Chapitre 22

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Nous étions lundi et j'avais passée le reste du week-end à travailler d'arrache pied. Assise sur ma chaise, je regardais Ambre qui parlait à Charlotte avec animation, elles évoquaient déjà les vacances de fin d'année en pleins cours alors qu'il nous restait au moins deux mois avant la fin des cours. Je la trouvais arrogante, imbue d'elle-même et prétentieuse. Je jetais un œil à Castiel en tournant rapidement la tête. Il était assis sur sa chaise les bras croisés comme indifférent au cours qui était en train de se dérouler, son regard croisa furtivement le mien....

Ces derniers jours, je n'avais fait que me remémorer notre rencontre sur le toit et celle sur le bord du canal et plus j'observais Ambre, plus je me disais qu'elle ne valait pas que je sacrifie le temps que nous pourrions passer ensemble lui et moi. Qu'il me suffisait de trouver la force de l'affronter. Après tout ce n'était qu'une fille comme les autres non ? Peut-être juste un peu plus méchante et vicieuse à en juger par la chasse aux sorcières qu'elle avait menée dans le dortoir des filles pour savoir laquelle d'entre nous était susceptible d'être « la copine cachée de Castiel »...

Je prenais ma décision, j'étais déterminée à changer. Je ne voulais plus être juste la fille sage et soumise, je voulais faire intelligemment des choses que j'aimais ! Je voulais surtout faire des choses que j'aimais. Vivre pour les autres était terminé. Et j'en avais assez de me contenter d'SMS et de micro-rendez vous clandestins.

Je notais les dernières consignes pour les prochains devoirs dans mon agenda, rangeais mes affaires puis pliais mes lunettes pour les mettre dans leur boitier, fermant le zip de mon sac à dos dessus comme si je tirais un trait sur ces deux dernières années.

Je balançais mon sac sur l'épaule puis allais dans la cour, cherchant Castiel des yeux. Appuyé dos à un mur, il fumait sa cigarette. Lysandre, Rosalya, Iris et Violette discutaient un peu plus loin sur un banc en riant tout les quatre. Il était proche d'eux, mais encore une fois, je remarquais qu'il ne faisait pas vraiment parti du groupe, qu'il était à part.

J'avançais à travers la foule, slalomant entre les différents groupes d'étudiants qui parlaient entre eux ou fumaient en attendant la sonnerie de reprise des cours après la pause matinale. Je ne le quittais pas un instant des yeux.

Je m'approchais de plus en plus près, quelques mètres encore et je pourrais le toucher. Il lève les yeux et croise mon regard. Je décèle un air de surprise.

J'avance encore sans pour autant le quitter du regard, il jette un coup d'œil vers les autres, surement pour m'indiquer où ils sont, pensant qu'ils étaient ce que je cherchais à rejoindre. Je secouais légèrement la tête en lui faisant un petit sourire, lui indiquant que je moque comme d'une guigne d'eux. Il penche la tête en avant pour dissimuler un sourire, balance son mégot au loin d'une pichenette.

Dans mon champ de vision, j'aperçois Lysandre qui tourne la tête vers moi, donnant ensuite un coup de coude à Rosalya avant de me montrer du menton. Je m'arrête pile devant Castiel, pose mon sac le long du mur à ses côtés.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Le ton arrogant de l'éternel Bad Boy, il lève la tête et son masque de perfection est là, il a effacé le sourire précédent, mais ce n'est plus la binoclarde qui lui fait face. C'est Constance, la Constance en éveil qu'il a sortit de la torpeur.

-Arrêter de jouer à cache-cache.

-Tu es sure ?

-Je suis sure.

Je restais immobile face à lui, ce n'est pourtant pas l'envie qui me manquait de le toucher, mais il avait peut-être changé d'avis après tout...

-Alors embrasse-moi.

Me dit-il en brisant son masque de perfection avec son sourire qui me faisait chavirer. Un pas, un seul pas de plus et je me retrouvais collée contre lui, posant mes mains sur ses joues alors que ses bras enserraient ma taille. Je posais mes lèvres sur les siennes et l'embrassait comme je n'avais jamais vraiment osée le faire, instigatrice à cent pour cent de ce qui était en train de se passer.

Pour la première fois entre nous, je prenais l'initiative et j'aimais ça.

La sonnerie retentissante me força à me séparer de lui. J'attrapais la lanière de mon sac à dos et le remettais sur mon épaule.

-Tu viens ? Je ne veux pas être en retard.

Lui dis-je en tendant la main. Il se pencha pour récupérer son sac qui se trouvait sur le sol, ignora royalement la main que je lui tendais pour passer la sienne par-dessus mon épaule, m'attirant à lui avant de prendre le chemin du bâtiment principal. Callé sous son bras, serré contre lui, j'avançais d'un même pas et dans la même direction, j'étais sur un petit nuage en somme.

Je ne regrettais pas ma décision, je devinais sur son visage un sourire qu'il peinait à dissimuler. Et je ne regrettais toujours pas lorsqu'en croisant Ambre dans le couloir, j'avisais le regard emplit de haine qu'elle me lançait.

Je le lâchais pour rejoindre ma place, la rumeur allait bon train dans la classe alors que le prof s'installait derrière son bureau. Je captais dans les chuchotements la surprise de mes camarades devant ce couple improbable. « Est-ce que Castiel avait perdu un pari ? Est-ce que c'était une sorte de coup monté ? Elle n'a pas froid aux yeux pour défier Ambre et son véto... Je ne voudrais pas être à sa place, pauvre fille.... »

Je décidais d'oublier les ragots, je ressortais mes lunettes, les vissais sur mon nez et me concentrais sur le cours. Je ne donnerais à personne l'occasion de croire que Castiel à une mauvaise influence sur moi, puisqu'à mon avis, c'est tout le contraire. Je ferais face à tout, les études, ma passion et Ambre.

En voyant Castiel m'attendre pour aller au self pendant que je rangeais mes affaires, je me disais que j'avais été bien stupide d'attendre aussi longtemps. J'avais perdu du temps avec mes indécisions, mes peurs et mes doutes. Je lui souriais alors qu'il me tendait la main. J'entrelaçais mes doigts aux siens avec délice.

Comment avait-il dit déjà ? Vivre dans le présent, vivre sa vie avec passion et ardeur, même si moi, je ne me sentais pas capable d'occulter le futur et les conséquences de mes choix. Je ferais les deux !

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant