Chapitre 13

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J'ouvrais péniblement un œil éblouie par la lumière du soleil. J'avais un peu de mal à recadrer mes pensées. Je me rappelais de la soirée horreur avec un léger frisson vite dissipé par la présence rassurante d'un soleil radieux. Je m'étonnais de ne pas avoir entendue mon réveil, puis d'avoir si bien dormi. Je me rappelais de Castiel qui me tenait dans ses bras puis me réveillait pour le coup tout à fait ! Il me tenait toujours dans ses bras !

J'eu un autre frisson qui n'avait rien à voir avec la peur. Je me retournais le plus doucement possible pour ne pas le réveiller puisqu'à en juger d'après sa respiration régulière, il dormait toujours.

Je lui faisais maintenant face allongée à ses côtés dans le lit. Le soleil éclairait son visage apaisé, aucune ride d'expression, juste un léger sourire qui restait plaqué sur ses lèvres. Comme ça, on dirait presque un ange. Mais les anges n'ont pas un caractère comme ça. J'hésitais à prendre mon appareil photo pour le prendre ainsi, d'un autre côté, la perspective de quitter ses bras ne me tentait pas plus que ça.

Je me mordillais la lèvre inférieur, j'avais terriblement envie de l'embrasser. Je me décidais soudain, déposant un baiser furtif sur ses lèvres, me surprenant moi-même par mon audace. Ouf ! Il dormait toujours...

Je finis par me dégager de ses bras, manquant me rétamer méchamment en essayant de descendre du lit sans le réveiller. Les lits une personne ne sont pas vraiment conçus pour deux, d'où leur nom...

Je rougissais violement en prenant conscience que j'avais passée la nuit dans le même lit qu'un homme. Je me secouais les idées saugrenues qui me passait par la tête, attrapais mon argentique et le prenait en photo.

Il faut croire que le déclic l'a réveillé puisque le voilà qui s'assoie en se grattant la tête avant de s'étirer tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire.

-Tu les lâches jamais tes appareils ?

-Pas vraiment.

-Il est quelle heure ?

Je jetais un coup d'œil à ma montre.

- onze heures et demie.

-Merde, les copains vont me tuer, j'ai raté la répète de ce matin.

-Je suis désolée.

-Pas grave, au fait, ça vas pas de mettre un réveil à sept heure le matin en pleines vacances ! J'espère que je l'ai pas cassé ton affreux bidule.

Je cherchais des yeux le bidule en question sur la table de chevet, en avisais les morceaux aux pieds de celle-ci.

-M'étonnerais qu'il marche encore.... Vas falloir que j'apprenne à mettre mon téléphone portable en mode réveil....

-Désolé... Approche !

J'étais accroupi près du lit, je n'avais pas quittée la position que j'avais prise pour le photographier. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de clichés.

Je me relevais et posais mon argentique sur la table de chevet avec un regard interrogateur. Il tapota encore une fois la place près de lui comme il l'avait fait la veille sauf que cette fois, il s'était rallongé sur le lit, un bras soutenant sa tête. Je m'asseyais à côté.

-C'est bon, je n'ai plus peur.... C'était idiot de ma part hier...

-Je m'en doute mais je t'ai servi de doudou hier, à ton tour de me servir de doudou au matin.

Il passa son bras autour de mon ventre, m'incitant à me rallonger contre lui. Je m'exécutais légèrement tremblotante alors que son corps se collait contre mon dos.

-Tu vois, tu tremble encore.

Je n'osais pas lui dire que ce n'était pas de peur, enfin, pas tout à fait... Il se colla plus encore, embrassa le haut de mon cou découvert.

Je tremblais de plus belle.

-Intéressant...

Il avait la voie rauque. J'avais l'impression d'avoir des papillons dans le ventre, mon cœur battait la chamade. Est-ce que j'en avais envie ? Ou plutôt, Est-ce qu'en j'avais suffisamment envie avec lui pour vaincre ma peur de la première fois ?

Il glissa sa main sous mon t-shirt, tout en continuant de parsemer mon cou de baisers.

Oui ? Non ? Non !

-Non !

Je m'éloignais de lui autant que la pièce me le permettait, me frottant les bras pour me rassurer moi-même. J'avais la trouille. J'avais peur d'avoir mal, peur qu'il joue avec moi. Peur de ne pas savoir si je l'aimais. Est-ce que je suis trop méfiante ?

Il s'allongea sur le lit à plat ventre, posant sa tête sur ses bras croisés. Il faisait la moue comme un gamin qu'on aurait privé de dessert, sauf que le dessert en l'occurrence, c'était moi !

-Tant pis.... J'avais l'impression que tu en avais autant envie que moi.

-Je.. Je...

-C'est pas grave. J'attendrais. Qu'est-ce qu'on mange ? Tu m'as ouvert l'appétit !

Quoi ?! Comme ça ? Il n'insiste pas ? Pour le coup, j'en serais presque déçue. Mais ces quoi ces réactions à la con que mon corps me fait ressentir hein ! Et puis d'abord, c'est sa faute aussi ! Ça vas pas d'y aller comme ça direct au réveil ! En plein jour en plus ! RAAAAhhhhh !!! Je veux mourir !

Pour faire bonne figure, j'ouvrais le placard et sortait des chocos et une bouteille de lait.

-Sans déconner, tu ne te nourris que de ça ?

-Oui. C'est pas cher et pratique.

-Pas étonnant qu'on te sente les côtes....

Je rougissais en me remémorant la sensation de sa main sur ma peau. Il me regardait en souriant.

-ça t'a quand même plus cet aperçu hein ?

Je lui balançai ma trousse au visage (le premier truc qui me passait sous la main) en rougissant de plus belle. Si ça continue comme ça, tout mon sang va me grimper à la tête, et mon cœur ne sera plus irrigué et je mourrais ! Et ça sera de sa faute ! Et lui qui se marre comme une baleine...

Un objectif et des clichésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant