Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."

17-L'année du Singe.

Le temps de la guérison n'est pas celui des sentiments ! Encore moins celui de l'appétit sexuel de Gu Hai. Et en la matière, il était sans limite...

Depuis qu'il avait vaincu la Bête en lui, il pouvait librement s'adonner à tous les plaisirs, sans fin. Aller vers ses frontières, en des territoires de jouissances folles. Mais, voilà, celui avec qui il aimait baiser, était allongé dans une sorte de coma, là, devant lui.

Cela faisait maintenant trois semaines que Gu Hai s'adonnait à des plaisirs, seul. Et il n'en pouvait plus. Il regarda le corps sur le lit et le prit à témoin.

-Putain, Bébé ! Je couche avec un de tes t-shirt vieux de trois semaines. J'ai une paire de couilles plus grosse qu'un melon d'eau ! J'ai des ampoules à mes deux mains. J'ai mis ma queue dans tous les trous de la maison, en imaginant ton adorable petit cul ! J'en peux plus !... Il avait les narines dilatées et le sang affluait vers son sexe. Il s'était excité tout seul. Bordel, voilà que je bande ! Regarde chéri ?...

-Hem... Une petite voix se fit entendre dans cette éructation sauvage. C'est très... poétique !

Gu Hai se tourna, la queue pointait de sa tenue de sport. Il venait de courir une heure et avait décidé d'aller à la salle d'exercices, après sa visite. Il reconnut la voix de Shi Hui.

-Je suis... Oh, putain la honte ! Non, après tout c'est la nature ! Il se dirigea vers la salle d'eau. Désolé, je vais me rafraîchir. Attends-moi là !...

Shi Hui, dont le petit ventre commençait à poindre, s'avança vers le lit où dormait Luo Yin. Elle était bouleversée sans le comprendre. De voir ce corps et ce visage, comme en paix, de celui qu'elle avait aimé, la rendait fébrile. Plus, que je ne l'aurais cru...

-Comme tu es paisible, Yin Zi... Elle parla à haute voix, comme pour une conversation. Pourquoi faut-il que ce soit toi ? Elle avait lu quelque part, que les personnes dans le coma pouvaient percevoir les bruits autour d'eux.

-C'est parce que c'est lui ! Personne n'aurait tenté ce qu'il a fait. Le connaissant, s'il ne l'avait pas fait, il s'en serait voulu toute sa vie.

-Oui, ça lui correspond... Elle s'assit sur le fauteuil droit. Tu a appris à le connaître si vite ! Elle posa sa petite main délicate sur celle de Luo Yin. Elle avait les yeux humides.

-Quand on aime un mec comme lui, faut s'accrocher. Il est hors-normes ! Il regarda Shi Hui essayer de faire bonne figure. Tu peux te lâcher... Tous ceux qui sont entrés ici, ont chialé ou versé une larme ! C'est terrible et beau à la fois...

-Merci, Gu Hai. La fille qui m'a fait entrer est de ton Lycée ?

-Oui, elle fait partie des 'Volontaires de la Garde'. C'est You Qi qu'a trouvé ce nom. Depuis le début des gardes, plus de 140 élèves sont passés. Il y en n'a qui reste la nuit, d'autres une heure et d'autres qui ne peuvent rester, trop émus. Il y a ceux qui font des gardes tous les jours, comme Yang Meng et quelques élèves très attachés à la qualité humaine de Luo Yin, depuis plusieurs années. Et Puis, il y a moi ! Je viens pas tous les jours, ça me remue trop, comme tu l'as vu. Enfin, il y a ceux qui passent les weeks-ends ici, comme You Qi.

-Cela fait du monde. J'ai vu la table dans le couloir et les gardes ?...

-T'as pas idée ! Faut voir au Lycée, la place de Luo Yin est couverte de faire-parts et autres bondieuseries. Ici, parfois, nous sommes à cinq ou six dans la chambre, voire plus, alors, nous faisons une petite fête, histoire de détendre l'atmosphère. Pour ceux qui viennent la première fois, c'est toujours stressant et émouvant. Notre maman poule à tous, Yang Meng, se charge de ces petites fêtes, trouve du monde et fait monter de la nourriture et des rafraîchissants. Nous invitons en douce les soldats, mais, le service c'est le service. Sans Yang Meng, tout cela n'existerait pas.