Chapitre 29

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Mon téléphone sonne : c'est Clara. Je décroche et le couperet tombe.

-Joseph a été arrêté ce matin.

Je me fige. Il l'a fait. Il a osé le faire. Je n'en reviens pas...Ma bouche s'assèche immédiatement.

-C'est Erwan, je murmure.

-Je pense, oui. Mais comprends-tu ce que ça signifie, T ? Nous sommes libres ! Tous les deux !

-Oui, c'est sûr...Je te rappellerai, Clara, d'accord ?

Sans lui laisser le temps de répondre, je raccroche et cours jusqu'aux sanitaires où je vomis le peu que j'ai mangé ce matin. Puis, tremblant de tout mon corps, je m'assois sur le carrelage et m'adosse au mur. Les yeux fermés, je tente de reprendre mon souffle.

Lorsqu'on frappe à ma porte, je me relève lentement et vais ouvrir. Sans lui laisser le temps de réagir, je le prends dans mes bras et le serre contre moi. Je n'y peux rien, je suis trop dingue de lui pour le rejeter.

-Tu...Tu ne m'en veux pas ?balbutie-t-il, visiblement surpris.

-Si. Mais j'ai trop besoin de toi pour te haïr.

A mon grand soulagement, il me rend mon étreinte.

-Tu me rends dingue, Erwan, totalement dingue.

Je le sens sourire contre moi.

-Je sais.

-Merci, je murmure. Merci de m'avoir sauvé.

-De rien. Je suis désolé de l'avoir fait sans ton accord.

-Et je suis désolé d'avoir réagi aussi violemment.

Lorsqu'il m'embrasse, je fonds littéralement sur place. Je suis pardonné, il est pardonné. Et putain, ça fait du bien de le retrouver. Si seulement quelqu'un m'avait dit ce qui se produirait après, j'en aurais sans doute profité davantage....Mais personne ne peut prédire l'avenir.

Je le soulève dans mes bras et le porte jusqu'au lit, sa bouche toujours collée à la mienne. Je l'allonge, tandis que nos tee-shirts finissent au sol. Nous restons torse nu, sa peau contre la mienne, ses bras autour de moi, nos jambes entremêlées. Je l'embrasse jusqu'à en avoir le tournis, puis je demeure allongé sur lui, étroite étreinte de deux corps aimés.

Joseph a été arrêté ce matin.

Je n'en reviens toujours pas. Ça semble trop beau pour être vrai. Je sais que se réjouir du malheur des autres est mal, mais je ne parviens pas à faire autrement. Il a été trop cruel avec moi pour que je puisse ne pas être soulagé de son arrestation.

Je serre Erwan plus fort. Je suis incapable de la lâcher. Il est mon cœur. Mon oxygène. Tout ce qui fait que je vis encore. J'ai besoin de lui comme un aveugle a besoin de la lumière.

-Je pensais vraiment que tu allais me détester, souffle-t-il.

-Je t'ai détesté, au début, c'est vrai, mais uniquement parce que j'avais peur. J'avais une peur panique qu'il te fasse du mal. J'ai déjà trop perdu à cause de lui. Et te perdre toi...ça m'aurait tué.

Je le vois frissonner à ces mots.

-Tu ne m'as pas perdu, T. Tu ne me perdras jamais, je te le promets.

Je frissonne à mon tour.

-Je te crois.

Dire que je ne me doutais de rien...


Séduction Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant