[04]

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Ma tête tangue affreusement.
Petit à petit, je récupère des sensations dans mon corps. Tout d'abord, mes doigts, que je peux à nouveau bouger, puis mes jambes dans lesquelles j'ai d'horribles fourmillements. Et enfin pour finir, ma vision, qui met un peu plus de temps pour se rétablir. Tout est encore flou autour de moi, et la douleur dans mon crâne est à la limite du supportable.

Je peux cependant voir que nous avons changé de décor. Plus de mer aux alentours, nous ne sommes même plus en plein air. Non, nous sommes entre quatre murs. Et je ne sais pas pourquoi, mais tout me semble familier ici. C'est lorsque je recouvre pleinement ma vue que je réalise où nous sommes exactement. Dans la navette. C'est une plaisanterie ! Non, mais sérieusement, j'apprécie l'ironie. 

《 - Ah tu es réveillée, dit Octavia dont je n'avais pas captée la présence. J'ai presque cru que tu étais morte. 》

Je me redresse difficilement, et adosse mon dos contre la paroi métallique. Mes poignets et mes chevilles sont liées, comme celles d'Octavia, qui se trouve à côté de moi. Nous sommes seules dans la navette, et je murmure à Octavia : 

《 - Je vais le tuer... je vais le tuer ! 

- Qui ça ?

- A ton avis ?! Ton imbécile de frère ! Ça ne lui a pas suffit, de me menacer avec son arme, il a en plus fallu qu'il me fracasse le crâne avec ! 

- Tu dis n'importe quoi, réplique-t-elle. C'est un natif qui t'a fait ça, pas Bellamy. 

- Tu dis que tu détestes ton frère, et pourtant tu ne peux t'empêcher de prendre sa défense ! Tu mens, je l'ai vu juste avant de m'évanouir. 

- Il essayait de t'aider ! 》

Avant de n'avoir pu rétorquer, un homme fait irruption dans la pièce. Un homme à la carrure et à la musculature impressionnante. Il a le crâne rasé, et un tatouage qui s'étend de son sourcil gauche jusqu'à sa pommette. Sa tenue vestimentaire ne laisse planer aucun doute, c'est un natif. Il tient Clarke fermement entre ses mains, qui tente tant bien que mal de se débattre, sans succès. Il faut dire qu'elle n'a pas la moindre chance. Le natif fait bien deux têtes de plus qu'elle et au moins deux fois son poids. Il attache Clarke à un poteau en face de nous, en liant ses poignets derrière elle et en attachant son cou avec une sangle. 

《 - Dis moi simplement ce que j'ai besoin de savoir Clarke, commence-t-il, et je te laisserai partir. Toi et tes amis. 》

Je reste sans voix. Jamais je n'avais entendu un natif parler notre langue avec autant d'aisance que si c'était sa langue maternelle. C'est complètement fou. 

Clarke reste muette, des larmes silencieuses roulent sur ses joues. Le natif hoche la tête, et sans un mot, arrache la ceinture de sécurité d'un des sièges de la navette, y fait une boucle, et la balance au-dessus de la poutre pour la suspendre. 

《 - Tu n'oseras pas me faire de mal, affirme Clarke. Tu as besoin de moi.

- Ne t'inquiète pas, lâche-t-il avec un sourire. Ce n'est pas pour toi. En effet tu as raison, j'ai besoin de toi. Mais elles, dit-il en nous pointant du doigt, Octavia et moi, à ton avis, pourquoi elles sont là ? 》

Avec une pointe de fierté dans le regard, le natif fait marche arrière et s'éclipse hors de la navette. Je regarde un instant cette boucle qui pend dans le vide, en me disant qu'elle sera probablement à mon cou dans quelques minutes. A cette pensée, un accès de colère m'envahit. Tout ça, c'est de leurs fautes. 

Bellamy et Calliopée, le Feu et La Glace - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant