Chapitre 38 : Quand il n'y a plus d'espoir.

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Lorsqu'Amy émergea, elle avait totalement perdu la notion du temps. Elle se rendit compte qu'elle était à son tour attachée sur une chaise et bâillonnée aux côtés de Lucie. Cette dernière la regardait d'un air désespéré tout en sanglotant.

« Ce n'est pas de ta faute » avait-elle envie de dire à Lucie.

Non, ce n'était pas de sa faute si Amy avait foncé tête baissée vers ce piège. Elle s'était tellement précipitée pour sauver Lucie qu'elle n'avait même pas envisagé une seule seconde de cacher une arme sur elle.

Il faisait plus sombre que tout à l'heure dans l'entrepôt, la nuit était donc déjà tombée. Que faisait Jake et Esteban en ce moment ? S'étaient-ils rendus compte qu'elle avait disparu ? Allaient-ils les sauver ?

- La belle au bois dormant émerge enfin ! rit Rick, suivi par ses acolytes.

Il s'avança vers Amy et retira le bâillon. Dans un élan de haine, Amy lui cracha à la figure. En réponse, Rick lui mis une droite qui la fit tomber au sol.

- C'est pas comme ça que tu vas attirer ma clémence, lança Rick en l'aidant à se relever.

- Pourquoi nous retenir prisonnières ? Vous avez obtenu ce que vous vouliez ! s'emporta Amy.

- Parce que tu croyais que je pouvais sérieusement résister à l'envie de me venger ? lui répondit-il d'un ton méprisant.

- Mais de quelle vengeance vous parlez ? Vous l'avez votre vengeance, vous venez de récupérer le grimoire !

- Pauvre idiote. A cause de qui j'en suis arrivé à devoir voler un grimoire, à ton avis ? A cause de ta famille ! C'est à cause de ta famille que j'ai été dépossédé de ma meute et que je vis seul sans pouvoir ni beaucoup d'argent. Alors je me suis juré de tous vous tuer, vous les Masterson, un par un. Quoi qu'il arrive, peu importe le temps que ça prendrait, révéla-t-il, furieux.

- Ce n'est pas à cause de ma famille que vous en êtes arrivé là ! C'est à cause de votre étroitesse d'esprit ! répliqua Amy.

- Tais-toi ! ordonna-t-il en lui donnant un coup dans l'estomac.

La douleur était insoutenable. Cet homme était complètement fou et elle se demandait comment elles allaient bien pouvoir s'en sortir.

- Tu es vraiment comme ta salope de mère ! Elle aussi était têtue. Elle aussi avait une grande gueule. Et elle aussi m'avait craché au visage un jour. Elle a préféré me cracher au visage et baiser avec un vampire plutôt que de m'aimer, moi ! hurlait à présent Rick.

« Mon dieu... Tout ça parce que ma mère n'a pas voulu de lui ? » se demanda Amy.

- Ecoutez, je n'ai pas connu ma mère et je ne vous ai rien fait. Je ne suis pas comme elle et encore moins Lucie. Peut-être que vous pouvez nous libérer. Nous pouvons partir chacun de notre côté comme s'il ne s'était rien passé. Et en plus, vous emporterez le grimoire, tenta-t-elle de le convaincre.

- Non ! Ça fait trop longtemps que je t'observe en attendant ce jour : le jour où je pourrais enfin me venger des Masterson une bonne fois pour toute ! s'écria-t-il, excité par la vengeance.

- Alors, laissez au moins Lucie partir. Elle n'est pas de ma famille. Elle ne vous a rien fait. C'est un problème que l'on doit régler vous et moi, et seulement vous et moi, tenta-t-elle à nouveau de négocier.

- Non, j'ai des projets et ces projets incluent Lucie. J'ai besoin d'elle pour ma vengeance... Ça t'inquiète, n'est-ce pas ? Tu as peur ? demanda-t-il, un large sourire s'étirant sur ses lèvres.

Lucie sanglotait de plus belle et Amy déglutit. Oui, elle avait peur. Oui, elle était désespérée. Oui, elle regrettait de ne pas avoir plus réfléchi que ça avant d'entamer son opération sauvetage. Elle aurait au moins dû prévenir les garçons. Là, au moins, il y aurait eu de l'espoir.

- Oui... Oui... J'ai peur... avoua-t-elle à contre cœur.

- Tu veux savoir ce que je vous réserve ? s'enquit-il.

- Je... O-oui, j'aimerais savoir, balbutia-t-elle.

Il s'approcha d'elle et positionna son visage à quelques centimètres du sien.

- Commencer par toi serait trop facile et pas assez jouissif. Je veux te torturer et voir la souffrance dans tes yeux avant de te tuer. Alors je vais commencer par Lucie. Je lui ferais subir mille tortures et je te forcerai à regarder. Puis, quand je me lasserai, et seulement à ce moment-là, je la tuerai sous tes yeux. Mais ça risque de durer des heures voire des jours. Puis, une fois que j'en aurai terminé avec Lucie, je te ferai subir la même chose. Plus tu tenteras de négocier votre liberté et plus cette torture sera longue, compris ? expliqua-t-il d'une voix tellement calme qu'Amy se rendit compte à quel point ça ne tournait pas rond dans sa tête.

- Compris, répondit-elle en pleurant.

- Bien. Maintenant, je vais vous laisser ressasser un peu cette idée dans votre tête pendant quelques heures. C'est la première étape de la torture, nous appellerons ça la torture psychologique. A tout à l'heure, mes beautés ! répliqua-t-il en s'éloignant dans la pièce d'à côté.

Amy attendit que Rick ne soit plus en vue avant de se tourner vers Lucie :

- Ne t'inquiète pas Lucie, je vais tout faire pour nous sortir de là, je te promets, déclara-t-elle en chuchotant, les larmes coulant toujours le long de ses joues. Je suis désolée, je suis si désolée de t'avoir entrainée là-dedans. Et je n'aurais jamais dû me précipiter pour te sauver sans réfléchir. Oh, Lucie... Si tu savais comme je regrette !

Lucie, toujours bâillonnée, ne pouvait pas parler, mais ses yeux parlaient pour elle : elle n'en voulait pas à Amy. Ce n'était pas de sa faute. Elle était résignée. Elle pensait mourir cette nuit. Et Amy le comprit rapidement.

- Non, Lucie, on va s'en sortir. On ne va pas passer ces quelques heures à ruminer ce qu'il veut nous faire. On va passer ses quelques heures à tirer sur nos cordes pour se libérer. Peu importe la douleur, on va y mettre toutes nos forces, parce que c'est notre seul espoir.

Lucie hocha la tête pour acquiescer et elles se mirent toutes deux à tirer sur les cordes de la manière la plus silencieuse possible. Au fond d'elles, elles savaient que ça ne pouvait pas être si facile que ça de s'en sortir, mais elles se raccrochèrent quand même à cet espoir pour ne pas sombrer.

*

Quelques temps plus tard, lorsqu'elles entendirent des bruits de pas se diriger vers elles, elles arrêtèrent de bouger et retinrent leur souffle. Rick rappliqua, un sac de sport à la main. Il déposa le sac de sport à terre et l'ouvrit. Dans un sourire digne d'un psychopathe, il en sortit le contenu qu'il exposa au sol devant les jeunes femmes. Couteaux, scalpels, cutters, marteaux, perceuses, scies... Un vrai attirail pour serial killer.

Les deux jeunes femmes regardèrent les objets au sol avec de gros yeux et leurs respirations s'intensifièrent. Elles étaient horrifiées par le spectacle et appréhendèrent la suite. Le moment tant redouté était arrivé et elles n'avaient pas pu trouver un moyen d'y échapper. Elles étaient à présent persuadées de mourir toutes les deux cette nuit.

Rick saisit le cutter et s'approcha à pas lent de Lucie pour faire monter la pression.

- Que la torture commence !

Un lou(p)rd secret - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant