Chapitre 36

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Lorsque je me réveillais le lendemain, Castiel était partit. Sur le bureau, un petit papier où il y avait juste d'écrit « je déteste les au revoir ». Ça lui ressemblait assez, même si je n'étais plus vraiment sure de ce qui lui ressemblait vraiment. Pour le coup, j'avais l'impression que le Castiel un peu sauvage du lycée était ce qu'il aimerait être plus que ce qu'il était vraiment. Je voulais percer la carapace qu'il s'acharnait à maintenir, comprendre pourquoi il se sentait si seul alors qu'à priori il avait une famille et que les gens étaient naturellement séduits par lui.

C'était comme s'il se protégeait des gens avant même de leur laisser une chance de le connaitre vraiment. Les rares sourires sincères qu'il pouvait faire étaient pou moi ce que j'avais de plus précieux...

Le retour à la maison me semblait être un retour à la réalité. Un peu trop brutale après ce rêve parisien. Je recevais mes récompenses chez moi quelques jours à peine plus tard. Une enveloppe contenant tout ce qu'il me fallait pour la formation d'une semaine, billet de train compris, logement et emploi du temps, puis un colis qui contenait mon nouvel appareil. Un canon EOS 7D, l'appareil à lui seul m'aurait demandé presque 3 mois de travail d'été ! En plus, il était accompagné de deux zooms adaptables, le premier pour la macro et l'autre pour les plans plus larges ! J'en pleurais de joie tellement j'étais heureuse !

Le mois de juillet défila à toute vitesse, la semaine de stage m'appris beaucoup en matière de photographie en intérieur, de réglage de luminosité et de jeux d'ombres. Moi, je faisais des photos sur le vif, c'était plus mon trucs, mais apprendre à des personnes à poser, à capter la lumière pour révéler un sens esthétique nouveau pour moi était véritablement fascinant ! Je m'entendais très bien avec le photographe qui me formait, et il me donna le numéro de son studio sur Paris pour que je puisse le joindre si à un moment ou à un autre dans ma formation future, je voulais faire un autre stage chez lui.

Je reprenais ensuite mon train-train quotidien entre bronzage et révisions sur la plage parfois en compagnie de Kentin, aider Maman à la maison avec ses petits monstres et inciter mon père à retourner pêcher juste pour le plaisir. Je continuais à écrire à Castiel et lui-même me répondait d'une façon un peu laconique. J'en parlais à ma mère puisqu'elle s'interrogeait sur ces courriers qui m'étaient destinés. Elle me suggéra de l'inviter à diner après en avoir parlé à mon père qui se renfrogna en disant que j'étais trop jeune pour avoir un petit copain. Dur dur de laisser sa fille grandir...

Après avoir tanné mon père plusieurs jours d'affilé et après leur avoir dit qu'il habitait à Vannes, j'obtins qu'il puisse passer un week-end à la maison. Histoire de ne pas trop leur faire peur, je leur dit qu'il avait un look rockeur mais qu'il était très gentil, seulement, le froncement de sourcil de mon père me fit penser que j'aurais mieux fait de la fermer.... Ma mère, elle, l'avait déjà vue en photo et elle m'avait dit qu'elle était impatiente de le voir en chair et en os ce joli garçon....

J'appelais Castiel le soir même, il sembla surpris au téléphone, puis finalement content de pouvoir me voir. J'appréhendais pour le coup l'arrivée du week-end. J'espérais que le courant passerait plutôt bien entre mes parents et lui...
Le samedi matin, je me levais aux aurores, incapable de dormir plus longtemps, je m'habillais en hâte puis trépignait toute la matinée, me faisant expédié dans ma chambre pour réviser au lieu de tourner en rond dans le salon ce qui finit par agacer ma mère.

Le bruit caractéristique d'une moto se garant dans l'allée gravillonnée me fit me précipiter à ma fenêtre grande ouverte. Reconnaissant la moto et son conducteur, je descendais les marches à toute vitesse.

-C'est lui ?

Me fit ma mère en sortant la tête de la cuisine où elle préparait le repas, on se serait cru un jour de fête tant elle mettait les petits plats dans les grands.

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant