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Je ne parvins pas à dormir. À côté de moi, Camden avait la respiration calme et profonde, plongé dans un sommeil calme et profond après presque une heure à se tourner encore et encore et à ronfler et à marmonner. Will avait accepté qu'il passe la nuit à l'appartement. Pas qu'il ait tellement son mot à dire, de toute façon. J'étais majeure et il n'était pas mon père.

Je roulai sur le côté, appuyant mon visage dans le dos de Camden. Son t-shirt sentait la sueur et ce parfum masculin qu'il mettait toujours. Je commençais à le connaître par cœur et ça me rassurait mais pas ce soir. Ce soir, j'avais l'estomac noué, le cerveau qui tournait à mille à l'heure. Jamais encore je n'avais été aussi terrifiée.

Je n'arrêtais pas de penser à ce qui allait se passer. À ce qui risquait de m'arriver si ce taré parvenait à m'atteindre. Je me doutais qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à me tuer.

Nous avions passé la soirée à chercher une solution, une façon de me protéger. Mais je savais que ça ne servirait à rien. Si c'était quelqu'un que nous connaissions, nous ne pouvions pas le contrer tant que nous ignorions qui c'était. Il n'y avait rien que nous puissions faire. Absolument rien. Strictement rien.

J'avais bêtement songé que le fait que James soit avec nous chez Pete's le disculpait. Mais je m'étais souvenue qu'il s'était absenté une dizaine de minutes après que je sois revenue. Il avait été aux toilettes et nous nous étions moqués de lui à cause de la durée de son absence. Lorsque ce détail si insignifiant m'était revenu, j'avais eu l'impression que l'on m'arrachait chacun de mes organes tour à tour sans anesthésie.

Mon petit frère... Se pouvait-il que mon petit frère... ? Je n'arrivais pas à y croire. Mon adorable petit frère, mon innocent Jamesie... Il ne pouvait pas être un tueur. Il ne pouvait pas. C'était impossible. Il n'avait pas une once de violence en lui. Il n'avait même pas d'autorité sur quiconque ! Comment aurait-il pu tuer nos amis ?

Je refusais de croire que c'était possible. Que James ait pu faire ça pour quelque raison que ce fut. Et pourtant, désormais, tout pointait vers lui. Ce carnet, ses absences, l'appel de Devon... Et je savais que Elisa et Anthony pouvaient parfaitement lui acheter des baskets aussi chères. Ils feraient n'importe quoi pour lui. Ils l'adoraient plus que tout. Ils avaient tellement voulu un enfant que, lorsqu'ils l'avaient adopté, ils l'avaient pourri gâté au possible. Aussi, ça n'aurait pas été étonnant qu'ils lui achètent tout ce qu'il voulait.

Mais es baskets n'étaient pas du style de James. Il ne portait pas ce genre de chaussures d'habitude. Il préférait les choses bien moins tape à l'œil. Même si elles étaient noir et blanc, elles demeuraient imposantes et plus dignes de Josh que de James. C'était exactement le genre de chaussures que Josh mettait.

Je me redressai dans mon lit, emmenant la couverture avec moi. Camden bougea, émettant une forme de ronflement râleur. Je remontai la couverture sur ses épaules. Il se retourna vers moi, projetant son bras en travers de mes jambes. À quelques millimètres près, je me serais pris sa main en pleine face. Avec un soupir, il se resserra contre moi, enfonçant son visage dans ma hanche. Je glissai mes doigts dans ses cheveux, le mouvement répétitif me calmant légèrement.

Ces baskets étaient le style de Josh. C'était totalement le genre de chaussures qu'il serait capable de porter. Je commençais d'ailleurs à croire que c'était lui que j'avais pu voir les porter. Toutefois, si c'était les chaussures de Josh... Cela voulait-il dire que le tueur les avait volées pour s'en servir et mieux cacher son identité ?

Je me massai les tempes, tentant de comprendre. Il y avait quelque chose qui m'échappait. Un tout petit détail qui m'échappait et qu'il fallait que je perce à jour pour que, avec un peu de chance, je parvienne à me souvenir, à comprendre. Pourquoi fallait-il que mon cerveau me lâche au moment où j'en avais le plus besoin ?

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