They are creepypastas

14- Le retour à la maison

Pdv d'Anna

Pour les mensonges, je comptais sur Rawen. Je n'étais pas très douée pour ce genre de choses. Mais le problème était ma tenue. Un sweet qui n'était pas à moi et qui était taché de sang et mon T-shirt déchiré... J'étais dans la merde. Heureusement, Rawen était frileuse et portait donc un pull et un débardeur que je décidai de lui emprunter. De toute façon nous faisions la même taille et notre mère ne remarquait jamais quand on échangeait nos vêtements.

Je mis le sweet de Jeff à l'envers pour camoufler les tâches de sang et pendant que Rawen s'expliquait avec elle, je le rengeai dans mon placard.

Ma sœur arriva et annonça :

« Je lui ai raconté que j'étais allée te chercher chez Lina et que je m'étais endormie sur place. On a passé une journée entière là bas. »

Je fis mine d'être intéressée mais je ne pensais qu'à une chose : Slenderman voulait clairement que l'on tue des personnes de notre lycée dont on ne connaissait pas l'identité et d'une manière que l'on ne connaissait pas non plus... Et si je les connaissais... En serais-je capable ? Jeff comptais m'enseigner l'art de tuer mais cela semblait si facile à dire alors qu'à faire, tuer serait un acte horrible. Ce dragueur était un vrai psychopathe et lorsqu'un psychopathe vous disait que vous étiez folle, vous pouviez douter de votre santé mentale.

« Mais Rawen, tu vas dire quoi à Samuel ?

- Que je t'ai retrouvée dans la forêt et que tu avais tout oublié. »

~¤~

Le lendemain, au lycée, les autres paraissaient nous croire sur parole. De toute façon il n'y avait pas moyen qu'on leur raconte la vérité. Samuel paraissait néanmoins troublé. Le midi, nous mangeâmes au restaurant asiatique en bas de la rue de notre lycée.

« Donc les filles, on est d'accord que vous ne retournez plus dans cette forêt ? Demanda Samuel. »

Je regardai Rawen qui me fixait en retour avec l'espoir de trouver une réponse rien qu'en plongeant son regard dans le mien. Évidemment que l'on y retournerait dans cette forêt ! Rawen prit la parole :

« Au final il ne s'est rien passé de grave là bas !

- Non... Ta sœur s'est juste faite kidnappée par je ne sais quel taré et tu la retrouves au milieu de cette forêt mais rien de grave ! Dit Roméo.

- Déjà elle a été enlevée dans la maison, et puis elle n'a pas été blessée... C'était sûrement une mauvaise blague !

- C'est bon arrêtez de parler comme si j'étais pas là et que je ne savais pas me défendre ! J'ai pas huit ans ! Puisque que c'est comme ça je m'en vais ! »

Sur ce, je pris mon sac et parti en laissant les autres payer et en claquant la porte. Il ne faisait pas très beau dehors, un orage se préparait. Je marchais un peu dans le village quand à un moment, un coup de tonnerre retentit, un éclair jaillit et foudroya un grand arbre. Pendant un instant, je crus voir une sombre silhouette ressemblant à celle du Slenderman. Mon coeur fit un bond.

J'entendis les bruits de pas de quelqu'un qui courait derrière moi et vis ma soeur essoufflée en me retournant. Avant de me parler, elle me tendit un papier. La feuille était froissée et l'écriture n'était pas soignée. Il y avait écrit "Rdv manoir 18h" sans aucune signature mais avec un petit dessin en dessous : le rond barré d'une croix. C'était le symbole du Slenderman, le rond représentait sa tête et la croix le fait qu'il n'ait pas de visage.

« J'ai trouvé ça dans mon sac ! Je ne sais pas comment c'est arrivé là mais on doit y retourner après les cours. »

Je souris légèrement en pensant que là bas on nous traitait comme des amies alors que nous ne les connaissions pas. Ils avaient fait preuve d'hospitalité avec nous alors qu'ils étaient des criminels, psychopathes, monstres, spectres et autres créatures. Ensuite je songeai à Jeff. Je ne savais pas vraiment quoi penser de lui, il était extrêmement particulier et j'aimais l'originalité mais il était tout de même un grand taré.

« Tu devrais te faire belle pour ton Ben chéri ! Me moquais-je.

-Eh ! Je ne suis pas amoureuse de lui ! Et puis tu peux parler, avec ton Jeff vous êtes le petit couple de psychopathes parfait !

- Je sais qu'on est parfaits, c'est dans mes gènes. »

Nous rîmes en retournant en cours quand il se mit à pleuvoir. Nous nous mîmes alors à courir sous la pluie pour ne pas arriver trempées et pouvoir squatter les radiateurs dans les couloirs.