Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."

56-La Morsure du Dragon.

Dans la voiture qui les ramenait, ils discutèrent comme jamais. Gu Hai parla des heures de tout et de rien. De leurs randonnées, de leurs parties de jambes en l'air, de la nourriture, de Xian Mu Lin. Il parlait, parlait, parlait.

Luo Yin le relançait dès qu'il commençait à baisser de rythme.

Gu Hai avait besoin de libérer le trop plein de ce séjour haut en émotions. Ils étaient partis avec leurs doutes, leurs questionnements, les non-dits. Gu Hai avait réussi à refermer un chapitre de sa vie.

Une page blanche s'offrait à lui. Il y nota les premiers mots. « Bai Luo Yin, celui qui m'a sauvé, l'homme de ma vie. »

Ils parlèrent des questions restées en suspens.

Du viol possible de Jiang Yuan, de l'avenir de l'un et l'autre, de leurs amis après le lycée, de la famille qui ne savait pas pour eux, de l'enfant de Shi Hui, qu'ils n'avaient pas été voir encore, ni la plaque, trop dur pour l'instant pour Gu Hai, du déménagement de la maison Bai. Et surtout de leur enfant qui naîtra quand Gu Hai sera à l'armée et de Hui Yin.

Ils fantasmaient tous les deux et en parlaient ouvertement.

Ils rêvaient de ses formes qui n'en finissaient pas, de leur folle soirée, du weekend prochain. Ils s'excitaient et durent s'arrêter pour se soulager mutuellement.

Cette fille, même quand elle n'est pas là, elle provoque des choses.

Une série d'évènements passés et à venir.

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Gu Hai n'avait que quelques heures avant de repartir avec Jing Wei et Maître Li Tang. Il défit les affaires de son sac et en remit d'autres.

Il rangea celles du camping soigneusement, dans sa salle de torture qu'il décida de transformer en une pièce pour eux deux. Il pourrait y mettre leur trésors. Ils y déplacèrent le bureau de la chambre.

Gu Hai prévoyait déjà la place pour le berceau. Celui de Shi Hui avait été donné sous l'insistance du p'tit démon à un orphelinat.

Il était en pleine ébullition. Tout son corps réclamait de la vie, de l'envie. Il voulait donner, donner, donner.

Luo Yin le laissa faire. Il l'aida au besoin.

-Chéri tu devrais te reposer un peu. T'as conduit presque tout du long. Luo Yin lui apporta une boisson fraîche. Le changement de climat et de température leur avait provoqué un petit coup de chaud. La fatigue qu'ils avaient accumulé pendant ces quelques jours aussi.

Dans le courrier, une lettre du Directeur, pour Luo Yin.

Il s'installa sur le balcon.

La nuit tombait, la ville se préparait à souffler le cœur des amants. On allait et venait dans la rue. Des voisins étaient assis sur leurs balcons fumant, sirotant une boisson. On discutait, mangeait. La vie des humains est faite de rites.

Mais vu le nombre d'êtres humains vivants, cela s'apparentait à une similitude répétée à des millions, des dizaines de millions, des centaines de millions d'exemplaires. Ici, comme à New-York, quelqu'un faisait exactement la même chose, le décalage horaire en plus ou pas.

Le cœur aussi devait être le même pour tous les amants de la planète. Sombre ou joyeux. Bondissant ou se brisant. Tout cela dans un tourbillon d'amour, de déchirures des milliards de fois multiplier. Luo Yin mit fin à ce flux provisoirement et se concentra sur sa lettre.