Chapitre 41

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En revenant, je m'arrête devant la résidence Rude et sonne chez Antoine.

-Oui ?

-C'est T. Je peux monter ?

-Evidemment.

Il m'ouvre et je monte au quatrième étage.

-Je suis allé le voir.

J'ai parlé sans préambule sitôt la porte fermée derrière moi. Je vois Antoine écarquiller les yeux.

-Quoi ? Seul ? Tu aurais dû m'appeler !

Je secoue la tête.

-J'avais besoin de le voir seul à seul.

-Que t'a-t-il dit ?

Il m'invite à m'asseoir sur le canapé et vient s'installer près de moi.

-Beaucoup de choses, j'avoue.

Et je lui raconte tout. Il m'écoute sans m'interrompre et pousse un sifflement lorsque j'ai terminé.

-Eh bien...Je ne m'attendais pas du tout à ça. Est-ce la première fois que tu te défends ainsi ?

-Oui. Je n'avais jamais osé auparavant. J'avais trop peur de lui pour y parvenir. Mais là, je savais qu'il était enfermé, tandis que j'avais la possibilité de m'échapper. Et il y avait des gens qui surveillaient. J'étais en sécurité.

-Ce qu'il t'a dit, reprend lentement Antoine, qu'il était jaloux de toi, crois-tu que c'est vrai ?

-Je pense.

Je ferme les yeux.

-J'ai besoin d'Erwan...

A ces mots, mon ami m'enlace et me serre contre lui.

-Cette situation me tue, Antoine. Je n'y survivrai pas, c'est impossible.

-Si, tu y survivras, T. Il le faut. Pour moi. Pour Clara. Et pour Erwan. Tu peux y arriver.

-Mais Erwan n'en a plus rien à faire de moi ! Il va finir par m'oublier !

-Non ! Ne le laisse pas te rayer de sa vie ! Bats-toi et reprends-le !

Te rayer de sa vie. Ces mots me font si peur et si mal que, n'y tenant plus, je m'effondre en larmes. Je me mets à trembler, tandis qu'Antoine me serre plus fort.

-Bats-toi, T. Je t'en supplie, bats-toi.

-Je n'y arrive plus...Je ne peux plus, c'est trop dur...

A ces mots, mon ami s'écarte doucement et me regarde droit dans les yeux.

-Si tu ne le fais pas pour toi, alors fais-le pour moi, déclare-t-il soudain. Je veux que tu sois heureux. Et je sais qu'il n'y a qu'avec Erwan que tu le seras. Reprends-le. S'il-te-plaît.

Je déglutis péniblement et finis par hocher la tête.

-Dors ici cette nuit, me dit doucement Antoine. Prends mon lit, je dormirai sur la chauffeuse.

-Merci, Antoine, je murmure, les larmes aux yeux.

-Je t'en prie.

Quelques instants plus tard, allongé dans le lit de mon ami, je contemple le plafond sans parvenir à trouver le sommeil.

-Antoine ?

-Oui ?

-Comment as-tu fait pour me pardonner le jeu ?

-Tu n'es pas responsable, T, tu ne le seras jamais. C'est la faute de Doyen si tu as trahi tes partenaires et je ne lui pardonnerai jamais de t'avoir fait souffrir ainsi.


Séduction Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant