Chapitre 35

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J'avançais à son bras en commentant les photos exposées ici, mais Eléonore venait à notre rencontre.

-Constance, le ministre des arts et de la culture tient à te parler un peu avant de partir. Mr Teller il me semble, vous accompagnerez-nous ?

-Bien sur, un gentleman ne négligerait pas son devoir en abandonnant deux aussi charmantes créatures.

La mâchoire m'en serrait tombée par terre si Eléonore ne nous avait pas entrainés tout les deux à sa suite. Je me retrouvais de nouveau devant le ministre mais sans avoir une flopée de journalistes autour de nous cette fois.

-Ah ! Mlle Hunter ! Je tenais à vous féliciter encore une fois pour la qualité de votre travail. C'est une chance pour la France d'avoir en son sein des jeunes talents aussi prometteurs que vous. Mais je vois que vous êtes accompagnée, Mr ?

-Vous ne vous rappelez probablement pas de moi Mr Marigny, je suis Castiel Teller.

-Castiel ? Ça alors, je ne me serais pas attendu à vous voir dans les parages, j'ignorais que votre père était invité !

-Il ne l'était pas Monsieur, je suis venu de ma propre initiative, Constance est une de mes amies les plus chère.

Je regardais l'échange de conversation mais ne comprenais rien à rien.

-Vous avez bien du goût dans vos relations jeune homme, cette jeune fille ira loin.

-Je le sais.

-Votre père m'a dit que vous faisiez de la musique, j'aimerais vous entendre jouer un jour.

-Oh vous savez monsieur, ce n'est jamais que de la musique de sauvage, je fais du rock ou du métal, je doute que ce soit dans vos goût.

-Je ne suis pas ministre de la culture pour rien mon jeune ami, je pourrais vous surprendre. Malheureusement, je dois vous laisser, vous passerez le bonjour à votre père de ma part.

-Je n'y manquerais pas si je le vois, vous savez combien il peut être occupé.

-Mieux que tout le monde ici sans doute...

-Oui sans doute.

-Mesdames.

Je le saluais d'un hochement de tête alors qu'il dirigeait ses pas vers la sortie et son chauffeur. Peu de temps après son départ, les invités commencèrent à se disperser, comme s'il avait donné le signal du levé de camp. Eléonore finit par me dire que son travail était terminé et que j'étais libre de ma soirée. Je la remerciais chaleureusement pour l'aide qu'elle m'avait apportée. Castiel, dont je n'avais pas quitté le bras du reste de la soirée se tourna alors vers moi.

-Un restaurant, ça te dit ?

Je lui souriais en acquiesçant. Il me conduisit vers l'entrée ou je récupérais mon boléro puis me fit monter dans une berline noire.

-A la Tour d'Argent Francis.

Le chauffeur obtempéra. Assise sur la banquette arrière de la voiture avec Castiel à côté de moi, j'étais de plus en plus curieuse. Mais je sentais que ce n'était pas le moment de poser les questions.

Je me laissais donc conduire jusqu'au restaurant, un des plus huppés de Paris si mes souvenirs d'émissions culinaires à la télé étaient exactes. Un maitre d'hôtel nous débarrassa puis nous conduisit à une petite table tranquille.

Je laissais Castiel choisir le vin puisque je n'y connaissais rien. Je laissais le maitre d'hôtel me surprendre en le laissant choisir le repas, puis je tournais un visage toujours aussi intrigué vers Castiel qui semblait terriblement à l'aise avec ce lieu alors que moi, je me sentais terriblement dépassée.

-C'est aussi ce que j'aime chez toi Constance, tu ne pose pas de questions, jamais.

-C'est pourtant pas l'envie qui m'en manque là, crois moi.

-Alors qu'est-ce que tu attends ?

-Que tu me répondes sans que je ne les poses. Je pense que ça ne sert à rien de te tirer les vers du nez.

Il me souriait comme ça lui arrivait parfois, dans notre intimité.

-Comment je connais le ministre de la culture d'abord... Parce qu'il travaille avec mon père. C'est comme ça que j'ai pu obtenir une invitation, parce que je suis moi aussi un fils de ministre. Le nom de Teller ne te dit vraiment rien ?

-Pas vraiment non...

-Je suis le fils de l'actuel ministre de l'éducation, il était ministre des affaires étrangères avant. Ça ne te dit vraiment rien.

-Non.

Par contre, ça expliquais pourquoi il était tellement sure de ne pas être renvoyé du lycée, ça ne me disait toujours pas pourquoi il avait l'air si seul...

-Tu devrais te renseigner un peu plus sur les actualités si tu veux devenir journaliste un jour...

-Je sais, mais je n'en ai pas vraiment eu le temps ces derniers temps... Et puis, ça ne fait pas si longtemps que j'ai décidée de faire ça, c'est Peggy qui m'a mise la puce à l'oreille.

J'avais l'impression de vivre un rêve un peu étrange, comme une sorte de transe où un esprit vous donne les clés de la compréhension mais dont vous ne savez pas quoi faire faute de serrure. Je tendais la main à travers la table pour qu'il y joigne la sienne. Le peu de temps passé en sa compagnie me donnait l'impression de ne l'avoir jamais quitté.

-ça ne te fait pas plus d'effet que ça ?

Me demandait-il, un air soucieux sur le visage.

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu t'attendais à ce que je te jette des cailloux en te traitant de gosse de riche ? J'ai passé l'âge...

Il exhala un petit soupir en souriant et en penchant en avant la tête, c'est comme si ce que je venais de lui dire lui ôtait un poids énorme des épaules... Je ne comprenais rien à rien... Je décidais donc de jeter aux orties mon incompréhension pour profiter pleinement du moment présent et de l'ambiance féerique de la capitale.

Le reste du repas se déroula dans une ambiance bon enfant, je lui racontais mes vacances, l'explication avec mon père, le séjour de mon frère, mon trajet jusqu'ici toute seule et pourquoi je le faisais seule mais n'avait droit qu'à un « J'ai joué de la musique » en guise de retour. Il régla la note que je devinais mirobolante puis me tendit de nouveau le bras pour m'accompagner jusqu'à la sortie.

-Tu es dans quel hôtel ?

-Le Saint-James, près du Louvre.

Il donna l'indication au chauffeur qui nous déposa tout les deux. Je rougissais quand je réalisais qu'il m'accompagnait jusqu'à ma chambre, j'aurais pourtant dût m'en douter, mais il faut croire que le voir changé comme ça me rendais stupide.
A peine la porte de la chambre fermée sur nous, il poussa un râle en s'ébouriffant les cheveux.

-Rah ! Je déteste toutes ces simagrées !

Il arracha sa cravate, balança sa veste sur une chaise et déboutonna sa chemise avant de se vautrer sur le lit en enlevant ses chaussures vernis.

J'éclatais de rire en retrouvant « mon » Castiel. Puis me précipitais vers lui en sautant dans ses bras. Je le serrais à l'étouffer et il me rendait mon étreinte avant de prendre mon visage entre ses mains pour y déposer un baiser.

-Je n'aurais pas cru que tu puisses aussi bien te tenir et aussi longtemps, tu me surprends toujours autant !

-Je sais observer les gens et j'apprends vite à les imiter c'est tout. Je suis une sorte de caméléon.

-Sexy le caméléon.

Dit-il en prenant de nouveau mes lèvres pour un baiser plus langoureux que le précédent. Je sentais mon corps réagir tout de suite en réponse, il me faisait toujours de l'effet et bien plus que ça. Et puis, le voir dans cette tenue avec sa chemise ouverte sur ses muscles si bien dessinés, c'était de la tentation à l'état brute.

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant