7-L'art de la guerre.

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Elle prit la parole pour évacuer la tension de ses pensées.

-Nous trouverons une solution... Au début, je voulais aller lui dire en face et maintenant, avec un peu de recul, je m'aperçois des difficultés que cela engendrerait pour tous. Nul doute qu'il finira par l'apprendre, il est le Commandant Général de la Région et il doit avoir des yeux et des oreilles partout. Le mieux serait qu'il ne l'apprendre pas. Sinon...

-Du calme, Mme Jiang Yuan... Luo Yin hésitait à l'appelé maman.

-Faisons ça !... Gu Hai prit la parole, il avait une idée. En faite, c'est toi Luo Yin, mon chéri, il insista bien sur ce point, qui m'a inspiré. Nous allons dîner tous les quatre, un soir et il sera mis devant le fait accomplit. Pour lui ce sera rude, un militaire a horreur de l'inattendu et de l'imprévisible. Encore plus, s'il s'agit d'histoires futiles qui viennent ternir leur «Honneur».  Ça sera brutal et nous devrons lui montrer une unité resserrée, comme un de ses bataillons. Une seule voix, un seul pas, un seul discours. Il aimera cela, il a horreur du désordre. Dans son monde, notre relation fait désordre et nous devons lui prouver que ce désordre ne remet pas en cause ses principes, son monde, le suggérer, non lui dire. C'est à lui de trouver les ressources pour l'accepter et cela prendra peut-être du temps. En attendant, profil bas, c'est une condition préalable, car effectivement, il va mener son enquête et vouloir couper des têtes. Je le connais, il a horreur de ne pas maîtriser une situation et celle-ci lui échappe totalement. Alors mon chéri, faudra faire profil bas.

-Comme si c'était moi le démonstratif, dit Luo Yin en haussant les épaules. En quoi, c'est moi qui t'ai inspiré ?

-Te rappelles-tu la fois où on a manger avec Jin Lu Lu ? Nous nous sommes une fois de plus engueulés et tu m'as conseillé de lui courir après, quand elle est partie en trombe du restaurant.

-Ouais, continue...

-Tu connais pas la suite... C'était la première fois que je faisais ça, elle l'a remarqué et d'un seul coup, elle est devenue toute chose...

-OK ! Épargne nous les détails... Donc, tu veux dire que si on dit, comme ça, à un Commandant Général, un type, qui est, je te le rappelle, le Commandant de milliers d'hommes et femmes, de matériel militaire qui pourrait détruire un petit pays, si on lui dit comme ça : ton fils vit en couple avec un autre homme, il va partir en courant et toi, le beau et preux chevalier Dian Wei, tu cours après pour le sauver de sa perdition. Comme par magie, il fondra en larmes et s'épanchera sur ton épaule pour dire tout l'amour qu'il a pour toi ?!

-Ce mec... Vous voyez avec qui je suis, Mme Jiang Yuan ?... Toujours à exagérer mes pensées et mes sentiments. Je ne suis pas si stupide, je sais la difficulté. Là, où je voulais en venir, c'est que les sentiments de mon père sont plus compliqués. Il le cache bien.

-Je suis d'accord avec toi, Xiao Hai, ajouta Jiang Yuan.

-La scène avec Jin Lu Lu est banale, non dénuée de sentiments, mais banale. L'important est que mon action inattendue pour elle, car inhabituelle entre nous, a entraîné une réaction positive. Mon père joue au stratège toute la journée. Il joue avec les sentiments, les caractères, les personnalités de ses subordonnés, c'est la loi de ceux qui commandent. Ils doivent mettre en compétition, du simple soldat aux plus hauts gradés, afin de trouver les meilleurs. C'est militaire et aussi, le système sociale de notre pays... Il regarda Luo Yin qui approuva. Les révisions avec lui n'étaient pas que des prétextes à des jeux pervers. Prenons mon père à son jeu préféré et en s'inspirant de «L'art de la guerre» de Sun Zi, faisons avec lui comme une partie de Go. Nous devons agir de façon inattendue, mais, intéressante pour mon père, pour cela le dîner quasi banale et notre déclaration, plus qu'inhabituelle.

Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant