujours les mêmes lunettes en cours et je n'ai pas changée plus que ça si ce n'est que je souris plus souvent et que je travaille légèrement moins.

La seule chose à déplorer, c'est une suspension du journal pour deux semaines et deux heures de colles chacune... Peggy s'attendait à pire mais mon argumentaire sur le côté superficiel des jeunes filles de nos jours combiné à nos résultats scolaires et à notre sérieux on beaucoup joué en notre faveur....

Mes journées étaient chargées mais trépidantes, entre les cours, le journal, Castiel et les révisions, j'avais rarement un moment de libre et je m'endormais épuisée d'un sommeil lourd et serein... Castiel avait raison lorsqu'il disait que c'était ce qu'il me fallait, je me remplumais bien vite, mes joues n'étaient plus creuses, mon regard brillait et même mes cheveux repoussaient vite.

Heureusement, mes notes semblent se maintenir, j'ai juste constatée une légère baisse, mais rien de dramatique. Le vent secouait les branches des arbres qui formaient un ballet aérien splendide. Le soleil jouait à cache-cache entre les feuilles, leur donnant un halo vert-doré. Les nuages étaient semblables à des boules de coton aux formes variées.

Je roulais sur le côté pour attraper mon sac et en sortir mon argentique puis me rallongeais à l'identique.

-Tends la main en l'air, les doigts écartés s'il te plait.

Castiel allongé dans le sens opposé, sa tête près de la mienne, s'exécuta sans faire d'histoire.

Placée ainsi, on aurait dit l'ombre gigantesque d'une main crépusculaire.

Je prenais la photo au moment qui me semblait le plus approprié. Un bruit familier m'annonça la fin de la pellicule, je me rassis brusquement en la rembobinant.

-Qu'est-ce que tu fais Constance ?

Je sortais une boite vide d'une des poches de mon Battle.

-Je rembobine la pellicule, elle est finie.

Il se redressait puis venait me rejoindre.

-Alors on va pouvoir la développer ?

-Oui, on va pouvoir la développer.

-Quand ? Ce soir ?

Il s'asseyait tout près de moi et passait un bras autour de mes épaules en observant avec attention mes gestes.

-Oui, j'ai hâte de voir ce que ça donne.

-Et moi alors ! Depuis le temps que j'attends, j'ai bien cru qu'on n'y arriverait jamais !

-En plus ça tombe bien, en plein week-end comme ça, il y aura moins de monde pour surveiller, on sera peinard !

J'avais le sourire aux lèvres en regardant Castiel, dans cette pellicule, il y avait la photo de notre premier baiser, je voulais vraiment voir s'il l'avait réussi...

Lui aussi avait un sourire éclatant qui montait jusqu'à ses yeux, ça lui arrivais de plus en plus souvent. Je n'osais pas lui poser de questions, il était une énigme mais je me plaisais à croire qu'elle se résoudrait d'elle-même, enfin, qu'il m'apporterait la solution sans que j'ai à la réclamer. Je savais qu'il n'aimait pas être seul, pourtant, il semblait se protéger des gens peut-être inconsciemment ? Il ne se liait pas vraiment, dissimulait ce qu'il était sous des dehors rébarbatifs, était parfois agressif verbalement et malgré tout, il cherchait de toutes ses forces le contact.

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant