Le lendemain, on se réveillait tout les deux au radar, la tête dans le fondement et ébouriffés comme des épouvantails. C'est en mode zombi qu'on descendait les marches, s'attablant dans la cuisine vers les onze heures devant un bol de chocolat chaud et des tartines beurrées. Une fois requinqués par ce petit déjeuner de champion, on monta les marches quatre à quatre pour lutter afin d'être le premier dans la salle de bain, comme avant, je perdais. Je prenais donc une douche extrêmement rapide puisque froide sur la fin.
Arthur avait expliqué la situation à Anna, pour qu'elle ne soit pas trop surprise si le repas tournait mal. Et une fois à table, je ne savais plus comment aborder le sujet...
-Maman, Papa, Constance à quelque chose à vous dire.
Merci Arthur de mettre les pieds dans le plat. Mon père enfourne son morceau de bœuf bourguignon puis pose la fourchette sur la table, mâche, avale et croise les mains avant de me regarder fixement.
-Oui ma chérie, qu'est-ce que c'est ?
Rétorque ma mère tout en continuant de manger. Je prenais une grande inspiration.
-J'ai gagné un concours de photographie et la remise des prix est à Paris dans 3 semaines.
J'avais tout lâché dans un souffle. Mon père décroisa les mains, reprenant sa fourchette pour recommencer à manger.
-Je croyais que tu en avais fini avec ces histoires.
Me dit-il en continuant de manger, il ne posait plus les yeux sur moi, mais la tension dans la pièce était montée d'un cran.
-C'est toi Papa qui voulait que ça s'arrête, mais moi, je veux continuer à faire de la photo. J'ai travaillé dur, j'ai de bon résultats, mais je veux faire de la photographie mon métier, je suis douée pour ça.
-Il n'en est pas question.
Je frissonnais.
-Je me suis trouvée une école de journalisme à Paris, et il y a deux autres établissements à Marseille et à Nice qui auraient des formations qui m'intéresseraient. Ça reste des études supérieures, comme tu voudrais.
-Ce que je veux, c'est que tu ai un vrai travail !
-C'est un vrai travail !
-Papa, écoutes là un peu, ce n'est pas parce que tu n'as pas pût continuer dans ce que tu aimais qu'il nous arrivera la même chose...
Merci Arthur, je t'aime grand-frère !
-Je me doutais bien que tu nous cachais quelque chose, tu avais l'air changée, plus épanouie...
Ma mère avait elle aussi posée ses couverts et elle posait maintenant un regard grave sur moi alors qu'elle me parlait.
-C'est parce que tu as repris la photo c'est ça ?
-Oui Maman.
Ce n'était pas que ça, mais en grande partie quand même.
-Je fais partie du club de journalisme du lycée, et le concours que j'ai gagné peut m'ouvrir des portes intéressantes. Le ministre des arts et de la culture sera là !
-Je n'ai pas payé une école privée pour te voir faire de la photo ! La discussion est close !
Mon père se leva de table et quitta la pièce, sans nous laisser le temps de dire quoique ce soit. Il était probablement partit dans son cabanon au fond du jardin, torturer ses lignes en se maudissant comme il le faisait depuis quelques temps.
Ma mère poussa un soupir.
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Un objectif et des clichés
FanfictionLui est le roi des racailles du lycée. Rockeur à ses heures perdues, icône bellâtre que les filles s'arrachent. Elle, c'est la grosse tête bucheuse au possible. Les lunettes vissées sur son nez sont le signe de sa détermination à réussir ses études...