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04.

Il faisait noir comme dans un four et le fin faisceau de nos torches parvenait à peine à trancher une part des ténèbres pour nous permettre d'avancer. Nous distinguâmes difficilement les murs et les portes et encore plus les trous dans le plancher. Pour le peu que je parvins à voir, l'intérieur n'était pas mieux que l'extérieur. Il manquait même des parties des murs par endroits. Le sol était jonché de saleté, de feuilles mortes, de morceaux de plâtre tombés des murs.

James tressaillit lorsqu'un grand boum résonna dans toute la maison. Des rires résonnèrent peu après. Je levai les yeux au ciel.

- Et c'est eux qui disaient que nous allions faire du bruit, hein ?

Ni Will ni James ne répondit.

Dans un silence presque religieux, nous commençâmes à passer de pièce en pièce. Toutes se ressemblaient. J'aurais été incapable de différencier un salon d'une chambre ou même d'un cellier. Tout était vide et couvert de poussière, abîmé par les années d'abandon.

James poussa une porte qui grinça sombrement et nous entrâmes dans la petite pièce à sa suite. Les trois faisceaux jouaient sur les murs et le sol, tentant de percer le mur opaque et obscur qui s'opposait fermement à ce qu'on découvre la maison. La porte claqua violemment derrière nous au point que James en lâcha sa lampe torche.

- Merde ! c'était quoi, ça ?! jura-t-il en allant récupérer sa torche.

- Sûrement l'autre groupe qui s'amuse, répondis-je en haussant les épaules. Ou un coup de vent.

Je m'étais attendue à une telle attitude de leur part. Ils ne semblaient pas très sérieux et ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient le genre à harceler leurs camarades. Ils étaient le genre à faire ce qu'ils considéraient comme des blagues et qui finiraient inévitablement par énerver ou blesser quelqu'un.

Peu décidée à leur prêter une quelconque importance, j'allai ouvrir une porte dans un coin de la pièce. Je tombai sur un tout petit placard vide. La paroi du fond était éventrée et je pus même voir dans la pièce de l'autre côté. Il y faisait très noir mais j'eus l'étrange impression que quelque chose bougeait.

Je restai figée, penchée en avant, à fouiller le néant de l'autre côté de la paroi du regard, à la recherche de ce qui se mouvait dans le noir. J'étais certaine d'avoir vu quelque chose.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je tressaillis quand James apparut à côté de moi et m'éblouit avec sa torche. Je cillai plusieurs fois pour réhabituer mes yeux à l'obscurité mais c'était déjà trop tard. J'étais incapable de distinguer quoi que ce fut.

- Tu as vu quelque chose ?

- Je crois mais avec ta lumière, tu m'as éblouie et je n'arrive plus à le retrouver.

- Désolé...

Je l'entraînai hors du placard et alors que James fermait la porte, un grand coup fut frappé contre le mur du placard. Si fort qu'il fit trembler toute la maison. J'entendis quelqu'un crier.

- Qu'est-ce que c'était ? questionna William, mal à l'aise.

- Sûrement les autres, encore.

- On dirait que c'est cette Sierra qui a crié, pourtant. Et qu'ils sont à l'autre bout de la maison.

- Sky a vu quelque chose dans la pièce d'à côté. C'est peut-être l'un d'eux, relativisa James. Ils peuvent parfaitement s'être séparés pour tenter de nous faire croire que ce n'est pas eux.

- Allons voir à côté, dis-je simplement.

Je remontai le couloir sans les attendre et j'ouvris la porte d'après à la voilée. Seul le noir m'accueillit. Je fouillai toute la pièce avec ma torche, trébuchant sur une chaise abandonnée. Je me rattrapai de juste à la table pour ne pas m'étaler par terre comme une idiote.