Pdv de Rawen
Elle n'avait pas le droit de me dire ça. J'avais arrêté depuis qu'on avait déménagé, je m'en voulais trop de nous avoir poussées à la fuite, ma soeur, ma mère et moi.
Je me retournai. En courant dans la forêt comme une folle après avoir quitté ma chambre, j'avais fini par me perdre, c'était malin...
Je me dirigeai vers un arbre particulièrement haut et un peu penché et grippait dessus, afin de me repérer. Le manoir me semblait à un ou deux kilomètres devant moi mais il commençait à faire nuit. Des lumières attirèrent mon attention... la ville ! J'avais complètement oublié son existence... elle était juste derrière moi, à trois cent mètres tout au plus. Je descendis de mon arbre en m'écorchant un genou et mon coude au passage.
~¤~
Je marchais désormais dans les rues étonnamment vides depuis dix bonnes minutes. Je n'avais croisé pour toute population qu'un vieillard ivre mort et un pauvre chien qui boitait. Je savais que ces quartiers n'étaient pas très fréquentés mais à ce point... Les maisons défilaient, toutes plus délabrées les unes que les autres, certaines avec un toit troué et d'autres avec des portes ou des fenêtres enfoncées, j'en avais même croisé une avec un mur qui s'était écroulé. Les lampadaires s'allumaient et s'éteignaient à répétition comme dans les films d'horreur de seconde zone. J'entendais une demi douzaine de rues plus loin un boulet détruire les maisons. Ce côté de la ville était totalement délaissé, comme coupé du monde, mais heureusement j'apercevais déjà la vrai ville débordante de vie même la nuit, ce qui peut paraître étrange pour un village perdu. En réalité, dans ce village se trouvait quand même une discothèque et un centre commercial, ce qui permettait de faire vivre ses habitants.
Je me rapprochais de la ville tranquillement quand une main se posa sur la bouche tandis qu'on me prenais en sac à patate. Je me débattais mais la personne était plus forte que moi, un homme mais assez jeune, avec des cheveux noirs, une mignonne tête de gamin et de jolis yeux noisettes...
« Tu vas arrêter de bouger oui ? Je te ramène chez moi, t'as pas l'air en très bon état, et je me doute bien que tu ne comptais pas rentrer chez toi, si ?
- Mais t'auras même pas de fringues pour moi ! répliquai-je.
- T'auras qu'à prendre un de mes teeshirt et ton jean n'a pas l'air en si mauvais état... argua mon ami.
- Merci, je sais pas ce que je ferais sans toi Samuel !
- T'inquiète princesse, ça fait plusieurs jours que je te cherche et j'ai quelques questions à te poser, et crois-moi tu y répondras !
- Euh tout compte fais j'irais bien chez Lina ou Roméo...
- Décidément... soupira Samuel. Lina et Roméo ont déménagé ensemble à Los Angeles, Rawen. Depuis que vous êtes parties, le taux de criminalité dans la ville a de nouveau atteint les extrêmes, comme il y a longtemps. Les creepyhunters vont réapparaître et j'en ferai parti. Si je te soigne et prend soin de toi ce soir c'est seulement parce que je t'ai... parce que tu es ma meilleure amie. Dès lors que tu repartiras au manoir tu sera définitivement des leurs et nous serons ennemis.
- Mais tu ne peux pas venir avec moi ?
- Je ne suis pas un meurtrier, merde !
- Tu n'es pas obligé de les tuer, regarde Ben...
- Il pousse les gens au suicide ! Ce n'est pas mieux ! Je sais que vous avez déjà commis un meurtre chacune, les creepyhunters sont bien informés ! Allez ne discute plus et va prendre une douche, on est arrivé. »
~¤~
Il regardait la télé quand je suis descendue dans le salon. Il avait déplié son canapé et disposé des coussins et des peluches dessus. Un bol de pop-corn était situé sur le côté du lit. Comme à mon habitude je m'installai à gauche, tandis que Samuel éteignait l'écran.
Rapidement, un blanc s'installa. Je le brisai par peur de devenir très mal à l'aise :
« Euh... les pop-corns, enfin... y a un film ? Je.... non euh... mais quand on mange un film on regarde des pop-corns... ou l'inverse... hum. Et arrête de te marrer toi !
- Nan mais excuse moi t'es tellement pas douée ! »
Son regard dévia vers la télé et plongea dans le vide. Soudain, il me questionna :
« Tu sors avec Ben ? Tu as beaucoup son nom à la bouche... »
La question était posée. Je ne m'attendais pas à ça maintenant. Je ne savais même pas si c'était le cas. Et puis c'était quoi leur problème à tous me poser la question aussi ?
« Écoute, je ne sais pas, d'accord ? Je n'ai pas envie de parler de ça. Et puis je suis partie du manoir sans prévenir personne alors il faudrait peut-être que j'y retourne.
- Non. Tu restes ici cette nuit. Il est bien trop tard pour te balader dans les rues à cette heure là. Je te promets que demain tu pourras y retourner. »
Le bruit de la sonnerie de téléphone nous coupa. Mon ami se leva pour décrocher en s'excusant. Il ferma la porte, pourtant je ne faisais pas tant de bruit que ça, si ?
Je distinguais des bribes de phrases à travers la porte fermée, et décidai d'écouter telle l'espionne discrète que je faisais (mdr). Je manquai de renverser le vase posé en équilibre sur une commode, voulant rester dans l'ombre comme les ninjas. Je le rattrapai de justesse alors qu'il allait s'écraser. Parfois je me disais que je devais vraiment ma vie à mes réflexes dûs à... je ne savais même pas en fait. Juste que c'était quand mon cerveau ne réfléchissait plus et que c'était le corps qui agissait seul... enfin là ça devenait louche c'était pas ce que je voulais dire !
J'entendais désormais mieux ce qui se disait, et poussai un petit cri. Le mot manoir revenait aussi souvent qu'un cheval sur un carrousel (jugez pas mes expressions), et ils allaient le détruire. Samuel ouvrit la porte en m'entendant et plongea son regard sévère dans le mien :
« Qu'as-tu entendu ?
- Vous comptez le détruire n'est-ce pas ? Toi et tes petits copains, vous pensez faire quoi ? Y foutre le feu peut-être ? Nous sommes immortel. Ce ne seront pas de simples gens qui pourront nous faire du mal. Salauds, répondis-je en insistant sur le dernier mot.
- Tu ne comprends pas. Ils vous ont manipulés avec leur histoires de monstres guillerets, de tueurs sexys et de psychopathes enjôleurs !
- C'est la même chose, le coupai-je.
- Tu vois très bien ce que je veux dire ! Ce soir, c'est terminé. Ils disparaîtront, et tant pis si Anna doit y passer ! Du moment que tu n'y est pas, tout iras bien. Haha, nous allons enfin gagner, s'exclama t'il en me prenant les mains avec une étincelle de démence dans les yeux, nous allons gagner ! Ils vont mourir et nous gagneront ! Ce n'est pas génial ? »
Je le regardai de mon air le plus dégoûté possible :
« Tu es pire qu'eux. Va te faire foutre, j'irai les sauver quoiqu'il arrive. »
Je claquai la porte aussi violemment que je le pouvais dans mon état de fatigue, et couru comme je n'avais jamais couru, m'enfonçant dans les profondeurs de la forêt.
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They are creepypastas
FanfictionVous aimez les creepypastas ? Parfait, on les connaît plutôt bien ! Ils habitent près de chez nous, et voici notre histoire... Anna et Rawen Turner sont deux jumelles qui emménagent dans une nouvelle maison dans un village un peu perdu dans le Nord...