Chapitre 11: Sang noir (2nd Partie)

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- Méridine ?!

Kinhan était tout aussi surpris que moi. On resta incrédules, quelques minutes, l'un en face de l'autre.

- Je suis désolée, je...je ne voulais pas.

Je m'écartais confuse, le feu au joues, malgré qu'elles étaient trempées. Mon ami m'observa puis me demanda si je pleurais. Je tombais alors à genoux sur le tapis en sanglotant, les mains rouges et grises de sang.

- Elle est morte, ils l'ont tuée.

Kinhan s'approcha et me pris dans ses bras. La guerre continuant de faire rage dehors pendant que je déversais toutes les larmes qui me pesaient depuis si longtemps, dans les bras de mon meilleur ami et entourée de cadavres. Je mis quelques minutes à reprendre mes esprits. Je séchais mes larmes et me relevais plus déterminée que jamais. Je repensais à mon beau-père tué par cette guerre, ma mère toujours prisonnière, cette vieille femme battante jusqu'à son dernier souffle et à toutes ses personnes que je ne connaissais pas et qui se battaient pour mon pays, ceux qui étaient obligé de fuir leur pays.

- Tu es sûr de ce que tu veux faire ?

Un voile triste couvrit le visage de Kinhan. Il me répondit « oui », d'une voix tremblante.

- Alors suis-moi.

D'un pas décidé je me suis approchée des moulures du mur. Une fleur recouverte d'or y était. J'appuyais en son centre et une partie du mur recula, avant de coulisser lentement sur le côté. Kinhan me pris la main, puis on entra dans le gigantesque cabinet secret, qui ressemblait plus à un luxueux appartement qu'à un cabinet secret.

La comtesse s'y trouvait, allongée sur une banquette, dans la même robe rouge, pas plus inquiétée par la bataille, elle fumait. A notre arrivée elle se leva avec nonchalance, de la même manière que si elle allait prendre le thé avec de bons amis. Puis elle écrasa sa cigarette. Ses pas résonnèrent sur le sol en marbre blanc. Dans cette pièce secrète le calme était encore plus impressionnant que dans le reste du château, aucun bruit ne filtrait. La comtesse se posta à quelques mètres de nous. Elle me fusilla du regard avant d'observer son fils avec attention, et une pointe de déception.

- Je savais que tu apprécierais notre petite princesse. Seulement, je ne me doutais pas que tu oserais trahir ta famille. Je te pensais plus fort, je suis un peu déçue, je l'avoue. Tu étais mon préféré Kinhan, tu ressembles tellement à ton père mon chéri. Erman n'est pas capable de diriger notre empire, tu le sais tout autant que nous. C'est pour cela que nous avions décidé, avec ton père, que tu serais le futur souverain de notre monde ! Nous aurons bientôt le monde entier sous nos ordres, réfléchit bien à ce que tu fais Kinhan.

- Je ne suis pas de votre avis mère. Je ne pouvais que trahir ma famille qui n'en est pas une. Vous n'êtes pas les conquérants de notre monde, vous en êtes les destructeurs. Vous ne faites que ravager notre monde, détruire la vie pour votre propre gloire, votre propre satisfaction. Je ne suis pas comme vous, je me bats pour sauver ce monde, lui répondit-il déterminé.

- Oh si, tu es comme nous, tu as le même sang, tu ne peux le nier, tu es juste abruti par cette enchanteresse, répliqua sa mère en me lançant un regard méprisant.

- J'ai choisi mon camp.

Les yeux de Kinhan lançaient des éclairs foudroyants. La comtesse parut offensée par ce que venait de dire son fils. Aussitôt elle se jeta sur lui, lui donnant une bonne gifle et un coup au visage. Sans attendre je la pris par les épaules et la poussa loin de Kinhan, qui était blessé au front. La femme se releva avec peine et sortit une épée, cachée dans les pans de sa robe, qu'elle déchira d'un coup à hauteur des genoux, ainsi elle était plus libre de ses mouvements.

Le Royaume d'Ialane (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant