Chapitre 36 : Faisons un marché.

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Deux jours s'étaient écoulés depuis cette fameuse soirée où Lucie avait disparu. Deux jours de recherches infructueuses. Deux jours de cauchemars.

La journée, c'était Jake et Amy qui partaient à sa recherche avec l'aide de quelques membres de la meute, notamment Jessica. La nuit, Esteban leur prêtait main forte, accompagné de Lewis. Jake et Esteban avait mis leurs différends de côté. Ils étaient tous concentrés sur les recherches, le reste importait peu.

Lorsqu'il s'agissait de fouiller les coins les plus glauques de la ville, les garçons refusaient qu'Amy les accompagne. Elle restait donc régulièrement seule chez elle, avec Jessica dans la maison d'en face au cas où elle aurait besoin de quelque chose.

Ils utilisaient tous leurs connexions dans le monde surnaturel pour traquer le ravisseur. Ils interrogeaient plein de monde, mais personne ne savait où était Lucie. Amy commençait à sérieusement désespérer.

Amy avait eu du mal à accepter d'aller dormir durant ces deux jours et ils s'y étaient mis à deux pour la convaincre. Jake avait proposé à Amy de récupérer son téléphone portable à chaque fois qu'elle irait dormir pour pouvoir décrocher si jamais Lucie appelait. Tombant de fatigue, elle avait cédé après être restée éveillée près de 50 heures en tout. Elle n'avait pas réussi à dormir plus de trois heures d'affilée pour autant. Elle était trop tourmentée par la situation, même pendant son sommeil.

A nouveau, elle se retrouvait seule chez elle. Jake et des membres de la meute étaient partis suivre une piste à l'autre bout de la ville et ils estimaient que c'était trop dangereux qu'Amy les accompagne.

C'est à cette occasion qu'elle reçut un appel de Lucie et qu'elle se précipita pour décrocher.

- Allo ? Lucie ? Où es-tu ?

- Alors, les recherches piétinent bien ? demanda une voix masculine d'un ton provocateur.

- Qui est à l'appareil ? demanda Amy, sur ses gardes.

- Oh, allez Amy. Tu n'as pas une petite idée ? s'enquit l'homme, toujours aussi mesquin.

- Non, je ne sais pas qui vous êtes. Où est Lucie ? Vous lui avez fait du mal ?

- Non, ne t'inquiète pas, je ne l'ai pas touchée. Elle a bien trop de valeur. Elle va me permettre d'obtenir ce que je veux, répondit-il, énigmatique.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- Es-tu prête à tout pour sauver ton amie Lucie ? A ce que j'ai compris, vous êtes plutôt proches toutes les deux. Tu avais l'air si perdue avant qu'elle ne débarque chez toi. Depuis, vous vous êtes amusées comme des folles toutes les deux...

- Vous nous avez suivies ? demanda Amy, submergée par la panique.

- Bien sûr. L'observation, c'est la clé. Il faut toujours bien observer son ennemi pour pouvoir anticiper chacun de ses mouvements. D'ailleurs, à ce propos, j'ai pu voir que tu avais de quoi te protéger... Un loup garou et un vampire. Ce n'est pas rien... Surtout quand tu t'offres du bon temps avec chacun en tout impunité.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? s'énerva Amy.

- Tout doux, Amy. Ce n'est pas de ma faute si tu as les mêmes comportements douteux que ta salope de mère !

Cette phrase lui fit un choc et elle recolla les morceaux petit à petit. Il n'existait qu'une seule personne qui haïssait sa mère à ce point.

- Rick... souffla Amy.

- Bravo, Amy ! Je t'applaudirais bien, mais je suis trop occupé à pointer un flingue sur la tempe de ton amie, répondit-il menaçant.

- Mais qu'est-ce que vous voulez à la fin ? Je ferai tout ce que vous voulez mais par pitié, ne faites pas de mal à Lucie ! répondit-elle en sanglotant.

- Je te propose un échange. Le grimoire contre ta copine. A prendre ou à laisser.

- Je... Je ne peux pas vous donner le grimoire, déclara-t-elle paniquée.

- Amy, dois-je te rappeler que je tiens un flingue contre la tempe de ton amie ? Alors arrête de te foutre de ma gueule, sinon je tire, menaça-t-il.

- Je... Non... Je... Ne lui faites pas de mal !

- Tic tac tic tac... Dépêche-toi de te décider avant que je ne tire...

- Très bien ! Je vous donne le grimoire et vous ne lui faites aucun mal. Mais comment je peux savoir que vous n'allez pas nous tuer ?

- Tu ne peux pas le savoir. Mais si tu ne me donnes pas le grimoire, je vous tue toutes les deux de toute façon. Veux-tu prendre ce risque ?

- Non, bien sûr que non. Comment voulez-vous procéder ?

- Tu ne préviens personne de notre arrangement, surtout pas ton loup garou et ton vampire. Sinon, je tue ton amie. Compris ?

- Oui, compris.

- Je t'envoie par texto l'adresse où tu dois te rendre. Apporte le grimoire. N'apporte pas d'armes. Et dépêche-toi de te ramener, le sort de ton amie est entre tes mains.

Sur ces mots, il raccrocha. Quelques secondes plus tard, Amy reçut un texto avec l'adresse. En vérifiant sur internet, elle se rendit compte qu'ils se trouvaient dans un entrepôt, dans une zone industrielle assez reculée de la ville.

Les événements s'enchainèrent rapidement. Elle se précipita à la cave tout en sanglotant pour récupérer le grimoire. Elle avait le sentiment de faire une énorme connerie, mais elle ne pouvait pas rationaliser les choses si Lucie faisait partie de l'équation. Le cœur l'emportait sur la raison et elle n'était pas prête à sacrifier la vie de Lucie pour ce satané grimoire.

Elle se demandait comment elle allait bien pouvoir rejoindre l'adresse quand ses yeux se posèrent sur un vélo entreposé à la cave. Elle vérifia les pneus. Ils étaient sous-gonflés mais la pompe se trouvait juste à côté. Elle se dépêcha de les regonfler puis le transporta à l'étage.

Elle prit un sac à dos, y déposa le grimoire et elle se mit en chemin.

Elle pédalait rapidement, ses cuisses et ses mollets chauffait beaucoup, le souffle lui manquait mais elle n'en avait rien à faire. Elle devait arriver à temps. Elle devait absolument sauver Lucie.

Trente minutes plus tard, elle arriva à l'entrepôt. L'extérieur était désert. Il avait sûrement choisi un entrepôt peu fréquenté pour rester discret. Il avait l'air d'avoir tout calculé.

Lorsqu'Amy ouvrit la porte de l'entrepôt, elle fut horrifiée de voir Lucie attachée et bâillonnée sur une chaise, en train de sangloter, au milieu de trois hommes armés jusqu'aux dents.

Un des hommes s'avança vers Amy, un large sourire aux lèvres.

- Amy, tu es enfin là ! Tu as le grimoire ? demanda Rick.

- Oui, j'ai le grimoire, mais vous ne l'aurez pas tant que vous n'aurez pas relâché Lucie.

- Tu n'es pas en position de négocier. Les gars ?

Les deux hommes qui accompagnaient Rick se jetèrent sur Amy et l'attrapèrent. Une fois immobilisée, Rick fouilla dans son sac à dos et en ressortit le grimoire.

- Vous ne pouvez rien en faire de toute façon ! Seules les sorcières peuvent le lire ! déclara-t-elle tout en essayant de se dégager de la prise des deux hommes.

- Et qui te dit que je ne le savais pas déjà et que je n'ai pas tout prévu ? répondit-il d'un ton énigmatique.

- Vous voulez dire qu'une sorcière est prête à vous aider ?

- Peut-être... Peut-être pas...

- Vous avez eu ce que vous voulez, maintenant relâchez nous ! ordonna-t-elle.

- Au contraire, ça ne fait que commencer, déclara-t-il d'un ton méprisant.

Amy sentit alors un coup puissant porté à sa tête. L'instant d'après, elle s'évanouit.

Un lou(p)rd secret - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant