J'ai toujours été seule. Seule dans ma cellule, seule dans mon cœur.
Seule au monde.
Dans ma courte vie, j'ai eu la malchance d'éprouver une horrible solitude, une tristesse immense et le désespoir infini. C'est comme si tu hurlais, mais que personne ne pouvait t'entendre.Et c'est exactement ce que je ressens en cet instant précis. Alors que je sens l'air emplir à nouveau mes poumons, je hurle, mais personne ne m'entend.
Mes paupières commencent à s'ouvrir doucement, tandis que les ténèbres qui m'envahissaient retournent se tapir dans l'ombre.Des bandes brunes, bleus, vertes dansent devant mes yeux. Elles sont d'une radiance éblouissante. Il me faut quelques secondes pour distinguer que ces bandes sont en réalité des arbres, et quelques secondes de plus pour que je reprenne mes esprits.
Je suis sur Terre, et je suis vivante.《 - Tu es réveillée ! Comment tu te sens ? 》
Difficilement, et avec une lenteur exagérée, je tourne la tête vers cette voix. Il me faut un long moment avant de reconnaître ce visage au loin. Tant de temps à vrai dire, que je l'ai vu progressivement passer de la joie à la peur. Et comme si cette dernière émotion était un déclencheur, alors je me souviens.
《 - Bellamy, soupirais-je. 》
À nouveau, son expression change. Il est soulagé. Il se précipite à mon chevet en parcourant les quelques mètres qui nous sépare, s'agenouille et passe une main sous ma nuque pour me relever la tête et me faire boire quelques gorgée d'eau. Je m'aide de mes coudes pour me redresser et m'asseoir.
《 - Qu'est-ce que je fais là ? Lui demandais-je.
- Tu ne te souviens pas ? 》
Trifouiller dans ma mémoire s'avère être plus laborieux que ce que je pensais, presque douloureux. Tout est flou, confus. Je dodeline de la tête en signe de négation.
《 - On a eu un accident, répond Bellamy. 》
Oh, oui. Ça y est, ça me revient. Pas tout dans les détails, mais quelques bribes de souvenirs. C'est drôle comment la mémoire fonctionne. On peut se souvenir du plus insignifiant des détails, et oublier totalement des événements tellement importants.
《 - Je... j'étais coincé. Comment tu m'as sortie de là ?
- Avec un peu d'aide, dit-il en souriant. 》
C'est à ce moment-là que débarquent tour à tour Octavia et Clarke, un lapin mort sur l'épaule. Elles semblent tout d'abord surprises de me voir éveillée, puis me sourient timidement. Sur leurs pas, mon ami.
《 - Jasper ! 》
Il relève la tête et exhale un soupir de soulagement avant de courir vers moi et de me prendre dans ses bras, déclenchant au passage une vague de douleur dans ma jambe. Mais j'en fais abstraction car ça fait tellement longtemps que je ne l'ai pas pris dans mes bras que je préfère ne pas écourter cette étreinte.
《 - Heureux de voir que tu t'es pas fait buter, me dit Jasper.
- C'est ta putain de bagnole qui a failli me buter ! Rétorquais-je.
- Elle va bien, dit-il avec un sourire à l'intention du reste du groupe. 》
Il laisse ensuite la place à Clarke, qui s'agenouille, examine ma blessure sous le pansement de ma jambe, dont elle est sans aucun doute à l'origine.
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Bellamy et Calliopée, le Feu et La Glace - The 100
Fiksi PenggemarNous étions cent. Tous mineurs, tous accusés de peine passible de mort. Lorsque le Conseil de l'Arche, dirigé par le Chancelier Jaha à décider d'envoyer un groupe de prisonniers juvéniles sur Terre, nous y avons vu une seconde chance, un rêve. Mais...