Chapitre 28

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Je n'en reviens toujours pas que mon petit ami et mon meilleur ami m'aient trahi ainsi. Je marche, longeant les voies du tramway qui me guident au campus. Je l'avoue ici, mentalement, alors que je suis seul avec moi-même : c'est la peur qui m'a fait réagir aussi violemment. S'il fait du mal à Erwan, je ne m'en remettrai pas.

Mes pieds me conduisent à la résidence Rude, puis jusqu'au deuxième étage, et enfin, devant la porte du studio 109. Je frappe. Pas de réponse. Je frappe à nouveau. Toujours rien.

Super.

Le cœur toujours rempli de rage, je fais demi-tour et rentre à la résidence Saint-Bernard. Je claque la porte de mon studio derrière moi et ferme le verrou. Merde, pourquoi Sam n'est-il jamais là quand on a besoin de lui ? J'ai l'impression d'être abandonné par tout le monde. Ma mère. Erwan. Clara. Antoine. Sam.

Mon téléphone sonne, je raccroche lorsque je vois le prénom qui s'affiche. Putain, il n'a plus le droit de me parler après ce qu'il a décidé de faire. S'il veut se suicider, grand bien lui fasse. Mais il n'a pas le droit de m'entraîner avec lui dans cette histoire.

Je me laisse tomber sur mon lit et ferme les yeux. Parfois, j'aimerais vraiment ne plus jamais tomber amoureux...

Mon bras frôle celui d'Antoine et je souris intérieurement. Lorsque je le vois frissonner, je m'écarte. Il me regarde et je le gratifie à mon tour d'un regard ravageur dont j'ai le secret. Séducteur jusqu'au bout...Le voyant reprendre sa position initiale, j'insiste. Mon genou vient frôler le sien, tandis que je garde les yeux rivés sur le professeur. Il le retire brutalement et cette fois, mon sourire est réel. Sa réaction vient de me prouver ses sentiments. Depuis le temps que je séduis des garçons pour son stupide jeu, j'ai appris à identifier le désir. Antoine en pince pour moi, c'est clair et net.

Mes yeux se posent discrètement sur sa pomme d'Adam qui, comme je m'y attendais, ne cesse de descendre et de remonter. J'accentue la séduction. Ma main se pose doucement sur la sienne et je la sens se crisper, mais il ne fait aucun geste pour la retirer. Un point pour moi. Mon genou colle à nouveau le sien et il ne l'écarte pas. Deux-zéro.

Lorsque la sonnerie retentit, je rassemble mes affaires et quitte la salle sans un regard en arrière. J'ai fait exprès de choisir le dernier cours pour quitter l'établissement tout de suite après.

-T, attends !

Je souris sans me retourner. Je ne ralentis que lorsque j'arrive derrière le mur du collège, où je suis sûr que personne ne peut nous voir. Et je me retourne enfin.

-Que veux-tu, Antoine ?je demande innocemment.

-Tu plaisantes, j'espère ? Tu viens de m'allumer en plein cours et tu me demandes ce que je veux ?

Je passe la langue sur mes lèvres et je le vois frissonner.

-Ça t'a plu ?

Ses yeux s'écarquillent et il hoche la tête, soudain nerveux. Je me rapproche de lui jusqu'à ce que nos visages se frôlent. Ça ne rate pas : je le vois se mettre à trembler.

Ma séduction n'a jamais de failles.

-Tu veux que je recommence ? Que j'aille plus loin ? Je sais que tu en as envie...

-Tais-toi, murmure-t-il en fermant les yeux.

Je prends ça pour un oui. Alors, je l'enlace, plaque mon corps contre le sien et l'embrasse.

Si seulement j'avais su ce qui se produirait ensuite...


Séduction Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant