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Le jour de Noël, je reçus un message de Camden qui me souhait un joyeux Noël. Et un second qui rajoutait Will dans l'équation. Je souris malgré moi, amusée. Contrairement aux autres, j'étais certaine qu'il ne faisait pas exprès de mettre William sur le côté. Il fallait admettre que mon meilleur ami ne se mêlait pas trop à eux non plus. James et lui restaient en retrait alors que je passais beaucoup de temps avec Camden. Pour lui, j'étais un électron libre alors que pour les autres, nous étions un trio inséparable, un monstre à trois têtes.

- Laisse-moi deviner, s'amusa William, Camden ?

Je hochai la tête.

- Il nous souhaite un joyeux Noël.

- Il te souhaite un joyeux Noël, à ce que je vois.

Je plaquai l'écran de mon téléphone contre moi. Comme une adolescente énamourée. Son regard fut équivoque et je le frappai dans l'épaule, embarrassée jusqu'à la moelle.

- Je continue de me demander pour quelle obscure raison tu t'entêtes à nier.

Je ne cherchai même pas à répondre. Je commençais à me poser la question aussi. Je ne pouvais même plus me mentir. J'étais tombée pour Camden Delcroix et j'étais irrécupérable.

Je relevai la tête lorsqu'on frappa à la porte. Trois grands coups qui résonnèrent dans tout l'appartement. Sûrement dans tout l'étage. Un frisson désagréable dévala ma colonne vertébrale. Je vis une inquiétude similaire à la mienne sur le visage grave de William.

Il se leva lentement, se dépliant, raide, crispé. Il n'y avait qu'une dizaine de pas à faire jusqu'à la porte d'entrée ; il lui fallut une éternité pour les faire. Il déverrouilla le verrou, laissant la chaîne attachée. Je me rendis à peine compte que tout mon corps tendait vers la porte pour voir qui se tenait sur le seuil. Ce ne fut que lorsque l'imposante carrure de William m'obstrua la vue et que je retombais dans les coussins du canapé.

Je fronçai les sourcils lorsqu'il se baissa pour récupérer quelque chose par terre. Il referma soigneusement la porte derrière lui et me rejoignit sur le canapé, une boîte emballée dans du papier cadeau métallisé dans les mains. Il la posa sur la table et nous l'observâmes en silence.

C'était une boite assez grande, une vingtaine de centimètres de haut au moins, un peu plus en largeur. Le paquet était bien fait, le scotch, à peine visible. Il y avait même un nœud doré sur le dessus qui jurait avec le vert métal du papier. Globalement, ça ressemblait vraiment à n'importe quel cadeau.

Sauf qu'on l'avait déposé au pied de notre porte en pleine nuit.

Avec tout ce qu'il se passait ces derniers temps, je n'étais pas rassurée. Loin de là. Je n'avais pas envie de l'ouvrir, de savoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Je voulais que Will s'en débarrasse, qu'il la fasse disparaître.

- On... On devrait l'ouvrir.

- Quoi ?! criai-je. Tu rigoles ? Débarrasse-toi de ça, plutôt !

- Et si ça vient de quelqu'un qu'on connaît ? On ne peut pas jeter cette boite sans savoir ce que c'est.

- Si, on peut. Et c'est ce qu'on devrait faire ! Je ne le sens pas, William. Je ne le sens vraiment pas. Mais vraiment pas, Will.

- Il faut qu'on l'ouvre. Qu'on sache ce qu'il y a à l'intérieur.

Mes doigts se crispèrent sur mes genoux. Mes ongles mordirent dans le jean, s'enfonçant dans ma chair. Le froid vint glacer ma peau, brûlant, piquant. Je frissonnai. Je tirai sur le plaid pour m'enrouler dedans jusqu'au menton, ramenant mes genoux contre ma poitrine. Mon ventre était noué d'une angoisse incontrôlable.

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