16- Sally

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Pdv d'Anna

Rawen avait avalé son chocolat chaud à une vitesse record. Je leur demandai pour quelle raison nous avaient-ils demandé de venir et ils nous répondirent naturellement qu'ils voulaient voir de quoi nous étions capables. Je ne fus même pas surprise, avec eux on pouvait s'attendre à tout.

Ben conduit ma sœur à sa chambre pendant que Jeff m'emmenait dans la mienne. Arrivés devant la porte que j'allais ouvrir, Jeff m'arrêta pour me la tenir en me faisant signe d'entrer tel un vrai gentleman. J'explosai de rire à sa grande déception. À l'intérieur de la pièce, une petite fille était assise sur le lit et dessinait. Elle devait avoir à peu près 8 ans et portait une robe rose tachée et abîmée. Ses cheveux emmêlés étaient châtains et elle avait de jolis yeux verts.

« Sally ! Sors d'ici, demanda Jeff.

- Non, non attends, dis-je, pour qui sont ces dessins petite ?

- C'est pour toi ! Slendy il a fait une nouvelle chambre mais elle était toute vide. C'est plus joli avec des dessins ! me répondit Sally d'une voix enfantine. »

Je saisis la feuille qu'elle me tendait et regardai le dessin. Comme elle était petite, je ne comprenais rien à ce qui était dessiné mais il y avait des paillettes et du rose. Je le posai sur le bureau et remerciai l'enfant. Sally sourit et partit.

« C'est vraiment un exploit d'être seuls dans la même pièce, ici, personne n'a d'intimité.

- Et pourquoi aurions nous besoin d'être seuls ? demandai-je.

- Hum... Je ne sais pas,tu veux faire quoi ?

- J'aimerais bien rencontrer les autres.

- Pourquoi t'aurais besoin de les voir ? On est bien tous les deux. »

Je m'installai sur la chaise du bureau et commençai à me balancer. Alors que la chaise était penchée en arrière, je la sentis se dérober sous moi. Je criai en atterrissant dans les bras de Jeff qui avait tiré la chaise pour me rattraper. Il me porta jusque sur le lit où il me déposa avant de se jeter à côté de moi. Pour me venger, je me mis au dessus de lui, en faisant comme si j'allais l'embrasser puis attrapai un vase de fleurs sur la table de chevet. Je vidai toute l'eau du récipient sur lui et me tordis de rire. Mes abdos me faisaient mal et mes yeux s'humidifiaient.

Soudain, il s'emporta et jeta les fleurs tombées en brisant le vase. Il m'attrapa par le t-shirt, sortit son couteau de sa poche et le plaça devant ma poitrine, probablement à l'emplacement du coeur. Pendant un instant je vis une lueur de folie meurtrière dans ses yeux. Puis il repris ses esprits et s'excusa. Il avait l'air de s'en vouloir énormément.

« Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris... »

Je saisis son arme et la rangeai dans la poche de ma veste. Au passage, je me rappelai que j'avais le sweet de Jeff dans mon sac et lui rendis. Il me remercia et sortit de la chambre, mais avant qu'il ne soit trop éloigné, je le rattrapai et attrapai sa manche.

« Attends ne t'en va pas ! Ma voix tremblait légèrement. J'ai peur toute seule avec tous ces tueurs en série... »

Jeff avait l'air flatté que je veuille rester avec lui. Il passa son bras sur mon épaule et me raccompagna sur le lit. Je m'assis sur lui et il passa ses bras autour de moi. Je me sentais en sécurité, j'étais protégée de tueurs par le plus dangereux d'entre eux. Je mis ma tête contre son torse et il me murmura :

« Tu sais que tu es en train de faire une connerie ?

- Et laquelle ? m'étonnai-je.

- Tu es en train de tomber amoureuse de la mauvaise personne. »

Me joues s'empourprèrent. Tout se bousculait dans ma tête. Il avait peut-être raison, n'importe qui d'autre n'aurait même pas laissé Jeff the killer s'approcher. Moi en revanche, je l'avais laissé m'embrasser et y avais même pris du plaisir...

Pdv de Jeff

J'étais assez satisfait de la situation. Elle allait me tomber dans les bras, il lui serait impossible de ne pas tomber amoureuse de moi. Je ne pouvais résister à la sensation de son corps contre le mien et resserrai mes bras autour d'elle, rapprochant son visage du mien. La sentir aussi proche de moi me rendait fou. Je retirai sa légère veste en cuir, la laissant en débardeur. Je déposai un léger baiser dans son cou et la sentis frémir. Je passai ma main sur ses épaules nues, lui attrapai le visage et collai mes lèvres contre les siennes. Anna répondit au baiser, mais elle tremblait désormais. Je ne savais pas si elle avait froid, peur ou si elle était exitée... Mais je n'avais pas à penser à tout ça : le Slenderman ne l'avait pas envoyée ici pour ça.

Je devais faire d'elle l'une des nôtres. En commençant par la faire tuer quelqu'un devant moi, Ben, Slendy, Toby, et d'autres. J'avais oublié de lui en parler !

« Heu... Il faut que je te prévienne de quelque chose.

- De quoi ? S'étonna-t-elle.

- Demain, tu devras tuer quelqu'un pour prouver que tu es dignes de faire partie des creepypastas.

- Et tu ne me dis ça que maintenant ?! Je... Un meurtre ? Attends tu m'as vue ? Je n'ai aucune force !

- Ce n'est pas une question de force mais de technique, n'importe qui peut tuer. Imagine ta vie... Tu serais célèbre, tout le monde raconterait ton histoire et elle terroriserait les internautes. »

Ses yeux se mirent à briller, ses joues rougirent et des larmes coulèrent sur son visage. Son mascara, unique maquillage qu'elle portait, laissait de longues traces noires. Je l'attrapai et lui fit un câlin sans chercher à connaître la raison de ses pleurs. Je caressai ses cheveux puis l'allongeai sur le lit. À ce moment là, la porte s'ouvrit en claquant et Sally fit irruption dans la pièce.

Pdv d'Anna

Je me tournai et fit semblant de dormir pendant que Jeff portait Sally pour l'accompagner voir Slendy. Je séchai mes larmes et vis mon reflet dans le miroir en face du lit. Lorsque je pleurais j'étais défigurée, mais cela ne m'arrivait quasiment jamais. Aujourd'hui était une exception, je ne comprenais plus rien, j'entendais une sorte de bourdonnement dans ma tête, ma respiration était accélérée. Je n'avais rien demandé de tout ce qui m'arrivait.

Je m'ôtai toutes ces pensée pour me concentrer sur le meu... sur ma "mission". Je n'avais "qu'à" tuer quelqu'un mais je devais marquer les esprits si je voulais rester en vie. Un assassinat me demanderait des capacités physiques assez développées. J'évaluai donc quelles étaient mes principaux atouts. Ayant déjà regardé de très nombreux films d'horreur, je savais où frapper pour tuer vite ou lentement, pour donner un aspect dramatique à la scène et laisser le moins de preuves possible.

They are creepypastasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant