Suite imaginaire du webdrama 'Shang Yin' ou 'Addicted' ou 'Heroin', tiré du roman de Zhu Wen Jiao alias Chai Ji Dan (1989- ), '你丫上瘾了?' (Nǐ yā shàngyǐnle ? - Are you addicted ? - Êtes-vous accro ? )
Nous retrouvons nos personnages, Gu Hai et Bai Luo...
Sian Li se réfugia une fois plus, dans le seul endroit qu'ils ne pourraient atteindre, son esprit.
Pas celui de la logique, de la raison, ni même de sa réalité.
Le moteur de son fantasme absolu, une image de rêve pour tous les hommes sensés. Hui Yin dans sa tenue ravageuse, face à laquelle Madame La Douleur ne pouvait rien. Il y plongeait, s'y noyait mille fois par seconde, recommençait, ressentait chacune de ses caresses, des frissons, de la chaleur, du souffle qui s'accélérait, des hanches qui bougeaient. Hui Yin l'investissait entièrement ne lui laissant aucun répit. Il avait fait l'amour avec cette image fabuleuse et rien que cela, valait toutes les atrocités commises sur son corps et dans son organisme.
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L'icône ensorcelante se reproduisait à l'infinie pour ne pas se perdre, imprimée, imprégnée en chacune de ces cellules, chaque brin ADN. La Déesse Stellaire subsistait encore, dans cet autre moi, mélangée entre fantasme pur et réalité jouissive absolue.
Sian Li tenait par le fil de se désir, revoir une dernière fois, juste une fois, cette femme, s'envoler avec elle.
Alors, il pourrait partir, se donner à cette incarnation de ses humiliations, de ses mutilations, celle qui le dévorait sans ménagement, des pieds à la tête, Madame La Douleur.
En attendant, petit lavage d'estomac à coup d'acide, plongée sous-marine en eaux troubles, grattouilles électriques sur et dans la chair et pour finir, un bon traitement du Docteur 'Mengele', le savon qui vous lave en profondeur.
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Sian Li, dans ses rares moments de lucidité, donnait des noms à tout le patrimoine matériel, pour son bon plaisir. Ces hommes travaillaient durs, cela méritait un peu de considération.
Ça l'occupait, créait un petit espace où il pouvait s'évader.
Le pied de la chaise en fer blanc, avec une éraflure partant du bas, des traces de rouilles, 'La Balafrée Orgueilleuse'. Elle avait tendance à éjecter son postérieur. La rainure du ciment couvert d'immondices, au grain rugueux et fissuré, 'Le Trottoir', il recevait toutes sortes d'attentions et de larmes. La lumière jaunit par le temps, pendante, vacillante sur son fil, 'La Pendue', elle vous fixait de sa hauteur. Le marteau qui s'acharnait sur ses doigts, ses membres, 'Le Sourire'. Celui du garde quand il frappait.
