81-«... Nous n'avons que l'amour. »

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Les garçons s'installèrent sur un divan, face à un grand écran. Sous l'écran, une partie aménagée pour chanter. Il y avait un pupitre avec moniteur et écran tactile. Vous pouviez choisir vos morceaux de musiques, programmer le rythme, la mélodie, le nombre de chanteurs, l'ordre de passage, leurs longueurs ou tout laisser à l'ordinateur.

 Vous pouviez choisir vos morceaux de musiques, programmer le rythme, la mélodie, le nombre de chanteurs, l'ordre de passage, leurs longueurs ou tout laisser à l'ordinateur

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Lu Yang se leva et alla devant tous. Il prit un micro et le connecta. Il afficha à l'écran une chanson française de Jacques Brel.

-... Hum... Désolé... J'ai pas l'habitude devant une si prestigieuse assemblée... Ils rirent... Bon, c'est une chanson de... de circonstance. Les paroles qui défileront en français et en chinois, vous évoquerons un petit quelque chose, j'espère... Il avait les yeux rieurs et la mine réjouit.

Il lança la mélodie et les paroles.

Quelques notes à la guitare et une voix grave, celle de Lu Yang, rappelant la voix profonde de Sian Li. Hui Yin fut saisit de suite, les mots se bousculant dans sa tête.

Lu Yang la regardait avec tout l'amour qu'il pouvait, ponctuant les paroles par des gestes vers elle, vers son amour perdu, égaré. Il suivait la cadence de la mélodie qui s'amplifiait, rejointe par un piano, les mots toujours plus beaux, plus forts, plus intenses. Hui Yin craqua dans les bras d'Emma que Lu Yang avait prévenue.

Il l'avait simplement informé de la disparition de l'amour de Hui Yin, de l'horreur de la situation, sans qu'il lui demande quoi que ce soit. Simplement de lui accorder cette chanson pour son amie, pour cette femme qui lui ressemblait tant. Emma le comprit et accepta, sachant son impuissance et ce qu'il en était ici.

Luo Yin un moment surprit par l'audace de son ami, réalisa toute la portée de son geste. C'était crié à la face du monde que l'amour triomphera toujours de la barbarie. Il se leva et rejoignit Lu Yang qui lui tendit un micro.

Il l'accompagna dès le couplet suivant. Ils s'accordèrent dessus et le reprirent. Gu Hai était abasourdi par cet être qui avec des mots, avec la langue d'un autre pays, criait à son propre pays sa vérité. Il laissa son amour chanter avec son ami, sachant Luo Yin capable de remplir l'espace de sa voix, de ses mots.

Wei Li osa. Il osa affronter sa conscience, les chaînes de son esprit si patiemment posées par ce régime, qui privait sa sœur du bonheur auquel elle avait droit. Il se leva, marcha vers Luo Yin et Lu Yang et prit un micro. Il n'avait pas une joli voix, mais ce n'est pas ce qui comptait en cet instant.

Trois garçons face à leur compagnon, sœur, petite amie, chantaient pour l'amour contre les instincts les plus vils, l'atrocité des hommes, pour triompher de tous par l'amour à l'autre.

Une trompette rejoignit les instruments, augmentant la cadence des mots, des paroles. Elles s'envolèrent dans l'air, sous le ciel, vers l'horizon de Sian Li, vers son SOS. Les trois chanteurs avaient une main sur l'épaule de l'autre, regardant la foule qui venait voir ce trio hors norme, qui chantait avec tout son cœur, des mots qui résonnaient dans la tête de chacun, dans la poitrine.

Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant