Qui es-tu ?

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Je vis Zynaï me regarder. Elle était magnifique. Ses cheveux étaient d'un roux cuivré, épais, légèrement ondulés. Ses yeux étaient d'un bleu limpide, en ses observant bien on aurait pu voir un ruisseau couler à l'intérieur. Elle avait une peau blanche et scintillante. La déesse arborait une robe rouge légère et fluide. Je tendis mes bras vers elle, elle me sourit puis d'un geste gracieux de la main fit apparaître ma mère. Elle était telle que je la connaissais avec ses cheveux et ses yeux noirs. Elle fit un signe de la main, puis mon beau-père l'entoura de ses bras. Ils souriaient et respiraient le bonheur.

- J'arrive ! leurs criais-je.

Mes parents perdirent leurs sourires et me regardèrent d'un air désolé. Zynaï s'approcha de moi.

- Mon enfant, c'est impossible.

- Mais pourquoi ? Je vais en enfer ?

Elle se mit à rire de sa voix cristalline.

- Non Méridine. Tu n'es pas prête, pas encore.

Je l'interrogeais du regard. Elle me prit doucement par les épaules et me retourna. sa bouche se rapprocha de mon oreille.

- Ce n'est pas le moment. Tu as encore des choses à accomplir avant de retrouver tes parents. Va mon enfant, tu es attendue de l'autre côté.

Devant moi apparut un escalier. Je me retournais, mais la déesse n'était déjà plus là, j'étais seule. Je m'avançais et descendis prudemment l'escalier. Tout en bas se trouvait une porte. Je regardais autour de moi, il n'y avait toujours personne. Je posais ma main sur la poignée, la tournait. Elle n'était pas fermée. Je fis un pas de l'autre côté.

J'ouvris brusquement les yeux, cherchant ma respiration à force de grandes goulées d'air. Mon cœur battait violemment dans ma poitrine. Kinhan sauta de sa chaise pour se jeter sur moi.

- Méridine ! Par Zynaï tu es vivante, ça a fonctionné !

J'essayais de m'asseoir mais la tête me tournait. Je posais ma main sur ma poitrine, mon cœur était bien là.

- Tu as tenu ta promesse, dis-je faiblement.

- Oui, je tiens toujours mes promesses.

- Que s'est-il passé ? lui demandais-je.

Je lui fis de la place près de moi et il s'assit sur le lit.

- Tu as failli mourir, ton cœur était presque complètement détruit. J'ai inversé le sort, puis j'ai tenté de te sauver avec un sort de soin. A quelques minutes près tu n'étais plus de ce monde, ça fait deux jours que je prie pour que tu ailles mieux.

Il se tut. Je lui souriais. Ma mère était avec Zynaï et était heureuse, j'étais vivante, mon meilleur ami allait parfaitement bien.

- Kinhan...

- Nous avons gagné Méridine, me coupa-t-il, tu as réussi. Ialane est sauvée.

J'explosais de joie, j'avais réussi. Nous avions réussi. Mon pays était libre, la guerre appartenait au passé. Je savais que la blessure était profonde et qu'elle mettrait du temps à se refermer mais je ne préférais pas y penser.

Les soldats me félicitaient, me remerciais. Certains priaient la grande déesse, d'autres chantaient de joie tout en démontant le camp. Nous rentrions chez nous à Olysie.

Samira me serra dans ses bras, mon oncle m'embrassa les larmes aux yeux. Il avait cru ne jamais me revoir vivante. Les Elfides me saluèrent d'un hochement de tête, que je savais extrêmement précieux. Ils restaient pudiques, mais ce hochement de tête était celui qui voulait tout dire. Je cherchais Otis des yeux mais Kinhan m'appris qu'il était partit juste avant que je me réveille. Il me glissa une lettre dans la main. Je la rangeais dans ma manche, je la lirais plus tard.

Le Royaume d'Ialane (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant