Chapitre 18 : Otis (Deuxième Partie)

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Lubin se doutait que j'étais de nouveau libre, il avait sûrement ressentit mon soulagement. Je marchais jusqu'à ma tente où le loup m'attendais déjà. En arrivant j'enserrais affectueusement son cou de mes bras, passant mes doigts dans son pelage argenté. Je plantais mes yeux verts dans les siens, émeraudes.

- J'ai eu une idée, lui confiais-je.

En effet après le départ d'Otis j'avais mûrement réfléchit à la bataille et c'est à ce moment-là que l'idée avait surgi.

- Rappelle-toi quand on s'est repliés lors de la bataille. Je suis monté sur ton dos et Kinhan sur celui de Loup pour arriver plus vite au camp.

- C'est une bonne idée.

Il avait compris.

Dans l'après-midi je décidais de réunir le conseil dans la tente du général Caïn afin d'exposer mon idée. Mais cette fois je demandais à Kinhan d'y prendre part. Je savais que je pouvais lui faire confiance, les autres avaient tout intérêt à faire de même, que cela leur plaise ou non. J'avais revêtit une robe pourpre, simple, mais qui faisait ressortir mes yeux vert clair. Mes cheveux étaient sommairement tressés, je n'étais pas aussi douée que Louisa, sur mon épaule gauche pour masquer quelque peu mon bandage.

Ils étaient tous face à moi, assis sur des chaises, tandis que je restais debout. Aucune autre attaque n'avait été lancée m'avait-on informée un peu plus tôt. Certains de mes alliés gardaient des traces de celle-ci. Le général portait un bandage à la main, Kinhan avait des points de suture au front, mon oncle avait un énorme bleu sur la joue et Samira était, elle, toujours aussi resplendissante. Les Elfides n'avaient pas été blessés. La guerre laisse toujours des traces pensais-je.

- On peut dire que notre dernière bataille était un échec total, commençais-je, j'avais décidé de ne pas y aller par quatre chemins comme disait Isman. Mais ce n'est pas encore fini et nous n'allons pas baisser les bras.

- Comment compter vous vous y prendre princesse ? Nous avons tout essayé, les nouvelles troupes se sont faites toutes aussi décimées que les autres. Mêmes les elfes n'arrivent pas à les arrêtés, comment voulez-vous repoussez l'ennemi s'il arrive à se reconstruire en quelques jours ?

- Le général avait raison, c'était désespéré, mais je ne voulais pas perdre espoir, je voulais croire qu'il pouvait rester une chance quelque part et Otis m'en avait donné une, je ne pouvais pas encore leur en parler malheureusement.

- Pour l'instant nous avons une nouvelle idée, commença Lubin. Nous allons créer une armée de soldats et de loups. Tous ceux qui ont un Ni'a mais aussi les soldats à pieds monterons sur un loup, notre avancée sera plus rapide et notre repli aussi.

Les autres acquiescèrent.

- Nous tentons de développer une nouvelle forme de catapultes, commenta mon oncle.

- Je propose de diriger des archers à cheval. Il ne faut pas que nous nous contentions de rester à l'arrière nous sommes trop loin pour atteindre certaines cibles. Je m'occupe de former des chevaliers pour tirer à l'arc. Tandis que certains Saribains resteront à l'arrière pour lancer des attaques il faudrait que les archers à cheval attaquent par surprise, intervint Samira.

- Samira a raison, les archers peuvent êtres un effet de surprise, il faut qu'ils arrivent à la fin de l'attaque, quand l'adversaire s'essouffle, ainsi nos soldats peuvent se replier sans encombre tandis que l'ennemi sera désorienté, expliqua l'Elfi.

- Je ne pense pas que tout cela va suffire, mais cela peut nous laisser plus de temps pour trouver une autre solution. Il faut que nous regagnions du terrain. Je pense malgré tout que si nous voulons gagner cette guerre et sauver Ialane, notre seule solution serait d'attaquer le camp adverse de l'intérieur. La citadelle que l'on aperçoit au loin renferme quelque chose ou quelqu'un, je suppose qu'elle n'a pas été construite par hasard. Si nous détruisons la citadelle de l'intérieur, l'adversaire serait forcé d'abandonner et de passer la frontière dans ce cas-là, la victoire serait à nous, exposa l'Elfia.

Elle avait raison, je n'y avais jamais pensé mais la citadelle devait renfermer quelque chose ou quelqu'un. Kaâla n'était peut-être pas loin, il était peut-être même là depuis le début. L'espoir que ma mère y soit enfermée naissait au plus profond de moi mais je n'en dis rien.

- La nouvelle armée soldats-loups sera en première ligne, dirigée par...

- Moi, proposa Kinhan, coupant le général dans son élan.

- Mais vous n'avez pas de Ni'a, observa L'Elfi, et vous n'êtes pas, enfin...

- Je transporterais Monseigneur Kinhan, intervint Loup.

Kinhan le remercia d'un signe de tête.

- Mais êtes-vous sûr de lui faire confiance ? Il reste le fils de l'ennemi, c'est le fils de sorciers vous semblez l'oublier, s'indigna L'Elfi.

- C'est mon ami, et fils de sorcier ou pas, Kinhan a toujours été dans notre camp et vous savez, tout aussi bien que moi, que c'est grâce à lui que je suis encore en vie et que je peux marcher. C'est vous-même qui me l'avez dit, les sorciers peuvent êtres bons s'ils utilisent la sorcellerie au service du bien. Est-ce que l'un de vous a déjà vu Kinhan faire du mal à l'un des nôtres ? Je pense que Kinhan est peut-être le plus courageux d'entre nous car il se bat contre sa propre famille, il a préféré laissé les liens du sang et se joindre à nous, depuis le début ! m'écriais-je.

Tout le monde se tut. L'Elfi baissa les yeux, l'Elfia lui tourna le dos visiblement très en colère contre son mari, ses yeux lançaient des éclairs, elle qui était si douce habituellement.

- Donc dirigée par monseigneur Kinhan. Les soldats pourront être déposés plus rapidement dans la bataille et seront moins vulnérables car les loups pourront les protéger. Ensuite nous lancerons les premières catapultes, car l'ennemi enverra sûrement une nouvelle salve de monstres. Les catapultes feront des dégâts mais il faudra envoyer les chevaliers, dirigés par moi-même. Puis nous pourrons envoyer les elfes pour désorienter nos troupes tandis que les archers, à l'arrière, commenceront leur attaque dirigés par la princesse, qui ne peut se battre à cause de sa blessure à l'épaule. Au moment propice, lorsque l'ennemi s'essoufflera, nous demanderons le repli des troupes chacun monte sur son cheval ou sur son loup, on s'entraide, un soldat sans loup ou sans cheval doit être pris par un autre. Nous devons ramener le plus d'hommes possible au camp. Les elfes continueront leur attaque, le repli doit être rapide et efficace l'ennemi sera complètement perdu et n'aura pas le temps de réagir car pendant le repli les archers à cheval, dirigés par Samira, devront attaquer en plus des elfes et des archers à l'arrière, ils seront alors forcés de se replier et nous aurons gagné du terrain, expliqua le général.

Le silence se fit dans la tente. Chacun méditait. Nous espérions tous que notre stratégie fonctionne, il le fallait en l'attente d'une meilleure idée.

- Que Zynaï soit avec nous, avait conclu Lubin.

Le Royaume d'Ialane (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant