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Oui aucun doute, c'est bien lui. Bellamy Blake. Comment se tromper ? C'est en parti à cause de lui si j'ai quittée le campement.
Ses cheveux bruns et ondulés sont plus longs désormais, son visage émacié. C'est peut-être pour cette raison que j'ai eu du mal à le reconnaître en premier lieu. J'ai encore souvenance de son air hautain, alors qu'il se pavanait à travers le camp, son arme à la main, en se prenant pour le roi du monde. J'avais horreur de ça. Il me faisait horreur. Et comment oublier la fois où ses deux toutous, Murphy et Brigs, m'ont attaqué pour m'arracher violemment le bracelet électronique qui ornait joliment mon poignet, tandis qu'il observait la scène avec un sourire narquois. Rien que d'y penser, j'ai envie de lui coller mon poing dans la figure.

《 - Tu faisais partie des 100, murmure-t-il enfin. 》

Je reste muette, de marbre. Je m'apprêtais à faire demi-tour en l'ignorant royalement quand une tête blonde dépasse légèrement d'un buisson, attirant mon attention. La jeune femme s'avance tout doucement vers nous, timidement. Elle est vêtu de la même manière que les natifs, et je ne peux m'empêcher de me raidir complètement. Ma main se porte instinctivement sur la poche arrière de mon jean, où se trouve mon couteau. J'empoigne le manche mais laisse mon mouvement en suspend, je souhaite simplement être prête si je dois dégainer rapidement. Plus elle s'avance, plus j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. Ces grands yeux bleus froid et inquisiteur me sont familiers.

Une fois au niveau de Bellamy, elle s'arrête et me dévisage longuement.

《 - C'est qui elle ? Demande-t-elle à l'intention de Bellamy, comme si je n'étais pas juste en face d'elle. 》

C'est une fois après avoir entendu le son de sa voix que je me suis souvenu de son identité. Clarke Griffin. La transformation est bien plus frappante que celle de Bellamy. Jamais je n'aurais pu la reconnaître.

《 - C'est une des 100, tu ne te rappelle pas ? Répond-il. Elle avait disparu dès les premiers jours.

- Je n'avais pas disparu, protestais-je, fatiguée de les entendre parler de moi comme si je n'étais pas présente. J'ai décidée de partir.

- Mais pourquoi ? Demande Clarke, curieuse. Les chances étaient minces pour que tu survive seule alors pourquoi prendre ce risque ?

- Pourquoi ? Ricanais-je. Mais enfin regardez-vous. Regardez qui nous dirigeait ! La princesse dans sa tour d'ivoire et le rebelle qui se prenait pour un roi. Non merci, très peu pour moi. 》

Les deux acolytes s'échangent un regard gêné, avant de baisser les yeux au sol. En plein dans le mille.

《 - Qu'est-ce que vous faites si éloignés du camp, hein ? 》

Ils me fixent, mais aucun des deux ne dis un mot. Je lève les yeux au ciel et puis, excédé d'avoir perdu autant de temps, décide de leur fausser compagnie.

《 - Enfin bref, ça m'est égal. Sachez juste que vous êtes chez moi ici, alors faites ce que vous avez à faire et partez vite ! 》

Avant même de leur accorder un temps de réponse, je tourne les talons et m'éloigne d'eux, folle d'envie de retrouver ma solitude. Je fais quelques mètres avant d'entendre une nouvelle voix qui s'élève dans mon dos.

《 - Calliopée ? 》

Et je me stoppe net. Ça fait tellement longtemps que je n'ai plus entendu quelqu'un prononcer mon nom. Oui, ça fait des années. Très exactement, cela remonte à six ans auparavant. J'avais onze ans, et ma mère était dans le sas de décompression, à quelques minutes de se faire dériver. Ses derniers mots étaient à mon intention : "Calliopée, n'oublie jamais. N'oublie jamais ce moment, n'oublie jamais que tout ça, c'est de ta faute." Et en effet, je n'ai jamais oubliée.
Ces mots sont gravés dans ma mémoire. Je les entends le matin quand je me réveille, le soir quand je m'endors, la nuit dans mes cauchemars.
Après ça, je me suis retrouvée en foyer d'accueil pour les orphelins. La-bas, on m'appelait "la gamine" puis quelques mois plus tard, je me suis fait arrêter, et j'étais alors "prisonnier 694". Ça fait tellement étrange d'entendre à nouveau son prénom, c'est comme retrouver un petit bout de soi.

《 - Callie ! Insiste la voix, plus sûr d'elle cette fois-ci. 》

Et cette voix, à la fois éraillée et rieuse, je la reconnais. C'est assez simple à vrai dire, car dans ma vie, je n'en ai pas entendu énormément, des voix. Celle de ma mère, celle du Chancelier Jaha, et cette voix là, celle de l'unique ami que je me suis fait en onze longues années : Jasper Jordan.

《 - Jasper... soupirais-je en retenant un sanglot tandis que je le vois approcher de moi, les bras grand ouvert. 》

Il me prend dans ses bras, un peu hésitant au départ puis me serre de plus en plus fort, et lui aussi éclate en sanglots.

Pour la première fois depuis six ans, je surprends les muscles de mon visage à s'étirer en ce qui me semble être un sourire.

Une nouvelle personne vient troubler ce moment de bonheur, en donnant une légère tape sur l'épaule de Jasper. Cette fois, c'est facile de la reconnaître, elle n'a quasiment pas changé. Octavia Blake, la sœur de Bellamy.

《 - Calliopée, c'est ça ? Demande-t-elle. On a besoin de ton aide. Tu dois bien connaître cet endroit et ces alentour, non ? 》

Elle sort de sa besace un livre, l'ouvre à une page et me le tend avant même que je n'ai eu le temps de lui répondre. La page du livre dévoile un dessin, une carte.

《 - Tu sais comment on peut aller à cet endroit ? Me demande-t-elle.

- Non, je ne sais pas, mentis-je. Maintenant ça suffit. Jasper, si tu veux rester avec moi tu peux, les autres vous devez partir.

- Tu mens, décrète Bellamy.

- Toi, ferme là ! Répliquais-je, bouillonnant.

- Tu vis ici depuis des mois, tu dois forcément avoir entendu, ou bien vu des choses ! La personne qu'on cherche s'appelle Luna. Tu dois nous aider !

- Et pourquoi le devrais-je ? 》

À partir de là, tout s'enchaîne, les esprits s'échauffent. Tous parlent en même temps, haussent la voix.

《 - Tu sais comment y allez ou pas ? S'impatiente Bellamy.

- Callie s'il te plaît, me supplie Jasper.

- C'est important, tu ne comprends pas ! Nous sommes tous en danger ! Surenchérit Clarke. 》

Octavia pose une main sur mon épaule. N'y tenant plus, j'agrippe cette même main et fais craquer ses doigts un à un avant de la projeter au sol. Bellamy réplique immédiatement. Il prend le pistolet à sa hanche et le pointe sur moi.

Nous sommes tous surpris, plus personne n'ose faire le moindre mouvement, prononcer le moindre mot.

《 - Et maintenant, dit-il en agitant son arme sous mon nez, tu vas nous aider ? 》

_________

Salut tout le monde !

Qu'avez-vous penser de ce deuxième chapitre ? Que pensez-vous de Calliopée ?

J'espère que l'histoire vous plaît et si c'est le cas, qu'elle continuera de vous plaire ;)

En tout cas n'hésitez pas à me faire partager vos avis en commentaire, c'est toujours un énorme plaisir de vous lire !

Gif : Bellamy pointe son arme sur Calliopée

Bellamy et Calliopée, le Feu et La Glace - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant