Un objectif et des clichés

Chapitre 11

Je sortais de la bibliothèque avec un bon début de mal de crâne. J'avais oubliée mes lunettes dans ma chambre et mes yeux me le faisaient payer maintenant.

Pourtant, il ne nous avait pas fallu bien longtemps pour en finir avec ce devoir chiant comme la mort...

Je me frottais les yeux alors que Castiel à côté de moi s'étirait pour chasser l'engourdissement de ses membres. Je me massais les tympans en inspirant de l'air frais pour tenter de chasser l'intrus qui s'introduisait dans mon crâne à coup de marteau-piqueur.

-ça vas ?

-Non, je commence à avoir mal à la tête, j'aurais dût repasser prendre mes lunettes chez moi, je suis trop bête. Dis-je en me massant les tempes alors que nous avancions vers les dortoirs.

-Tu devrais retourner t'allonger dans ta chambre et dormir un peu, ça te le feras passer.

-Probablement... tu as quelque chose de prévu cet aprèm ?

-Non, pourquoi cette question ? Tu veux que je vienne avec toi dans ta chambre ?

Une lueur taquine s'était allumée dans son regard. Je le frappais sur l'épaule.

-Idiot ! C'était juste comme ça, pour savoir.

-Non, je n'ai rien prévu... Je pensais qu'on passerais plus de temps que ça à la bibliothèque, mais c'est pas grave, je vais jouer un peu de musique, ça fait longtemps que je n'ai pas touché à ma sèche.

-Je peux venir t'écouter ?

-Bah je croyais que t'avais la migraine !

-Pas au point de rater ça, je suis curieuse de voir ce que tu vaux tout seul...

C'est surtout que je n'avais pas vraiment écoutée ce qu'il jouait la dernière fois, trop préoccupée par mon estomac et les photos, j'avais fait abstraction de la musique. Et maintenant, j'étais tout simplement curieuse. Surtout qu'en général, il me suffisait de fermer les yeux quelques instants pour que la migraine ophtalmique passe.

-D'accord, allons-y, mais je te préviens, ça fait un moment que je n'ai pas joué avec celle-là, ça risque de pas être terrible.

-Alors je te jetterais des cailloux !

-Je suis sur que tu n'aurais pas le cran de mettre tes menaces à exécution.

-C'est ce qu'on verra !

Il ne nous fallait pas longtemps pour rejoindre sa chambre. J'enjambais le rebord à sa suite avec la force de l'habitude puis le regardais poser ses affaires avant de prendre sa guitare pour s'assoir ensuite sur sa chaise. Je m'allongeais donc sur le lit après avoir déposé mes affaires au pied et fermais les yeux pour laisser s'échapper mon marteau-piqueur.

-Bah je t'en pris, fait comme chez toi !

-Il me semble que tu ne t'étais pas gêné quand tu es passé dans ma chambre l'autre jour, donc je vois pas pourquoi moi je devrais le faire.

Je parlais doucement pour ne pas augmenter le mal de crâne tout en profitant de son parfum qui se dégageait des draps. Je suis sure qu'il souriait alors que je l'entendais accorder sa guitare.

-Si t'as trop mal à la tête, tu me le dis, j'arrêterais de jouer.

-MmmmMmmm !

Et les notes s'élevèrent dans l'air. Pas une chanson que je connaissais, je n'étais même pas sure qu'il s'agisse d'une mélodie existante, comme s'il se contentait de faire chanter les cordes de son instruments, laissant les notes jouer entre elles pour devenir de la musique. C'était doux et agréable comme une berceuse.