Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."

19-Trois semaines, 1 jour et 10 heures.

Gu Hai ramena Shi Hui chez elle. Rassuré, il lui demanda de repasser à l'hôpital. Depuis cette petite aventure, il éprouva le besoin de s'entourer de plus de monde. Avoir porté cette fille enceinte, l'emmener dans un hôpital et ressentir un soulagement, lui fit goûter au plaisir d'être utile. Il évoqua même la question des enfants. Il voulut tout de Luo Yin. Il voulut tout pour son Bébé. Oui, les enfants en font partie et il sourit même à cette idée. C'est dingue, avoir des enfants avec un homme ! On m'aurait dit cela y a un an, je t'aurais broyé ! Putain, ce mec m'a détruit, puis reconstruit ! En mieux ?... Oh, oui, y a pas photos, mon Gu Hai !... Tu es devenu meilleur grâce à ce mec !

Il rentra et se coucha s'en demander son reste. Il était bien. Trois semaines... Bébé, je t'ai pas oublié... Je t'attends, nous t'attendons... Je t'aime !... Reviens, tu me manques...

Gu Hai reprit, un peu, le fil d'une vie presque normale.

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Les veillées passèrent...

Dans un quartier de la capitale, le monde était sens dessus dessous. Un service de soins VIP retenait son souffle. Le professeur nommé par Gu Wei Ting était appelé d'urgence et lui-même arrivait sur place. Le père de Luo Yin, parti plus tôt, revint en trombe. Il prévint Tante Zhou. Yang Meng, malgré le passage de relais à You Qi, resta au chevet de leur ami. Xing Lu Yang était assis dans un coin comme souvent quand il venait voir son sauveur. Le patient de la chambre 27 montrait des signes de réveil. La nouvelle fit le tour des services et chacun retint son haleine.

-Alors, docteur ? Bai Han Qi ne faisait pas la différence entre les gens, n'en faisait pas non plus entre un professeur et un docteur. De plus, il n'en avait cure maintenant, son fils était vivant et il allait se réveiller. Mais quand ?

-Tous les signes montrent que votre fils va émerger de son... son sommeil, c'est sûr. Ce n'est qu'une question d'heures. Le rythme...

Dans la chambre retentit une explosion de joie mêlée de larmes, de rires, d'embrassades, d'enlacements. Elle se diffusa à tout l'hôpital et tous les services de garde convergèrent vers le lieu. Un brouhaha envahit le couloir, les soldats furent submergés et les responsables ne surent plus où donner de la tête. Il fallut un Gu Wei Ting impérial pour ramener un peu de calme. Perché sur un tabouret à côté de la petite table, il ordonna le silence.

-Écoutez-moi !... Il n'est pas encore réveillé, alors, retournez à vos... dans votre aile... Un membre du personnel par équipe sera autorisé à venir régulièrement, pas plus ! Il y a d'autres personnes qui ont besoin de vous. Allez, allez !...

Bai Han Qi, avec Yang Meng, pleuraient depuis cinq bonnes minutes. You Qi veillait comme une louve sur Luo Yin et scrutait le moindre signe. L'étudiant de garde était en larmes. La mère de Luo Yin serait la main de son fils. Même Lu Yang s'était levé et attendait la nouvelle qui libérera son cœur. La scène fit penser à une œuvre du XVIIIe siècle, où chacun des personnages prenait la pose.

Il manquait Gu Hai. Sans nouvelles, son père envoya une estafette au domicile. Il s'en voudrait pour le reste de sa vie, si Luo Yin ouvrait les yeux alors que Gu Hai était absent.

Il fut prévenu quelques minutes plus tard, le fiston avait été retrouvé. Il arrivait et Gu Wei Ting poussa un ouf !

Le professeur essaya de ramener un peu de calme. Depuis les autorisations pour les tours de gardes par les étudiants, contre mon avis, cette chambre était devenue le point de mire de tout l'hôpital. Tantôt une ruche en ébullition, tantôt un lieu de recueillement. A moi, au professeur, des miracles me sont demandés alors que je suis sur des charbons ardents !... Tout ça, dans une atmosphère empreinte de beaucoup trop d'émotions... De surcroît, mes confrères veulent aussi être de la partie, tant le cas de ce jeune homme est hors du commun !...