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《 - Où est Roan ? Demandais-je au natif qui m'a livré le prisonnier. Il va bien ?

- Oui, répond-il. Il est encore sur le champ de bataille. 》

Je rapporte ensuite mon regard sur Zoran, jouissant de le voir ainsi à genoux devant moi.
Un rire s'échappe des lèvres du captif.

《 - Je parie que tu aimes ça, hein, dit-il. Moi aussi j'aimais te voir à mes pieds, pliée de douleur. 》

Un excès de colère, un coup de pied dans les côtes. Il s'étale de tout son long, mais ne cesse pas de rire pour autant. Alors je continue de lui asséner des coups de pied pour le faire taire, sans succès.

《 - Je sais que tu n'as pas le courage de me tuer, ma belle. Tu l'as déjà prouvé une fois. 》

• Flashback •

Nous étions dans la forêt, là où il m'avait retrouvé la première fois, à quelques mètres à peine du campement des 100. D'ici, je pouvais les entendre rire et crier, et au fond de moi je priais pour que l'un d'eux vienne me libérer.

Zoran venait ici pour chasser, et il tenait à ce que je l'accompagne. Parfois, quand il n'y avait pas de gibier, c'était moi qu'il chassait. Ça l'amusait.

Pendant qu'il chassait, je ramassais des fruits. Alors que je m'attarde sur un fraisier, quelque chose attire mon attention au pied du buisson. En prenant l'objet en main, j'envoie mille merci silencieux aux 100. Ce sont eux qui ont surement dû l'oublier ici.
Un couteau de chasse.
Mon fameux couteau de chasse, qui ne m'a plus quitté depuis ce jour.

En voyant Zoran s'approcher de moi, je m'empresse de cacher le couteau dans la poche de mon jean. S'il me voit avec ça, il me tuera.

《 - Tu vas m'aider à porter le daim que je viens de tuer jusqu'au village, dit-il. En route. 》

Alors que nous nous apprêtions à partir, une voix se fait entendre. Nous nous cachons derrière les buissons, et alors nous apercevons une petite fille, qui déambule.

Je la reconnais, elle fait partie des 100. C'était la plus jeune, Charlotte, il me semble. Elle semble bouleversée, elle chantonne quelque chose, secouée par des sanglots. Elle tient entre ses petits doigts un couteau fait à partir des débris de la navette, rougie par du sang. Mais qu'est-ce qu'elle a fait ?

Je vois Zoran bander son arc, et se concentrer pour viser. Il s'apprête à la tuer ! C'est maintenant ou jamais. Je glisse ma main dans ma poche et en sort le couteau, que je plante de toutes mes forces dans sa cuisse.

Il hurle de douleur, titube, et tombe. J'ai surement dû sectionner une artère, car sa jambe saigne abondamment. Il tient sa cuisse entre ses mains, en tentant de faire pression pour arrêter le saignement tout en vociférant des insultes. Je sais que je dois l'achever, je le sais ! Mais je n'y parviens pas.

Alors je décide de fuir. J'attrape l'arc de Zoran que je passe autour de mon cou, lui subtilise son carquois avant de courir aussi vite que mes jambes me le permettent. Et tandis que je l'entends promettre qu'il me retrouvera, je prie. Je prie pour qu'il soit emporté. Qu'il se vide de son sang, ou qu'il soit dévoré par les loups.

Mais mes prières n'ont pas été excausé.

• Fin Flashback •

《 - Tu es trop faible pour ça, dit-il, non sans s'arrêter de rire.

- Je ne referais pas deux fois la même erreur. 》

Je demande au natif de me passer son épée. Il m'observe curieusement, et la sort de son fourreau avec hésitation, mais il finit par me la tendre.

Épée a la main, je m'approche de Zoran, toujours à plat ventre sur le sol, son visage mordant la poussière. Je m'aide de mon pied pour le faire rouler sur le dos, et lui faire face.

《 - Merci, Zoran. Oui t'as bien entendu. Merci, de m'avoir rendu plus forte. 》

Il ne rit plus désormais, non, je crois même voir une pointe de peur dans ses yeux bleus perçants.

《 - Yu gonplei ste odon, bâtard. 》

Je prends l'épée à deux mains, et l'abat de toutes mes forces. Elle transperce sa poitrine, m'éclaboussant au passage le visage et les cheveux de sang.
Je le regarde longuement, et tandis que je vois la lueur de vie s'échapper de son regard, mes lèvres s'étirent en un sourire.
Voilà donc la personne que je suis devenu ? Qui trouve du plaisir à ôter la vie ? Cette perspective me glace le sang.

Mais alors que ses paupières se ferment, la joie que j'avais ressentie quelques secondes plus tôt s'estompe aussitôt. Je tâche alors de ressentir autre chose, de la tristesse, des regrets. Mais rien, je ne ressens rien d'autre qu'un immense vide, et une envie de pleurer.

Mais je reprends mes esprits, je dois me montrer forte. Je me dirige donc ensuite vers le natif, son épée ensanglantée pointé vers lui. Il à un léger mouvement de recul, mais quand je lui tend le pommeau, il s'avance et la récupère. Je réalise alors que son regard sur moi à changé. Il ne me regarde plus curieusement, on dirait qu'il est... impressionné. Il incline respectueusement la tête, avant de s'éclipser.

Je suppose que ce que Roan disait est vrai. Son peuple ne suit et ne respecte que la force et le courage. À moi d'en faire preuve désormais.

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Bonjour !

Et voilà pour ce chapitre, que j'ai encore une fois posté en retard. Désolée !
J'espère que ça vous à plu, à bientôt 😘

Bellamy et Calliopée, le Feu et La Glace - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant