Chapitre 9: Les Elfides

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J'avais peur, je l'avoue. J'espérais que les Elfides allaient accepter de nous aider car le voyage était long et dangereux. Nous sommes partis dès le lendemain, Kinhan et une escorte de 20 chevaliers m'accompagnants. La comtesse m'avait remis une lettre pour Erman car il était prévu que l'on s'arrêterait au château de la comtesse, en Saraziane pour la nuit. Cette fois on passa par la route principale pour rejoindre le joli château de Saraziane. Je discutais avec Kinhan pour passer le temps, entourée de ces 20 chevaliers, comme pour me protéger d'une éventuelle attaque. 

- Tu es folle Méridine.

Je riais aux éclats.

- Je sais ! Mais tu m'as tout de même suivi.

- Oui, je n'allais pas te laisser toute seule alors que tu peux te faire tuer ou kidnapper !

- Ne parle pas de malheur, de toute façon je partirais lorsque Zynaï l'aura décidé et tu n'y pourras rien !

Il baissa les yeux, il savait pertinemment que j'avais raison, tout le monde savait que l'on ne pouvait plus rien faire lorsque la déesse mère avait décidée de reprendre l'un de ses enfants auprès d'elle. Je changeais rapidement de sujet.

- A ton avis, il reste beaucoup de Saribains ?

- Je n'en sais rien.

- Habib m'a dit que cela a été un véritable massacre. Espérons qu'il y ait assez de survivants pour s'allier à nous.

On arriva au château dans l'après-midi, sous un soleil chaud. De petites fleurs grimpantes ornaient la porte principale, le château était tout de pierres blanches, de grandes fenêtres et de jolis balcons donnants sur de magnifiques jardins remplis de fleurs aux milles couleurs et aux arbustes verdoyants. La porte s'ouvrit face à nous découvrant un homme, grand et fort, s'avançant dans la cour.

- Mais je reconnais là mon cher frère, avait dit Erman en nous voyant arriver.

Je fis bonne figure malgré mon aversion pour cet homme à l'air mesquin.

- Bonjour ma minette.

J'allais réagir à cette phrase plutôt déplacée mais un soldat me devança.

- Monsieur, je vous prie de montrer plus de respect envers notre princesse, votre supérieur hiérarchique.

Cette remarque ne plut visiblement pas à Erman qui devint rouge et eu du mal à se retenir de lancer une remarque cinglante mais il s'inclina tout de même.

- Je m'excuse votre altesse.

- Erman, la comtesse, votre mère, nous a permis mes gardes et moi de dormir cette nuit dans votre demeure. Elle m'a aussi remis une lettre pour vous, lui expliquais-je.

- C'est avec plaisir que je vous accueille, merci de m'avoir apporté la lettre, me répondit-il avec son air faussement poli.

Tout au long de la soirée j'évitais Erman et ses remarques désobligeantes. Le voyage m'avait fatigué j'étais donc allée me coucher tôt me servant de ce prétexte pour éviter Erman une nouvelle fois. On m'avait attribuée la même chambre que lorsque j'y avais séjourné.

Des bruits de pas résonnaient dans les couloirs du château. J'apercevais la lune qui luisait dans la nuit noire. A travers la fenêtre je devinais une forme sombre sur la branche d'un arbre, je compris que c'était une chouette lorsqu'elle se mit à hululer. Seulement, le brouhaha dans le couloir finit par couvrir son chant sonore. Je finis par me demander pourquoi il y avait autant de bruit en plein milieu de la nuit, il devait se passer quelque chose.

Le Royaume d'Ialane (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant